REIMS (51). Palpitations, maux de tête, spasmes, ces Rémois souffrent des ondes nécessaires au fonctionnement des portables. La médecine s'intéresse à leur cas.
«POUR moi, ça a vraiment commencé en 2003. Je me suis mis à avoir des malaises, des palpitations cardiaques, des insomnies, j'ai fait des crises de spasmophilie, de tétanie… et quand je suis allé consulter, les médecins me disaient : c'est le stress dû au travail, et ils me prescrivaient des antidépresseurs… »
« J'étais effondré dans le bus »
Mais Jean-Philippe Coltel n'en démord pas : non, tous ces maux dont il a souffert et dont il continue à souffrir ne sont pas dus à une quelconque pression du monde professionnel ! Mais bien aux ondes électromagnétiques qui ne cessent de se balader autour de nous, ces fameuses ondes qui servent notamment à faire fonctionner les téléphones portables. « J'en suis arrivé à cette conclusion en observant mon quotidien, poursuit ce quadra : je me suis dit c'est bizarre, quand j'étais à la campagne (il a vécu à Avize, non loin d'Epernay jusque vers la fin 1999 avant d'emménager à Reims, ndlr) je n'avais rien, et c'est depuis que je suis en ville que ça ne va plus… Et j'ai constaté que je réagissais plus particulièrement quand des gens autour de moi utilisaient leur téléphone ; quand je prenais le bus par exemple, j'étais complètement effondré, à tel point que je me demandais si je n'allais pas y rester ! Et je voyais beaucoup de portables allumés à côté de moi. Alors j'ai fait des recherches sur internet et j'ai découvert l'existence de l'électrosensibilité. » Jean-Philippe Coltel n'est pas seul dans son cas. « Ça fait 13 ans que je me bats contre ça, témoigne ainsi un vétérinaire du quartier Jean-Jaurès, qui parle de symptômes analogues : j'ai découvert l'origine du mal tout seul, j'ai lutté tout seul, je me suis posé beaucoup de questions sur ce que j'avais, et j'ai conclu que ça correspondait au développement des antennes dans le quartier. Depuis, je demande aux clients d'éteindre leur portable quand ils viennent me voir. »
Un dossier sur 60 000
Certes, ces cas restent rares. A la Maison départementale du handicap par exemple, la directrice n'a en mémoire qu'un seul dossier (sur un total de 60.000) relatif à cette pathologie. Ce qui ne veut pas dire que ces cas sont inexistants, il y en a d'autres, à tel point que notre homme affirme que le CHU mène une étude sur ce phénomène de l'électrosensibilité avec toute une batterie de « cobayes », dont lui-même. Pour autant il ne semble pas dans l'air du temps de renoncer aux portables (et aux ondes qui vont avec) ; d'autant qu'aucune étude scientifique n'a établi le caractère foncièrement nocif de ces dernières, rappelle-t-on à la Fédération française des télécommunications (lire ci-contre). M.Coltel et ses camarades de malheur pourront se consoler un peu en voyant qu'un rapport remis dernièrement au gouvernement (l'union de ce mardi) se soucie de réduire l'exposition des Français aux émissions des antennes-relais. C'est pile ce qu'ils attendent !
Pas de preuves scientifiques de la nocivité selon les opérateurs
« Il y a énormément d'études sur les effets des différentes sources d'ondes radio, rappelle-t-on à la Fédération française des télécommunications. Et les conclusions obtenues dans les différents pays qui font ces études montrent qu'il n'y a aucune preuve scientifique du danger pour la santé, quand on reste au-dessous du seuil fixé par l'OMS (Organisation mondiale pour la santé). » L'ennui, c'est que les sources de ces ondes sont très nombreuses : les antennes relais pour téléphonie mobile ne sont pas les seules à en diffuser, mais nos braves fours micro-ondes aussi, la wifi idem, et l'on pourrait encore citer les ampoules basse consommation, les jouets télécommandés (sans fil), la radio FM et autres portiques antivols à la sortie des magasins. Et chaque source a son propre seuil, qui s'exprime en volts par mètre, unité qui mesure les champs électriques. Par exemple le seuil pour la radio FM est fixé à 28, celui pour les micro-ondes à 61. Mais on est bien avancé quand on a dit ça, car qui est en mesure de… mesurer ces différents champs dans sa cuisine ou son salon ?
