TEMOIGNAGE - Ce jeudi les députés écologistes veulent faire adopter une proposition de loi pour encadrer l'exposition aux ondes électromagnétiques émanant des mobiles, des antennes, des réseaux wifi, etc. Agnès, haut-fonctionnaire parisienne et électrosensible a confié au Figaro sa souffrance qui n'est pas reconnue par la société.
«Être électrosensible signifie se battre tous les jours pour continuer à mener une vie normale. Je sais par exemple que je suis physiquement incapable de me rendre au quartier d'affaires de la Défense, à Paris. Là bas, les ondes y sont tellement concentrées que je ferais une crise instantanément. Quand je suis dans une zone critique, je ressens une horrible impression de fourmillement électrique dans tout mon corps, c'est comme si le programme essorage était enclenché dans mon cerveau. Je me sens mal, irritable, et même une fois rentrée chez moi les symptômes mettent du temps à s'estomper.
Je n'ai jamais été technophobe. J'étais même la première de ma famille à m'intéresser à Internet. Comme tout le monde, avant d'être électrosensible, j'avais un téléphone portable et j'appréciais le temps qu'il me faisait gagner. Tout a changé pour moi après Noël en 2008. J'étais en très bonne santé, très heureuse dans ma vie, j'occupais un poste que je convoitais depuis longtemps, tout allait bien sur le plan personnel et professionnel. Mais j'ai ressenti de terribles maux de tête, je me sentais confuse, j'avais un sentiment de fièvre, mes membres devenaient rigides. Je fais aujourd'hui le rapprochement avec tous les smartphones et autres objets connectés qui ont été offerts dans ma famille cette année là.
300 euros par mois de médicaments
A mon retour de vacances, je ne me suis pas du tout sentie mieux. Le wifi venait d'être installé sur mon lieu de travail, et je ressentais des maux de tête d'une intensité que je n'avais jamais connue. J'ai eu la chance de trouver rapidement un médecin qui m'écoute et prenne au sérieux mes symptômes. Mes proches m'ont crue, mes supérieurs ont été arrangeants avec moi au travail, j'ai eu, dans mon malheur, beaucoup de chance. Mon électrosensibilité est moins difficile à vivre maintenant que je suis soignée. J'avale une quinzaine de médicaments par jour et y consacre 300 euros tous les mois, car ce n'est évidemment pas remboursé. Je prends notamment des précurseurs naturels de sérotonine, (hormone dite «du bonheur», ndlr). Je n'ose même pas imaginer comment font les personnes qui n'ont pas les moyens de financer leur traitement.
Mais même si je suis suivie, même si mes proches me croient et me soutiennent, il est quasi impossible pour les personnes extérieures de comprendre ce que je ressens. Je ne vis pas dans le même monde que les autres, un monde où l'on s'enthousiasme pour les nouvelles technologies. Je vis dans l'angoisse permanente qu'une nouvelle antenne soit installée à côté de chez moi, ou que mes voisins, qui ont accepté de couper leur wifi, décident finalement de le rallumer. Je me force à continuer à voir mes amis dans leurs appartements avec le wifi, même si je souffre, je prends sur moi. Souffrir est une chose mais voir notre maladie non prise en compte, considérée comme un délire, un fantasme, ajoute considérablement à notre détresse.»
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Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/23/01016-20140123ARTFIG00290-le-calvaire-quotidien-d-une-allergique-aux-ondes.php
«Être électrosensible signifie se battre tous les jours pour continuer à mener une vie normale. Je sais par exemple que je suis physiquement incapable de me rendre au quartier d'affaires de la Défense, à Paris. Là bas, les ondes y sont tellement concentrées que je ferais une crise instantanément. Quand je suis dans une zone critique, je ressens une horrible impression de fourmillement électrique dans tout mon corps, c'est comme si le programme essorage était enclenché dans mon cerveau. Je me sens mal, irritable, et même une fois rentrée chez moi les symptômes mettent du temps à s'estomper.
Je n'ai jamais été technophobe. J'étais même la première de ma famille à m'intéresser à Internet. Comme tout le monde, avant d'être électrosensible, j'avais un téléphone portable et j'appréciais le temps qu'il me faisait gagner. Tout a changé pour moi après Noël en 2008. J'étais en très bonne santé, très heureuse dans ma vie, j'occupais un poste que je convoitais depuis longtemps, tout allait bien sur le plan personnel et professionnel. Mais j'ai ressenti de terribles maux de tête, je me sentais confuse, j'avais un sentiment de fièvre, mes membres devenaient rigides. Je fais aujourd'hui le rapprochement avec tous les smartphones et autres objets connectés qui ont été offerts dans ma famille cette année là.
300 euros par mois de médicaments
A mon retour de vacances, je ne me suis pas du tout sentie mieux. Le wifi venait d'être installé sur mon lieu de travail, et je ressentais des maux de tête d'une intensité que je n'avais jamais connue. J'ai eu la chance de trouver rapidement un médecin qui m'écoute et prenne au sérieux mes symptômes. Mes proches m'ont crue, mes supérieurs ont été arrangeants avec moi au travail, j'ai eu, dans mon malheur, beaucoup de chance. Mon électrosensibilité est moins difficile à vivre maintenant que je suis soignée. J'avale une quinzaine de médicaments par jour et y consacre 300 euros tous les mois, car ce n'est évidemment pas remboursé. Je prends notamment des précurseurs naturels de sérotonine, (hormone dite «du bonheur», ndlr). Je n'ose même pas imaginer comment font les personnes qui n'ont pas les moyens de financer leur traitement.
Mais même si je suis suivie, même si mes proches me croient et me soutiennent, il est quasi impossible pour les personnes extérieures de comprendre ce que je ressens. Je ne vis pas dans le même monde que les autres, un monde où l'on s'enthousiasme pour les nouvelles technologies. Je vis dans l'angoisse permanente qu'une nouvelle antenne soit installée à côté de chez moi, ou que mes voisins, qui ont accepté de couper leur wifi, décident finalement de le rallumer. Je me force à continuer à voir mes amis dans leurs appartements avec le wifi, même si je souffre, je prends sur moi. Souffrir est une chose mais voir notre maladie non prise en compte, considérée comme un délire, un fantasme, ajoute considérablement à notre détresse.»
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Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/23/01016-20140123ARTFIG00290-le-calvaire-quotidien-d-une-allergique-aux-ondes.php