« Pourquoi nous l'a-t-on caché ? Pourquoi personne ne nous a avertis ? », s'énerve une vieille dame, groggy par le froid. Depuis 8 heures hier matin, une poignée d'habitants de Villefontaine font le pied de grue en bas de leur immeuble la Pinède. Ils attendent les ouvriers venus installer, pour le compte de l'opérateur Bouygues Télécom, une antenne relais sur le toit de leur HLM. Les panneaux d'interdiction de stationner, déposés la veille sur leur parking et l'affichette annonçant "une opération de grutage", leur ont mis la puce à l'oreille. « On savait plus ou moins qu'une antenne relais allait être installée. On en avait entendu parler mais rien d'officiel. Avec ces panneaux, on a compris que c'était pour aujourd'hui ! », raconte Odile Coqueray qui, depuis mercredi, mobilise ses voisins, ses amis sensibilisés aux causes écologistes et l'association Robin des toits, afin d'empêcher cette implantation.
Face au camion grue, un bataillon de résidants, postés sur le parking, a fait barrage, brandissant des pancartes "Travaux illégaux". « L'Opac de l'Ain, propriétaire de l'immeuble, aurait dû nous prévenir comme le stipule l'article 9 du bail », détaille Patrice de Rortais. Ce que dément le bailleur social. Les gendarmes ont été appelés pour constater les faits et des représentants de Bouygues se sont rendus sur place. Au final, tous ont convenu de ne rien faire avant la réunion d'information programmée le 8 janvier à Villefontaine entre les habitants, l'opérateur, l'Opac de l'Ain et la mairie. Le grutier a rebroussé chemin.
Une première bataille gagnée pour ces hommes et ces femmes qui affirment craindre par dessus tout des impacts sur leur santé avec cette antenne relais de téléphonie mobile sur leur toit. Ils citent le rapport BioInitiative, publié en août, qui dresse un état complet des connaissances de l'effet sur l'homme ou les organismes vivants, de la téléphonie mobile. Il y est question de tumeurs au cerveau, de leucémies... « Vous vous rendez compte, nous avons deux garderies, deux collèges et un lycée à proximité », s'alarme un locataire. « Tout ça pour que les portables de 3e génération puissent fonctionner ! Nous pouvons nous interroger sur l'utilité de pareils équipements, voire de l'usage du portable tout court ! »
Une étude de contrôle
financée par la mairie
L'opérateur remplace un relais 2e et 3e génération situé aux Cascades : l'immeuble étant en voie de démolition. Il dit agir en toute légalité. « Nous avons l'autorisation du propriétaire des lieux et celle de la mairie par rapport au code de l'urbanisme puisque nous avons installé une structure en résine qui imite un étage de l'immeuble afin d'intégrer au mieux le relais dans le paysage urbain », explique-t-on à la direction régionale centre Alpes. Direction qui, en dix ans, a assisté seulement à 4 ou 5 incidents de ce type. Et les risques pour la santé ? « Nous suivons les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la santé et faisons confiance à la communauté scientifique. Force est de reconnaître qu'en toute chose, l'absence de risque n'existe pas. »
Ne pouvant intervenir sur une affaire à caractère privée, la municipalité sollicitée a tout de même promis de financer l'étude de la Criirem (Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques), réclamée par les résidants.
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REPÈRES
NORMES
Les normes en vigueur en France sont issues des recommandations européennes de 1992 et dépendent d'un décret du 3 mai 2002. Le seuil limite d'exposition aux ondes électromagnétiques est de 58 volts par mètre pour les GSM 1 800 mégawatts et de 61 volts par mètre pour l'UMTS (universal mobile telecommunications systems).
RELAIS 2e ET 3e GÉNÉRATION
Ce type de relais permet l'usage du GSM et de l'UMTS.
POUR EN SAVOIR PLUS
Sur www.cartoradio.fr, l'agence nationale des fréquences répertorie les pylônes de téléphonie mobile et les résultats de mesures de champs radioélectriques effectuées sur certaines antennes.
Le site de l'organisation mondiale de la santé donne ses préconisations et fait état de certaines études scientifiques.
Le site de www.robindestoits.org, met en ligne les différents rapports sur les risques sanitaires liés à la téléphonie mobile.
Célia LOUBET
http://www.ledauphine.com/index.jspz?article=2389
Face au camion grue, un bataillon de résidants, postés sur le parking, a fait barrage, brandissant des pancartes "Travaux illégaux". « L'Opac de l'Ain, propriétaire de l'immeuble, aurait dû nous prévenir comme le stipule l'article 9 du bail », détaille Patrice de Rortais. Ce que dément le bailleur social. Les gendarmes ont été appelés pour constater les faits et des représentants de Bouygues se sont rendus sur place. Au final, tous ont convenu de ne rien faire avant la réunion d'information programmée le 8 janvier à Villefontaine entre les habitants, l'opérateur, l'Opac de l'Ain et la mairie. Le grutier a rebroussé chemin.
Une première bataille gagnée pour ces hommes et ces femmes qui affirment craindre par dessus tout des impacts sur leur santé avec cette antenne relais de téléphonie mobile sur leur toit. Ils citent le rapport BioInitiative, publié en août, qui dresse un état complet des connaissances de l'effet sur l'homme ou les organismes vivants, de la téléphonie mobile. Il y est question de tumeurs au cerveau, de leucémies... « Vous vous rendez compte, nous avons deux garderies, deux collèges et un lycée à proximité », s'alarme un locataire. « Tout ça pour que les portables de 3e génération puissent fonctionner ! Nous pouvons nous interroger sur l'utilité de pareils équipements, voire de l'usage du portable tout court ! »
Une étude de contrôle
financée par la mairie
L'opérateur remplace un relais 2e et 3e génération situé aux Cascades : l'immeuble étant en voie de démolition. Il dit agir en toute légalité. « Nous avons l'autorisation du propriétaire des lieux et celle de la mairie par rapport au code de l'urbanisme puisque nous avons installé une structure en résine qui imite un étage de l'immeuble afin d'intégrer au mieux le relais dans le paysage urbain », explique-t-on à la direction régionale centre Alpes. Direction qui, en dix ans, a assisté seulement à 4 ou 5 incidents de ce type. Et les risques pour la santé ? « Nous suivons les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la santé et faisons confiance à la communauté scientifique. Force est de reconnaître qu'en toute chose, l'absence de risque n'existe pas. »
Ne pouvant intervenir sur une affaire à caractère privée, la municipalité sollicitée a tout de même promis de financer l'étude de la Criirem (Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques), réclamée par les résidants.
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REPÈRES
NORMES
Les normes en vigueur en France sont issues des recommandations européennes de 1992 et dépendent d'un décret du 3 mai 2002. Le seuil limite d'exposition aux ondes électromagnétiques est de 58 volts par mètre pour les GSM 1 800 mégawatts et de 61 volts par mètre pour l'UMTS (universal mobile telecommunications systems).
RELAIS 2e ET 3e GÉNÉRATION
Ce type de relais permet l'usage du GSM et de l'UMTS.
POUR EN SAVOIR PLUS
Sur www.cartoradio.fr, l'agence nationale des fréquences répertorie les pylônes de téléphonie mobile et les résultats de mesures de champs radioélectriques effectuées sur certaines antennes.
Le site de l'organisation mondiale de la santé donne ses préconisations et fait état de certaines études scientifiques.
Le site de www.robindestoits.org, met en ligne les différents rapports sur les risques sanitaires liés à la téléphonie mobile.
Célia LOUBET
http://www.ledauphine.com/index.jspz?article=2389