Où vivre quand les ondes des téléphones portables, des bornes wifi, ou des antennes relais vous rendent malades ? Alors que les députés débattront ce jeudi d'une proposition de loi sur l'exposition aux ondes, la question de l'électro-sensibilité semble toujours taboue. Pourtant à Saint-Julien-en-Beauchêne dans les Alpes du sud, on veut bien les accueillir, sous conditions.
Emma, électro sensible doit vivre dans une caravane perdue dans les bois et la montagne © Une terre pour les EHS
Dans une combe à l'abri des regards, à l'écart du hameau de Souvestrière (Drôme), Emma vit depuis deux mois dans sa caravane. Un poêle à gaz, une table, une chaise, un lit, quelques dessins au mur, Emma vit recluse. Cette jeune femme de 28 ans est devenue électro sensible. "Emma était une enfant très sportive mais elle a cumulé des problèmes de santé ensuite", explique sa mère, visiblement très émue de ne pas pouvoir aider sa fille. Des maux de têtes permanents, des insomnies ont troublé l'appétit et l'état physique général d'Emma. Elle ne sait plus aujourd'hui où se mettre pour être bien.
Son cas n'est pas anecdotique selon Philippe Tribaudeau, président de l'association "Une terre pour les EHS". "Aujourd'hui, on a recensé plus de 800 personnes qui se disent électro-sensibles. Elles n'ont nulle part où aller", tempête-t-il. "Des gens comme Emma sont obligés de se terrer comme des bêtes".
Au fond des bois, des vallées, les îlots sans réseau mobile sont de plus en plus rares à trouver parce qu'aujourd'hui, même en montagne, les opérateurs améliorent la couverture pour qu'il n'y ait plus de zone blanche. C'est une obligation de service pour eux.
L'expérience de Saint-Julien-en-Beauchêne
Son cas n'est pas anecdotique selon Philippe Tribaudeau, président de l'association "Une terre pour les EHS". "Aujourd'hui, on a recensé plus de 800 personnes qui se disent électro-sensibles. Elles n'ont nulle part où aller", tempête-t-il. "Des gens comme Emma sont obligés de se terrer comme des bêtes".
Au fond des bois, des vallées, les îlots sans réseau mobile sont de plus en plus rares à trouver parce qu'aujourd'hui, même en montagne, les opérateurs améliorent la couverture pour qu'il n'y ait plus de zone blanche. C'est une obligation de service pour eux.
L'expérience de Saint-Julien-en-Beauchêne
Jean-Claude Gast, le maire de St Julien en Beauchêne veut bien faire des sanatoriums pour malades des ondes © Radio France Anne-Laure Barral
Pourtant, il y a un petit village qui veut tenter l'expérience et devenir un abri pour les malades des ondes : Saint-Julien-en-Beauchêne dans les Alpes du Sud, sur la route entre Grenoble et Sisteron. Les habitants et le maire du village se sont intéressés à cette question lorsqu'il y a trois ans, ils ont découvert que deux femmes électro-sensibles vivaient dans une grotte de la commune. "C'est trop facile de dire qu'ils ont tous des problèmes psychologiques. Est-ce qu'il faut fermer les yeux devant leurs souffrances ? Je ne crois pas", assume Jean-Claude Gast, le maire du village.
La commune de 120 habitants dispose d'un site exceptionnel, à 5 km du cœur du village dans une combe forestière isolée, un immense centre de vacances qui appartient à la Caisse d'allocations familiales des Bouches-du-Rhône. Poussés par la député européenne écologiste, Michèle Rivasi, tous les acteurs se sont rencontrés pour lancer le projet. Reste à trouver des fonds. Les bâtiments ne sont aujourd'hui plus aux normes et il faut se mettre d'accord sur le fonctionnement. "Si c'est pour accueillir mille personnes avec des tentes et des campings ça ne marchera pas. Moi je vois ça comme les sanatoriums pour les tuberculeux" explique le maire. Les électro-sensibles viendraient en cure sans ondes prescrite par ordonnance, selon lui.
La question est aussi celle du choix de société. Alors que des villages se battent pour avoir de bonne couverture de réseau mobile, l'initiative parait à contre courant. "Pourquoi n'est-il pas possible de garder une zone blanche chez moi ? Est ce que l'on est obligé de se plier aux volontiers de l'Etat et des opérateurs ?", demande le maire. Alors tous les habitants de St Julien n'ont pas envie de couper les téléphones sans fil, le wifi et encore moins l'électricité mais ils demandent à voir.
La commune de 120 habitants dispose d'un site exceptionnel, à 5 km du cœur du village dans une combe forestière isolée, un immense centre de vacances qui appartient à la Caisse d'allocations familiales des Bouches-du-Rhône. Poussés par la député européenne écologiste, Michèle Rivasi, tous les acteurs se sont rencontrés pour lancer le projet. Reste à trouver des fonds. Les bâtiments ne sont aujourd'hui plus aux normes et il faut se mettre d'accord sur le fonctionnement. "Si c'est pour accueillir mille personnes avec des tentes et des campings ça ne marchera pas. Moi je vois ça comme les sanatoriums pour les tuberculeux" explique le maire. Les électro-sensibles viendraient en cure sans ondes prescrite par ordonnance, selon lui.
La question est aussi celle du choix de société. Alors que des villages se battent pour avoir de bonne couverture de réseau mobile, l'initiative parait à contre courant. "Pourquoi n'est-il pas possible de garder une zone blanche chez moi ? Est ce que l'on est obligé de se plier aux volontiers de l'Etat et des opérateurs ?", demande le maire. Alors tous les habitants de St Julien n'ont pas envie de couper les téléphones sans fil, le wifi et encore moins l'électricité mais ils demandent à voir.
Recensement des personnes électro-hypersensiblessur la France Métropolitaine Carte réalisée par "Une terre pour EHS" © Une terre pour EHS