Le réseau métro toulousain est le premier de France à être connecté à la 4G. / Photo DDM Frédéric Charmeux.
L'introduction de la 4G dans le métro, inédite en France, interroge sur l'exposition aux ondes électromagnétiques. Elle exclut les personnes hypersensibles, selon l'association Robin des Toits.
Les utilisateurs les plus assidus du téléphone portable et les surfeurs accros à l'internet se sont félicités de l'introduction de la 4G dans le métro toulousain, inauguré vendredi de la semaine dernière. Une connexion haute technologie qui ne fait pas que des heureux, notamment du côté des personnes électrosensibles.
«La 4G est un facteur d'exclusion pour les gens sensibles aux ondes électromagnétiques, de plus en plus nombreux hélas», indique Jean-Claude Hébrard, délégué de l'association Robin des Toits pour Midi-Pyrénées. Le militant de l'association qui proteste notamment contre la multiplication des antennes-relais, explique : «En sous-sol, dans le métro, il y a forcément une surexposition aux ondes de téléphonie mobile avec un effet «cages de Faraday» dans les rames en mouvement. On prend un risque pour la santé alors que téléphoner dans le métro est un gadget. Avec une rame bondée comprenant 50 personnes, si beaucoup se connectent en même temps, la puissance d'émission doit forcément être augmentée pour satisfaire la demande», explique Jean-Claude Hébrard.
Pour Jean-Claude Hébrard, les seuils légaux d'exposition aux ondes «fixés par les industriels, sont beaucoup trop hauts, l'équivalent d'une limitation de vitesse à 900 km/h sur l'autoroute ! Les seuils d'interdiction vont de 36 à 61 volts/mètre (V/m), cela correspond à une dose létale or les premiers effets biologiques arrivent à partir d'une exposition à 0,6 V/m selon une étude citée par le Conseil de l'Europe dans sa résolution n° 1815, qui préconise de ne pas être exposé à plus de 0,6 V/m en extérieur et 0,2V/m en habitat. Dans Toulouse intra-muros, on arrive aisément à des expositions à 2 ou 3 V/m. Le cas est particulièrement préoccupant dans les hôpitaux», assure Jean-Claude Hébrard.
Tisséo précise que l'agence nationale des fréquences (ANFR) «a autorisé les opérateurs à émettre dans le métro toulousain après avoir mesuré des émissions très inférieures aux seuils légaux. Sur l'ensemble du tunnel, on a relevé 6V/m».
L'ANFR rappelle que des mesures d'ondes électromagnétiques pourront être réalisées dans le métro toulousain à la demande de Tisséo, l'exploitant, d'associations ou par de simples particuliers. L'agence précise que 4 000 mesures sont effectuées en France par an : «Seule une quinzaine de sites présentent des taux supérieurs à 6V/m. Le seuil de 0,6 V/m n'a pas été défini par des scientifiques et son respect imposerait de multiplier les antennes». L'ANFR précise que les seuils légaux sont inférieurs à ceux autorisés pour les travailleurs intervenant sur les sites et qu'ils sont définis par l'ICNIRP, organisme indépendant relevant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pas encore une maladie reconnue
Les personnes sensibles aux ondes électromagnétiques souffrent dans un premier temps de troubles du sommeil, «ils dorment mais leur sommeil n'est pas récupérateur car le corps entre en phase avec les émissions wifi notamment et ne peut atteindre le stade du sommeil profond, le plus favorable à la récupération», assure Jean-Claude Hébrard. Ces personnes souffrent donc de grosses fatigues inexpliquées, voire de maux de tête, d'acouphènes, de vertiges. Une surexposition peut déboucher sur des maladies avérées, selon les Robins des Toits, notamment des tumeurs des glandes salivaires et acoustiques. «En France, il n'y a hélas pas d'études médicales sur ce phénomène, ce qui ne permet pas de mesurer les effets des ondes sur la santé. Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage», commente Jean-Claude Hébrard, «mais une enquête effectuée au Royaume-Uni a constaté une hausse de 40 % des cas de tumeurs du tronc cérébral chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans, qui sont les plus gros utilisateurs de téléphone portable». Notre interlocuteur regrette que cette hypersensibilité aux ondes électromagnétiques ne soit pas reconnue officiellement comme une maladie en France : «On envoie les patients en hôpital psychiatrique alors que ça n'a rien à voir. Des traitements ont pourtant été mis en place par l'équipe du Professeur Belpomme, cancérologue qui a notamment travaillé sur le plan cancer à la demande du président Chirac».
Le chiffre : 6
Volts/mètre > en moyenne dans le tunnel. C'est la mesure effectuée, selon Tisséo, par l'ANFR, agence nationale des fréquences, dans le tunnel du métro. Un taux d'émission deux fois supérieur à ce qu'on peut mesurer en extérieur à Toulouse, selon Robin des Toits.
