Vous en avez sans doute fait la désagréable expérience lors d'un de vos passages dans l'enceinte : difficile de capter quoi que ce soit sur son téléphone une fois plongé au cœur du Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines. Nombreux sont ceux qui ont cherché une connexion fiable pour envoyer une image, un souvenir, en direct lors d'une manifestation sportive à laquelle ils assistaient.
En termes de connexion, les choses devraient cependant s'accélérer dans les années à venir. Ainsi, l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines s'était, au début de cette année, portée candidate auprès de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), pour devenir le terrain d'expérimentation de la 5G. Une candidature couronnée de succès donc, qui place le Vélodrome, futur terrain de jeu du cyclisme sur piste lors des Jeux olympiques de Paris en 2024, et seul site sportif choisi parmi les onze dossiers retenus par l'autorité (voir encadré).
Des usages à imaginer
« Et le stadium de BMX se situant à proximité immédiate pourra aussi faire l'objet d'expérimentations de cas d'usages en extérieur », se félicite-t-on à l'agglomération dirigée par Jean-Michel Fourgous (LR). Des usages de la 5G, la nouvelle génération de réseau mobile, qui restent cependant à « imaginer tout comme les technologies développées. »
Concrètement, durant ces trois prochaines années, de grands groupes associés au projet du Vélodrome tels que Nokia, Qualcomm, spécialiste américain de la technologie mobile, Airbus ou encore France Télévisions, qui diffusera les J.O. 2024, devront se servir du site pour inventer des usages « adaptés aux évolutions attendues des équipements et objets grand public équipés de la 5G », explique-t-on du côté de l'agglomération. Des start-up participeront et donneront leurs idées lors de ces tests.
Être opérationnel au plus tard le 1er janvier 2021
Les projets qui seront mis en chantier pendant ces trois ans devront permettre, entre autres, d'améliorer et d'apporter des nouveautés à « l'expérience spectateur » avec des « restitutions sportives augmentées » ou « l'adaptation de l'intelligence artificielle dans les médias sportifs. » Des concepts encore flous, et pour cause, puisque la plateforme d'expérimentation ne débutera au mieux qu'en 2020.
L'Arcep a délivré pour cette plateforme une « autorisation d'utilisation des fréquences 26 GHz (gigahertz) » soit des fréquences très élevées jusqu'à présent utilisées pour les liaisons satellitaires et qui doivent « permettre des débits inégalés et des usages inédits. » L'Autorité prévient que les projets retenus, dont celui du Vélodrome, « devront disposer d'un réseau expérimental 5G opérationnel d'ici le 1er janvier 2021 au plus tard » avant de livrer « un rapport détaillé sur les expérimentations effectuées dans le cadre de la plateforme. »
UN AUTRE PROJET RETENU À VÉLIZY
Parmi les dix autres projets retenus par l'Arcep, en plus du Vélodrome national, se trouve dans les Yvelines celui du déploiement d'un réseau expérimental pour la 5G sur le site du Technopole de Bouygues Télécom à Vélizy-Villacoublay. On trouve également la Cité des sciences et de l'industrie à Paris, Bordeaux Métropole (Gironde) qui veut « valoriser l'éclairage public », le Grand Port maritime du Havre (Seine-Maritime), Alcatel Lucent à Nozay (Essonne), l'établissement public d'aménagement Paris - La Défense (Hauts-de-Seine), la gare de Lyon Part-Dieu et la ville de Saint-Priest (Rhône), la gare de Rennes (Ille-et-Vilaine) et la ville de Châtillon (Hauts-de-Seine).