Ce que l’on craignait depuis des années tend à se confirmer. Des experts internationaux rassemblés à Lyon sous l’égide du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence de l’OMS, ont statué hier sur le risque éventuel de l’usage d’un téléphone portable, un appareil que possèdent et utilisent quotidiennement plus de 60 millions de Français.
« Les preuves, qui continuent à s’accumuler, sont assez fortes pour justifier » une classification de l’usage du téléphone portable en « peut-être cancérogène pour l’homme », estime Jonathan Samet, président du groupe d’une trentaine de spécialistes réunis pendant huit jours. Alors que la plupart des études concluaient jusqu’à aujourd’hui à des « interrogations » sur les risques d’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences, le groupe d’experts va plus loin.
Lobby des opérateurs
Classées en catégorie 2B, comme la laine de verre ou les vapeurs d’essence, les ondes émises par les téléphones mobiles font accroître les risques de contracter un gliome, un type de cancer du cerveau, et des neurinomes de l’acoustique, des tumeurs non cancéreuses du nerf acoustique. « Il est important que des recherches complémentaires soient menées sur l’utilisation intensive, sur le long terme, des téléphones portables », souligne Christopher Wild, directeur du Circ, qui souhaite la mise en œuvre de « mesures pragmatiques » afin de réduire l’exposition aux ondes, comme l’utilisation systématique d’un kit mains libres et de l’envoi de SMS plutôt que des conversations portable collé à l’oreille.
Les associations qui luttent pour une réduction des émissions des radiofréquences de téléphonie crient déjà victoire. « C’est un formidable verrou qui saute, se réjouit Etienne Cendrier, porte-parole de l’association Robin des toits. Même si l’OMS fait un effort désespéré pour ne pas parler du danger des ondes émises par les antennes-relais, cette reconnaissance du danger est une avancée énorme. Le gouvernement et le lobby de la téléphonie mobile ne pourront plus être dans le déni. La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, qui devait être promulguée avant ce mois de juin comme l’avait d’abord promis Nathalie Kociusko-Morizet, n’a plus de raison d’être éternellement repoussée. Elle prévoit notamment l’interdiction à la vente d’appareils contenant un équipement radioélectrique aux enfants de moins de 6 ans. »
Le lobby des opérateurs de téléphonie mobile, réunis au sein de la Fédération française des télécoms, a publié hier soir un communiqué pour tenter de nuancer l’annonce de l’OMS. La catégorie choisie pour classer les ondes radio « concerne 266 autres agents, dont le café, les cornichons et autres légumes au vinaigre, explique la FFT sur son site Internet. En choisissant 2B, le Circ indique que le lien entre cancer et ondes radio n’est pas démontré : les ondes radio n’ont pas la même classification que, par exemple, l’alcool, le tabac et l’amiante (catégorie 1) ».
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Source :
- http://www.leparisien.fr/societe/l-oms-alerte-sur-le-risque-des-portables-01-06-2011-1475606.php
« Les preuves, qui continuent à s’accumuler, sont assez fortes pour justifier » une classification de l’usage du téléphone portable en « peut-être cancérogène pour l’homme », estime Jonathan Samet, président du groupe d’une trentaine de spécialistes réunis pendant huit jours. Alors que la plupart des études concluaient jusqu’à aujourd’hui à des « interrogations » sur les risques d’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences, le groupe d’experts va plus loin.
Lobby des opérateurs
Classées en catégorie 2B, comme la laine de verre ou les vapeurs d’essence, les ondes émises par les téléphones mobiles font accroître les risques de contracter un gliome, un type de cancer du cerveau, et des neurinomes de l’acoustique, des tumeurs non cancéreuses du nerf acoustique. « Il est important que des recherches complémentaires soient menées sur l’utilisation intensive, sur le long terme, des téléphones portables », souligne Christopher Wild, directeur du Circ, qui souhaite la mise en œuvre de « mesures pragmatiques » afin de réduire l’exposition aux ondes, comme l’utilisation systématique d’un kit mains libres et de l’envoi de SMS plutôt que des conversations portable collé à l’oreille.
Les associations qui luttent pour une réduction des émissions des radiofréquences de téléphonie crient déjà victoire. « C’est un formidable verrou qui saute, se réjouit Etienne Cendrier, porte-parole de l’association Robin des toits. Même si l’OMS fait un effort désespéré pour ne pas parler du danger des ondes émises par les antennes-relais, cette reconnaissance du danger est une avancée énorme. Le gouvernement et le lobby de la téléphonie mobile ne pourront plus être dans le déni. La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, qui devait être promulguée avant ce mois de juin comme l’avait d’abord promis Nathalie Kociusko-Morizet, n’a plus de raison d’être éternellement repoussée. Elle prévoit notamment l’interdiction à la vente d’appareils contenant un équipement radioélectrique aux enfants de moins de 6 ans. »
Le lobby des opérateurs de téléphonie mobile, réunis au sein de la Fédération française des télécoms, a publié hier soir un communiqué pour tenter de nuancer l’annonce de l’OMS. La catégorie choisie pour classer les ondes radio « concerne 266 autres agents, dont le café, les cornichons et autres légumes au vinaigre, explique la FFT sur son site Internet. En choisissant 2B, le Circ indique que le lien entre cancer et ondes radio n’est pas démontré : les ondes radio n’ont pas la même classification que, par exemple, l’alcool, le tabac et l’amiante (catégorie 1) ».
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Source :
- http://www.leparisien.fr/societe/l-oms-alerte-sur-le-risque-des-portables-01-06-2011-1475606.php