Dangers et principe de précaution
Pas facile de dire si l'électrosensibilité est prise au sérieux par les autorités sanitaires. Il y a bien eu l'annonce par Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, du lancement d'une étude sur le sujet par une équipe de l'hôpital Cochin ; c'était en 2009. Et rien n'avait bougé jusqu'en janvier 2012, où on annonçait que ladite étude allait effectivement démarrer. Cette étude avait par ailleurs été rapidement suspectée par des associations concernées d'être un peu trop orientée dans un sens défavorable aux victimes, tendant à considérer l'électrosensibilité comme une maladie psychosomatique (c'est dans la tête que ça se passe). Au sein de l'association Robin des toits, on se bat pour faire reconnaître la dangerosité des rayonnements électromagnétiques. Marc Cendrier, responsable de l'information scientifique, s'appuie, entre autres, sur les travaux du professeur Dominique Belpomme, cancérologue, qui a établi la carte de l'électro hypersensibilité, après avoir suivi plus de 400 patients. Une communication internationale en sera bientôt faite. « La reconnaissance officielle que les ondes sont dangereuses gagne du terrain », veut croire le militant, qui cite la Suède, l'Allemagne et l'Italie comme ayant pris des décisions publiques ou rendu des décisions de justice tendant à mieux protéger la santé. L'association fustige les opérateurs de téléphonie, qui multiplient les obstacles à l'établissement de la vérité. Une action nationale de Robin des toits est attendue ces prochaines semaines. De son côté, Consommation cadre de vie et logement prône le principe de précaution. Christian Muniglia, président de l'union de la Marne, préconise deux choses : remplacer le wi-fi par le filaire pour les téléphones et réduire la puissance des antennes.
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Source : http://www.lunion.presse.fr/region/les-ondes-des-portables-leur-ruinent-la-sante-jna3b24n188538
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NB Robin des Toits : les ondes de la FM ne sont pas de même nature que les ondes de la téléphonie mobile.
Dans un cas il s'agit d'ondes continue à 100Mhz env., dans l'autre des extrêmement basses fréquences proche des rythmes biologiques, pulsés sur une porteuse hyperfréquence (micro-ondes) à 900, 1800 et 2100Mhz. Dans le premier cas, on est à 0,01V/m en moyenne en ville, dans l'autre à plus de 0,5V/m en moyenne (Robin des Toits revendique, tout comme le parlement européen depuis 2011 0,6V/m maximum)
Voir à ce sujet le site de Cartoradio : http://www.cartoradio.fr
«POUR moi, ça a vraiment commencé en 2003. Je me suis mis à avoir des malaises, des palpitations cardiaques, des insomnies, j'ai fait des crises de spasmophilie, de tétanie… et quand je suis allé consulter, les médecins me disaient : c'est le stress dû au travail, et ils me prescrivaient des antidépresseurs… »
« J'étais effondré dans le bus »
Mais Jean-Philippe Coltel n'en démord pas : non, tous ces maux dont il a souffert et dont il continue à souffrir ne sont pas dus à une quelconque pression du monde professionnel ! Mais bien aux ondes électromagnétiques qui ne cessent de se balader autour de nous, ces fameuses ondes qui servent notamment à faire fonctionner les téléphones portables. « J'en suis arrivé à cette conclusion en observant mon quotidien, poursuit ce quadra : je me suis dit c'est bizarre, quand j'étais à la campagne (il a vécu à Avize, non loin d'Epernay jusque vers la fin 1999 avant d'emménager à Reims, ndlr) je n'avais rien, et c'est depuis que je suis en ville que ça ne va plus… Et j'ai constaté que je réagissais plus particulièrement quand des gens autour de moi utilisaient leur téléphone ; quand je prenais le bus par exemple, j'étais complètement effondré, à tel point que je me demandais si je n'allais pas y rester ! Et je voyais beaucoup de portables allumés à côté de moi. Alors j'ai fait des recherches sur internet et j'ai découvert l'existence de l'électrosensibilité. » Jean-Philippe Coltel n'est pas seul dans son cas. « Ça fait 13 ans que je me bats contre ça, témoigne ainsi un vétérinaire du quartier Jean-Jaurès, qui parle de symptômes analogues : j'ai découvert l'origine du mal tout seul, j'ai lutté tout seul, je me suis posé beaucoup de questions sur ce que j'avais, et j'ai conclu que ça correspondait au développement des antennes dans le quartier. Depuis, je demande aux clients d'éteindre leur portable quand ils viennent me voir. »
Un dossier sur 60 000
Certes, ces cas restent rares. A la Maison départementale du handicap par exemple, la directrice n'a en mémoire qu'un seul dossier (sur un total de 60.000) relatif à cette pathologie. Ce qui ne veut pas dire que ces cas sont inexistants, il y en a d'autres, à tel point que notre homme affirme que le CHU mène une étude sur ce phénomène de l'électrosensibilité avec toute une batterie de « cobayes », dont lui-même. Pour autant il ne semble pas dans l'air du temps de renoncer aux portables (et aux ondes qui vont avec) ; d'autant qu'aucune étude scientifique n'a établi le caractère foncièrement nocif de ces dernières, rappelle-t-on à la Fédération française des télécommunications (lire ci-contre). M.Coltel et ses camarades de malheur pourront se consoler un peu en voyant qu'un rapport remis dernièrement au gouvernement (l'union de ce mardi) se soucie de réduire l'exposition des Français aux émissions des antennes-relais. C'est pile ce qu'ils attendent !
