L’usage des téléphones mobiles présente-t-il un danger pour la santé ? Il aura fallu onze ans d’études pour que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) réponde enfin : c’est «possible». La conclusion est tombée, mardi soir, au terme de huit jours de réunion au siège du Circ, à Lyon, des experts de 14 pays chargés d’évaluer les données scientifiques sur les risques de cancers induits par l’exposition aux ondes des portables.
Le communiqué, diffusé en anglais, annonce que ces fréquences figurent désormais au rang des éléments «possibly carcinogenic», traduire «dont le caractère cancérogène est possible». Ils figurent dès lors en classe 2B sur l’échelle OMS des risques cancérogènes, qui comporte cinq niveaux. «Possible», c’est juste en dessous de «probablement cancérogène» (classe 2A), et bien au-dessus de «probablement pas cancérogène» (classe 4), qualification qui était jusqu’alors attachée par l’OMS aux fréquences des portables. «Les preuves, qui continuent à s’accumuler, sont assez fortes pour justifier» cette réévaluation, a estimé Jonathan Samet, président du groupe de travail réuni à Lyon pour établir une «monographie» de référence sur les risques cancérogènes de ces ondes. Les «preuves» scientifiques font émerger des craintes d’une augmentation significative de certains cancers rares du système nerveux, en premier lieu des gliomes (tumeur cérébrale) et des neurinomes acoustiques.
Alors que plus de 5 milliards de cartes SIM sont en circulation, l’annonce de l’OMS marque un tournant dans le discours sur les risques sanitaires des mobiles. Le lobby des professionnels américains du téléphone portable (CTIA) s’est empressé de clamer que «les pickles et le café» sont aussi dans la classe 2B.
C’est ignorer que la consommation des premiers est corrélée, en Asie, à des cancers de l’oropharynx, et celle de l’acide caféique à des cancers de la vessie. Les ondes des mobiles figurent désormais aux côtés du chlordecone (pesticide interdit), du plomb ou du bisphénol A.
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Source : http://www.liberation.fr/economie/01012341067-cancer-la-menace-cellulaire
CORINNE BENSIMON
Le communiqué, diffusé en anglais, annonce que ces fréquences figurent désormais au rang des éléments «possibly carcinogenic», traduire «dont le caractère cancérogène est possible». Ils figurent dès lors en classe 2B sur l’échelle OMS des risques cancérogènes, qui comporte cinq niveaux. «Possible», c’est juste en dessous de «probablement cancérogène» (classe 2A), et bien au-dessus de «probablement pas cancérogène» (classe 4), qualification qui était jusqu’alors attachée par l’OMS aux fréquences des portables. «Les preuves, qui continuent à s’accumuler, sont assez fortes pour justifier» cette réévaluation, a estimé Jonathan Samet, président du groupe de travail réuni à Lyon pour établir une «monographie» de référence sur les risques cancérogènes de ces ondes. Les «preuves» scientifiques font émerger des craintes d’une augmentation significative de certains cancers rares du système nerveux, en premier lieu des gliomes (tumeur cérébrale) et des neurinomes acoustiques.
Alors que plus de 5 milliards de cartes SIM sont en circulation, l’annonce de l’OMS marque un tournant dans le discours sur les risques sanitaires des mobiles. Le lobby des professionnels américains du téléphone portable (CTIA) s’est empressé de clamer que «les pickles et le café» sont aussi dans la classe 2B.
C’est ignorer que la consommation des premiers est corrélée, en Asie, à des cancers de l’oropharynx, et celle de l’acide caféique à des cancers de la vessie. Les ondes des mobiles figurent désormais aux côtés du chlordecone (pesticide interdit), du plomb ou du bisphénol A.
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Source : http://www.liberation.fr/economie/01012341067-cancer-la-menace-cellulaire
CORINNE BENSIMON