Philippe Emery
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Source : https://www.ladepeche.fr/article/2017/11/18/2687039-4g-metro-toulousain-ondes-tous-azimuts-question.html
Les utilisateurs les plus assidus du téléphone portable et les surfeurs accros à l'internet se sont félicités de l'introduction de la 4G dans le métro toulousain, inauguré vendredi de la semaine dernière. Une connexion haute technologie qui ne fait pas que des heureux, notamment du côté des personnes électrosensibles.
«La 4G est un facteur d'exclusion pour les gens sensibles aux ondes électromagnétiques, de plus en plus nombreux hélas», indique Jean-Claude Hébrard, délégué de l'association Robin des Toits pour Midi-Pyrénées. Le militant de l'association qui proteste notamment contre la multiplication des antennes-relais, explique : «En sous-sol, dans le métro, il y a forcément une surexposition aux ondes de téléphonie mobile avec un effet «cages de Faraday» dans les rames en mouvement. On prend un risque pour la santé alors que téléphoner dans le métro est un gadget. Avec une rame bondée comprenant 50 personnes, si beaucoup se connectent en même temps, la puissance d'émission doit forcément être augmentée pour satisfaire la demande», explique Jean-Claude Hébrard.
Pour Jean-Claude Hébrard, les seuils légaux d'exposition aux ondes «fixés par les industriels, sont beaucoup trop hauts, l'équivalent d'une limitation de vitesse à 900 km/h sur l'autoroute ! Les seuils d'interdiction vont de 36 à 61 volts/mètre (V/m), cela correspond à une dose létale or les premiers effets biologiques arrivent à partir d'une exposition à 0,6 V/m selon une étude citée par le Conseil de l'Europe dans sa résolution n° 1815, qui préconise de ne pas être exposé à plus de 0,6 V/m en extérieur et 0,2V/m en habitat. Dans Toulouse intra-muros, on arrive aisément à des expositions à 2 ou 3 V/m. Le cas est particulièrement préoccupant dans les hôpitaux», assure Jean-Claude Hébrard.
Tisséo précise que l'agence nationale des fréquences (ANFR) «a autorisé les opérateurs à émettre dans le métro toulousain après avoir mesuré des émissions très inférieures aux seuils légaux. Sur l'ensemble du tunnel, on a relevé 6V/m».
L'ANFR rappelle que des mesures d'ondes électromagnétiques pourront être réalisées dans le métro toulousain à la demande de Tisséo, l'exploitant, d'associations ou par de simples particuliers. L'agence précise que 4 000 mesures sont effectuées en France par an : «Seule une quinzaine de sites présentent des taux supérieurs à 6V/m. Le seuil de 0,6 V/m n'a pas été défini par des scientifiques et son respect imposerait de multiplier les antennes». L'ANFR précise que les seuils légaux sont inférieurs à ceux autorisés pour les travailleurs intervenant sur les sites et qu'ils sont définis par l'ICNIRP, organisme indépendant relevant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pas encore une maladie reconnue
Les personnes sensibles aux ondes électromagnétiques souffrent dans un premier temps de troubles du sommeil, «ils dorment mais leur sommeil n'est pas récupérateur car le corps entre en phase avec les émissions wifi notamment et ne peut atteindre le stade du sommeil profond, le plus favorable à la récupération», assure Jean-Claude Hébrard. Ces personnes souffrent donc de grosses fatigues inexpliquées, voire de maux de tête, d'acouphènes, de vertiges. Une surexposition peut déboucher sur des maladies avérées, selon les Robins des Toits, notamment des tumeurs des glandes salivaires et acoustiques. «En France, il n'y a hélas pas d'études médicales sur ce phénomène, ce qui ne permet pas de mesurer les effets des ondes sur la santé. Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage», commente Jean-Claude Hébrard, «mais une enquête effectuée au Royaume-Uni a constaté une hausse de 40 % des cas de tumeurs du tronc cérébral chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans, qui sont les plus gros utilisateurs de téléphone portable». Notre interlocuteur regrette que cette hypersensibilité aux ondes électromagnétiques ne soit pas reconnue officiellement comme une maladie en France : «On envoie les patients en hôpital psychiatrique alors que ça n'a rien à voir. Des traitements ont pourtant été mis en place par l'équipe du Professeur Belpomme, cancérologue qui a notamment travaillé sur le plan cancer à la demande du président Chirac».
Le chiffre : 6
Volts/mètre > en moyenne dans le tunnel. C'est la mesure effectuée, selon Tisséo, par l'ANFR, agence nationale des fréquences, dans le tunnel du métro. Un taux d'émission deux fois supérieur à ce qu'on peut mesurer en extérieur à Toulouse, selon Robin des Toits.
Philippe Emery
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Source : https://www.ladepeche.fr/article/2017/11/18/2687039-4g-metro-toulousain-ondes-tous-azimuts-question.html