Pas de preuves scientifiques de la nocivité selon les opérateurs
« Il y a énormément d'études sur les effets des différentes sources d'ondes radio, rappelle-t-on à la Fédération française des télécommunications. Et les conclusions obtenues dans les différents pays qui font ces études montrent qu'il n'y a aucune preuve scientifique du danger pour la santé, quand on reste au-dessous du seuil fixé par l'OMS (Organisation mondiale pour la santé). » L'ennui, c'est que les sources de ces ondes sont très nombreuses : les antennes relais pour téléphonie mobile ne sont pas les seules à en diffuser, mais nos braves fours micro-ondes aussi, la wifi idem, et l'on pourrait encore citer les ampoules basse consommation, les jouets télécommandés (sans fil), la radio FM et autres portiques antivols à la sortie des magasins. Et chaque source a son propre seuil, qui s'exprime en volts par mètre, unité qui mesure les champs électriques. Par exemple le seuil pour la radio FM est fixé à 28, celui pour les micro-ondes à 61. Mais on est bien avancé quand on a dit ça, car qui est en mesure de… mesurer ces différents champs dans sa cuisine ou son salon ?
Dangers et principe de précaution
Pas facile de dire si l'électrosensibilité est prise au sérieux par les autorités sanitaires. Il y a bien eu l'annonce par Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, du lancement d'une étude sur le sujet par une équipe de l'hôpital Cochin ; c'était en 2009. Et rien n'avait bougé jusqu'en janvier 2012, où on annonçait que ladite étude allait effectivement démarrer. Cette étude avait par ailleurs été rapidement suspectée par des associations concernées d'être un peu trop orientée dans un sens défavorable aux victimes, tendant à considérer l'électrosensibilité comme une maladie psychosomatique (c'est dans la tête que ça se passe). Au sein de l'association Robin des toits, on se bat pour faire reconnaître la dangerosité des rayonnements électromagnétiques. Marc Cendrier, responsable de l'information scientifique, s'appuie, entre autres, sur les travaux du professeur Dominique Belpomme, cancérologue, qui a établi la carte de l'électro hypersensibilité, après avoir suivi plus de 400 patients. Une communication internationale en sera bientôt faite. « La reconnaissance officielle que les ondes sont dangereuses gagne du terrain », veut croire le militant, qui cite la Suède, l'Allemagne et l'Italie comme ayant pris des décisions publiques ou rendu des décisions de justice tendant à mieux protéger la santé. L'association fustige les opérateurs de téléphonie, qui multiplient les obstacles à l'établissement de la vérité. Une action nationale de Robin des toits est attendue ces prochaines semaines. De son côté, Consommation cadre de vie et logement prône le principe de précaution. Christian Muniglia, président de l'union de la Marne, préconise deux choses : remplacer le wi-fi par le filaire pour les téléphones et réduire la puissance des antennes.
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Source : http://www.lunion.presse.fr/region/les-ondes-des-portables-leur-ruinent-la-sante-jna3b24n188538
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NB Robin des Toits : les ondes de la FM ne sont pas de même nature que les ondes de la téléphonie mobile.
Dans un cas il s'agit d'ondes continue à 100Mhz env., dans l'autre des extrêmement basses fréquences proche des rythmes biologiques, pulsés sur une porteuse hyperfréquence (micro-ondes) à 900, 1800 et 2100Mhz. Dans le premier cas, on est à 0,01V/m en moyenne en ville, dans l'autre à plus de 0,5V/m en moyenne (Robin des Toits revendique, tout comme le parlement européen depuis 2011 0,6V/m maximum)
Voir à ce sujet le site de Cartoradio : http://www.cartoradio.fr