Témoignage du Père… :
« Je suis électrohypersensible (EHS) et chimicosensible (MCS) depuis juin 2017. J’ignorais tout de ces syndromes. J’habitais un presbytère tout près d’un château d’eau sur lequel il y avait plusieurs antennes. J’étais à l’église au milieu d’une assemblée très connectée. J’ai ressenti « comme une pluie » qui s’abattait sur moi.
C’est un ingénieur informaticien, membre du conseil pastoral, qui a mis un nom sur ce qui m’arrivait et m’a remis une documentation avec 4 adresses de médecins spécialistes. J’ai contacté le Dr…, près de Lyon, lui-même électrosensible. Il m’a donc conseillé plusieurs mesures de protection : casquette, foulard, une sorte de cape, lit cage de Faraday et quelques conseils alimentaires.
La première mesure était de quitter le presbytère ; j’ai cherché plusieurs endroits dans les environs de Troyes, aidé du vicaire général. Ne trouvant rien, j’ai sollicité mon frère et ma belle-sœur qui avaient une maison indépendante de la leur, en Mayenne et j’y ai logé deux ans avant de venir habiter le monastère des sœurs bénédictines dont la prieure était sensibilisée à ces questions environnementales et a fait protéger les ordinateurs des sœurs.
Au début l’entourage a réagi de manière sceptique ; « c’était psychologique ». Les médecins ne connaissaient pas.
Ce qui a changé dans ma vie c’est que j’étais prêtre en paroisse, heureux de l’être, pour devenir aumônier d’une communauté religieuse. Je suis religieux Fils de la Charité. Je vivais en petite communauté ; aujourd’hui j’habite seul dans un logement du monastère. J’ai la chance - ou la grâce ! - d’avoir une communauté de religieuses très fraternelles et de m’être fait des amis laïcs mais chez lesquels je ne peux pas aller du fait de tout ce qui est électromagnétique.
Je n’ai pas d’électricité, je n’ai qu’une petite lampe que j’ai du mal à supporter. Ce que je ressens - par les portables, l’électricité - ce sont de vives brulures de langue et du palais. Je ne peux plus conduire à cause de l’électromagnétisme produit par le moteur.
Je suis en lien épistolaire avec des EHS et suis adhérent de l’association « Zones Blanches ». C’est important de ne pas rester isolé ; on se donne des renseignements pratiques pour tâcher de mieux vivre.
Ce que je voudrais dire, c’est qu’il est important d’être prudent dans l’utilisation des portables (que j’utilisais beaucoup) et tout le matériel informatique : les ondes ne sont pas innocentes.
Mais associé à cela je suis « handicapé » par les encres d’imprimerie et ne peux que difficilement lire … et écrire au stylo ! Je célèbre la messe chaque matin mais les éclairages me sont de plus en plus difficiles. Je m’accroche à la prière, c’est un grand combat ! »