Dans le doute, il est conseillé de s'abstenir (ou à tout le moins d'appliquer le principe de précaution). Voilà le credo adopté par l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE), dans son dernier avis sur les risques pour la santé liés à la téléphonie mobile, publié mardi 21 juin 2005, sur demande des ministères de la Santé et de l'Ecologie.
Les conseils distillés portent sur l'utilisation du portable par les jeunes enfants. Extrait : « Les parents qui décident d'offrir un téléphone mobile à leurs jeunes enfants se doivent de veiller à une utilisation a minima de l'appareil, par exemple en souscrivant des abonnements restreignant la liste d'appels ». « C'est un discours qui s'adresse clairement à la responsabilité des parents », commente Jean-Marie d'Anjou, délégué général de l' Association française des opérateurs de téléphonie mobile (Afom).
La prudence est donc désormais de rigueur, dans un domaine (l'utilisation des téléphones mobiles) où pourtant, comme le souligne l'AFSSE, « l'essentiel des études épidémiologiques déjà publiées tend à réfuter l'existence d'un risque de cancer du cerveau ou d'autres formes de maladie chez l'homme ». Cependant, « des résultats globaux de l'étude épidémiologique internationale coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (projet Interphone) sont attendus d'ici à la fin de l'année 2005 et devraient apporter de nouveaux éclairages sur le sujet », poursuit l'AFSSE.
Certaines associations prônent l'interdiction
Concernant la population enfantine, l'Agence émet deux autres recommandations. Elle demande aux opérateurs, aux fabricants et aux distributeurs de ne pas cibler les enfants dans les campagnes de promotion de téléphonie mobile. « Sur le marché français, aucun opérateur n'a aujourd'hui développé d'offres commerciales à l'intention des jeunes enfants », rétorque Jean-Marie d'Anjou. Ceci étant, si les recommandations de l'AFSSE sont suivies à la lettre, on ne devrait plus voir sur les écrans, comme ce fut récemment le cas, un spot figurant une petite fille qui appelle le service d'assistance technique d'un opérateur français pour s'entendre chanter en retour « une souris verte qui courait dans l'herbe » ...
Par ailleurs, l'AFSSE réclame également aux fabricants et aux distributeurs, « compte tenu des incertitudes qui demeurent, de renoncer provisoirement à la fabrication d'appareils destinés aux jeunes enfants » . De quoi faire réfléchir les grandes surfaces qui, comme le BHV et Carrefour, avaient tenté de commercialiser des portables à destination de ce public.
« Nous ne pouvons qu'approuver cette prise de position de l'AFSSE en ce qui concerne l'utilisation par les enfants du téléphone mobile, déclare Etienne Cendrier, porte-parole de l'Association Robin des Toits, même si de notre point de vue et de celui de nombreux scientifiques, étant donné les risques encourus, il ne devrait pas s'agir de préconisations, mais d'interdictions pures et simples. »
Le responsable associatif fait notamment référence à une étude publiée au début de l'année 2005 en Grande-Bretagne par le National Radiological Protection Board (NRPB). Selon le New Scientist, le professeur William Stewart, conseiller auprès du gouvernement britannique sur les questions de téléphonie mobile, y avait en particulier préconisé l'interdiction d'utiliser des portables pour des enfants de neuf ans ou moins.
Philippe Crouzillacq
---
Voir également :
- portable + enfant
- Le 'Rapport Stewart' - l'expertise officielle britannique (2001-2005)
- Un rapport de l'IGAS et de l'IGE met en cause l'indépendance des experts de l'AFSSE - 2006
- Mises en cause de l'expertise officielle sur les dangers de la téléphonie mobile
Les conseils distillés portent sur l'utilisation du portable par les jeunes enfants. Extrait : « Les parents qui décident d'offrir un téléphone mobile à leurs jeunes enfants se doivent de veiller à une utilisation a minima de l'appareil, par exemple en souscrivant des abonnements restreignant la liste d'appels ». « C'est un discours qui s'adresse clairement à la responsabilité des parents », commente Jean-Marie d'Anjou, délégué général de l' Association française des opérateurs de téléphonie mobile (Afom).
La prudence est donc désormais de rigueur, dans un domaine (l'utilisation des téléphones mobiles) où pourtant, comme le souligne l'AFSSE, « l'essentiel des études épidémiologiques déjà publiées tend à réfuter l'existence d'un risque de cancer du cerveau ou d'autres formes de maladie chez l'homme ». Cependant, « des résultats globaux de l'étude épidémiologique internationale coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (projet Interphone) sont attendus d'ici à la fin de l'année 2005 et devraient apporter de nouveaux éclairages sur le sujet », poursuit l'AFSSE.
Certaines associations prônent l'interdiction
Concernant la population enfantine, l'Agence émet deux autres recommandations. Elle demande aux opérateurs, aux fabricants et aux distributeurs de ne pas cibler les enfants dans les campagnes de promotion de téléphonie mobile. « Sur le marché français, aucun opérateur n'a aujourd'hui développé d'offres commerciales à l'intention des jeunes enfants », rétorque Jean-Marie d'Anjou. Ceci étant, si les recommandations de l'AFSSE sont suivies à la lettre, on ne devrait plus voir sur les écrans, comme ce fut récemment le cas, un spot figurant une petite fille qui appelle le service d'assistance technique d'un opérateur français pour s'entendre chanter en retour « une souris verte qui courait dans l'herbe » ...
Par ailleurs, l'AFSSE réclame également aux fabricants et aux distributeurs, « compte tenu des incertitudes qui demeurent, de renoncer provisoirement à la fabrication d'appareils destinés aux jeunes enfants » . De quoi faire réfléchir les grandes surfaces qui, comme le BHV et Carrefour, avaient tenté de commercialiser des portables à destination de ce public.
« Nous ne pouvons qu'approuver cette prise de position de l'AFSSE en ce qui concerne l'utilisation par les enfants du téléphone mobile, déclare Etienne Cendrier, porte-parole de l'Association Robin des Toits, même si de notre point de vue et de celui de nombreux scientifiques, étant donné les risques encourus, il ne devrait pas s'agir de préconisations, mais d'interdictions pures et simples. »
Le responsable associatif fait notamment référence à une étude publiée au début de l'année 2005 en Grande-Bretagne par le National Radiological Protection Board (NRPB). Selon le New Scientist, le professeur William Stewart, conseiller auprès du gouvernement britannique sur les questions de téléphonie mobile, y avait en particulier préconisé l'interdiction d'utiliser des portables pour des enfants de neuf ans ou moins.
Philippe Crouzillacq
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Voir également :
- portable + enfant
- Le 'Rapport Stewart' - l'expertise officielle britannique (2001-2005)
- Un rapport de l'IGAS et de l'IGE met en cause l'indépendance des experts de l'AFSSE - 2006
- Mises en cause de l'expertise officielle sur les dangers de la téléphonie mobile