PARIS (Reuters) - La plus importante étude menée à ce jour sur l'utilisation du téléphone portable n'a pas montré de liens clairs avec certains cancers du cerveau mais la suspicion demeure et d'autres études seront nécessaires.
Les résultats de l'étude Interphone de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) présentés mardi laissent en effet penser que les grands utilisateurs de portables courent un risque supérieur, sans toutefois trancher.
"L'étude ne met pas en évidence un risque accru de tumeur, mais en même temps, on ne peut pas conclure qu'il n'y a pas de risque", explique Élisabeth Cardis, coordinatrice principale de l'étude, sur la radio des Nations unies.
"On a un certain nombre d'éléments qui semblent indiquer qu'il y a peut-être une augmentation de risque chez les gros utilisateurs, chez ceux qui tenaient le téléphone du même côté de la tête où s'est développée la tumeur", ajoute-t-elle.
Certaines données montrent ainsi un risque de gliome de 40% supérieur et un risque de méningiome de 15% supérieur chez les participants qui ont déclaré une utilisation fréquente et habituellement du même côté de la tête que la tumeur.
Les auteurs de la recherche affirment toutefois que des difficultés méthodologiques et les erreurs limitent la force des conclusions et empêchent d'établir une "interprétation causale".
Pour la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno, ces résultats "ne mettent pas en évidence d'augmentation de risque lié à l'utilisation d'un téléphone portable".
Ces données ont été toutefois collectées à une période où l'utilisation du téléphone portable était moins intense qu'aujourd'hui et il faut maintenir l'effort de recherche et d'expertise, ajoutent-elles dans un communiqué.
En revanche, pour l'association Robin des toits, cette étude montre bien des risques de cancer du cerveau "accrus de 40% chez les utilisateurs d'un téléphone mobile pendant une durée de 10 ans à raison d'une demi-heure d'utilisation par jour."
"Les risques pour la santé de la téléphonie mobile ne sont pas 'possibles', 'allégués' ou 'supposés', ils sont réels", écrit-elle dans un communiqué.
UNE ÉTUDE "MOBIKIDS" LANCÉE
En conséquence, l'association militant pour la sécurité sanitaire dans les technologies demande aux pouvoirs publics d'ajourner le déploiement de toute nouvelle technologie sans fil "jusqu'à ce que son innocuité soit démontrée".
Pilotée par le Centre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l'OMS, l'étude a été lancée en 2000 pour vérifier si l'engouement sans précédent pour le téléphone portable pouvait être dangereux.
Pour disposer de données puissantes, l'enquête a été menée dans 13 pays (Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Suède).
Elle vise à établir une éventuelle relation entre l'usage du téléphone mobile pendant dix ans et les tumeurs du cerveau (gliome, méningiome), du nerf acoustique et de la glande parotide (salivaire).
La majorité des personnes observées n'étaient pas des utilisateurs intensifs du téléphone, avec un temps médian de deux à deux heures et demi par mois. Les plus gros utilisateurs (10% du total) l'utilisaient en moyenne une demi-heure par jour.
L'une des raisons justifiant la poursuite des études sur le sujet est développement rapide de l'utilisation du téléphone portable chez les jeunes, qui ne sont pas couverts par l'étude Interphone.
Un nouveau projet - Mobikids - a été ainsi lancé en mars 2009 pour étudier le risque de tumeurs cérébrales chez les enfants et les adolescents, toujours dans 13 pays.
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse
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Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/media/20100518.REU9272/les-doutes-sur-les-risques-du-telephone-portable-demeurent.html
Les résultats de l'étude Interphone de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) présentés mardi laissent en effet penser que les grands utilisateurs de portables courent un risque supérieur, sans toutefois trancher.
"L'étude ne met pas en évidence un risque accru de tumeur, mais en même temps, on ne peut pas conclure qu'il n'y a pas de risque", explique Élisabeth Cardis, coordinatrice principale de l'étude, sur la radio des Nations unies.
"On a un certain nombre d'éléments qui semblent indiquer qu'il y a peut-être une augmentation de risque chez les gros utilisateurs, chez ceux qui tenaient le téléphone du même côté de la tête où s'est développée la tumeur", ajoute-t-elle.
Certaines données montrent ainsi un risque de gliome de 40% supérieur et un risque de méningiome de 15% supérieur chez les participants qui ont déclaré une utilisation fréquente et habituellement du même côté de la tête que la tumeur.
Les auteurs de la recherche affirment toutefois que des difficultés méthodologiques et les erreurs limitent la force des conclusions et empêchent d'établir une "interprétation causale".
Pour la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno, ces résultats "ne mettent pas en évidence d'augmentation de risque lié à l'utilisation d'un téléphone portable".
Ces données ont été toutefois collectées à une période où l'utilisation du téléphone portable était moins intense qu'aujourd'hui et il faut maintenir l'effort de recherche et d'expertise, ajoutent-elles dans un communiqué.
En revanche, pour l'association Robin des toits, cette étude montre bien des risques de cancer du cerveau "accrus de 40% chez les utilisateurs d'un téléphone mobile pendant une durée de 10 ans à raison d'une demi-heure d'utilisation par jour."
"Les risques pour la santé de la téléphonie mobile ne sont pas 'possibles', 'allégués' ou 'supposés', ils sont réels", écrit-elle dans un communiqué.
UNE ÉTUDE "MOBIKIDS" LANCÉE
En conséquence, l'association militant pour la sécurité sanitaire dans les technologies demande aux pouvoirs publics d'ajourner le déploiement de toute nouvelle technologie sans fil "jusqu'à ce que son innocuité soit démontrée".
Pilotée par le Centre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l'OMS, l'étude a été lancée en 2000 pour vérifier si l'engouement sans précédent pour le téléphone portable pouvait être dangereux.
Pour disposer de données puissantes, l'enquête a été menée dans 13 pays (Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Suède).
Elle vise à établir une éventuelle relation entre l'usage du téléphone mobile pendant dix ans et les tumeurs du cerveau (gliome, méningiome), du nerf acoustique et de la glande parotide (salivaire).
La majorité des personnes observées n'étaient pas des utilisateurs intensifs du téléphone, avec un temps médian de deux à deux heures et demi par mois. Les plus gros utilisateurs (10% du total) l'utilisaient en moyenne une demi-heure par jour.
L'une des raisons justifiant la poursuite des études sur le sujet est développement rapide de l'utilisation du téléphone portable chez les jeunes, qui ne sont pas couverts par l'étude Interphone.
Un nouveau projet - Mobikids - a été ainsi lancé en mars 2009 pour étudier le risque de tumeurs cérébrales chez les enfants et les adolescents, toujours dans 13 pays.
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse
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Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/media/20100518.REU9272/les-doutes-sur-les-risques-du-telephone-portable-demeurent.html