"Le vrai problème c'est qu'il n'y a plus de polémique au niveau scientifique à ce sujet. Il n'y a qu'une polémique vis-à-vis des opérateurs qui nous disent que tous ceux-ci [les personnes intolérantes aux CEM] ne sont pas de vrais malades ou alors que ce sont des fous.
Pas du tout, ce sont des gens qui sont comme vous et moi, tout à fait lucides, conscients et qui peu à peu, étant exposés à ces champs électromagnétiques, deviennent effectivement réellement malades ; ce sont de vrais malades qu'il va falloir prendre en charge, traiter, et surtout faire en sorte que cette maladie n'évolue pas vers un cancer.
Vous savez que l'OMS vient de classer l'exposition non seulement aux basses fréquences et maintenant aux radio-fréquences dans le groupe 2B, c'est-à-dire la catégorie « probablement cancérigène ».
Nous avons aujourd'hui six études internationales qui montrent qu'il y a un lien entre exposition prolongées aux champs électromagnétiques et maladie d'Alzheimer."
Et d'ajouter que, "heureusement, le stade est réversible." Mais le professeur met également en garde : "Si nous continuons à aménager le territoire sans tenir compte des problèmes de santé publique, nous risquons une véritable catastrophe sanitaire. Et là je pèse mes mots en disant cela : il faut que les pouvoirs publics prennent conscience de la gravité de la situation actuelle et fassent qu'on n'installe plus une antenne à côté d'une crèche ou d'une école maternelle. Ceci est absolument inacceptable en termes de santé publique."
Le lobby des opérateurs est-il plus fort ?
"Oui, absolument. Il y a un déni actuellement au regard des données scientifiques qui sont incontournables actuellement. En matière de communauté médico-scientifique internationale, il y a reconnaissance qu'il y a un risque. L'OMS vient de dire que c'était probablement cancérigène. Il y a maintenant un deuxième risque qui a d'ailleurs été plus ou moins énoncé par le conseil scientifique de l'Europe (SCNHIR) qui est celui de maladies d'Alzheimer en cas d'exposition trop prolongée et lorsque ces malades sont vus trop tard, c'est-à-dire qu'il n'aient pu être traités quand c'était réversible."
RéférencesSobel E. et al. (1995) Occupations with exposure to electromagnetic fields: a possible risk factor for Alzheimer's disease. Am J Epidemiol. 1995, 142(5):515-24 [Pubmed]
Sobel E. et al (1996) Elevated risk of Alzheimer's disease among workers with likely electromagnetic field exposure. Neurology. 47(6):1477-81, 1996 [Pubmed]
Qiu C et al. (2004) T. Occupational exposure to electromagnetic fields and risk of Alzheimer's disease. Epidemiology. 15(6):687-94, 2004 [Pubmed]
Garcia AM et al, (2008) Occupational exposure to extremely low frequency electric and magnetic fields and Alzheimer disease: a meta-analysis, Int J Epidemiol. 2008 Feb 2 [Pubmed]
Davanipour Z, Sobel E. (2009) Long-term exposure to magnetic fields and the risks of Alzheimer's disease and breast cancer: Further biological research, Pathophysiology. 2009 Mar 9. [Pubmed]
Soderqvist F et al, (2010) Radiofrequency fields, transthyretin, and Alzheimer's disease, J Alzheimers Dis. 2010;20(2):599-606 [Pubmed]
Fragopoulou A. et al. (2012) Brain proteome response following whole body exposure of mice to mobile phone or wireless DECT base radiation., Electromagn Biol Med, Jan 2012 [Pubmed]
(EXTRAIT : "Un total of 143 protéines du cerveau ont été impactées par les rayonnements micro-ondes sur une période de 8 mois") -
Lire l'analyse et l'explication de cette étude très importante ICI (en anglais)