Titre : Ruptures de la chaine ADN dans les cellules cérébrales du rat par les champs magnétiques.
Auteurs : Henry LAI ; Narendra P. SINGH
Affiliation : Bioelectromagnetics Research Laboratory, Department of Bioengineering, University of Washington, Seattle, Washington 98195-7962, USA. hlai@u.washington.edu
Revue : Environmental health perspectives ISSN 0091-6765
Source : 2004, vol. 112, no6, pp. 687-694 [8 pages]
http://www.ehponline.org/docs/2004/6355/abstract.html
Résumé :
Dans une étude préalable nous avions trouvé que des rats extrêmement exposés (2h) à des champs magnétiques pulsés (sinusoidaux) de 60Hz à des intensités de 0,1 à 0,5 millitelsa (mT) montraient une augmentation de ruptures de la chaîne ADN simple et double au niveau des cellules du cerveau ; de plus amples recherches ont montré que ces effets pouvaient être bloqués en pré-traitant les rats avec un antiradicalaire tel que la mélatonine et le N-tert-butyl-α-phénylnitrone, suggérant l'implication des radicaux libres. Dans la présente étude les effets de l'exposition aux champs magnétiques sur les cellules ADN du cerveau chez le rat ont été examinés plus avant. L'exposition à un champ magnétique de 60Hz et à 0,01mT pendant 24h a provoqué l'augmentation significative des ruptures dans la chaine ADN simple et double ; la prolongation de l'exposition à 48h a provoqué une augmentation plus importante de ce phénomène. Ceci indique que l'effet est cumulatif ; de plus le traitement au Tolox (analogue à la vitamine E) ou au nitroindazole7 (un inhibiteur de synthèse de l'acide nitrique) a bloqué les ruptures de la chaine ADN induites par les champs magnétiques.
Ces données supplémentaires confortent le rôle des radicaux libres sur les effets des champs magnétiques. Un traitement avec le chélateur de fer Defériprone a également bloqué les effets des champs magnétiques sur les cellules du cerveaux suggérant l'implication du fer.
une exposition aigüe aux champs magnétiques à augmenté l'apoptose et la nécrose de cellules du cerveau chez le rat. Nous avons émis l'hypothèse qu'une exposition a des champs magnétiques de 60Hz déclenche un processus ayant le fer comme médiateur (e.g réaction de Fenton) qui augmente la formation de radicaux libres dans le cerveau conduisant aux ruptures dans la chaine ADN et à la destruction des cellules. Cette hypothèse pourrait avoir des répercussions importantes concernant les effets sanitaires éventuels liés à l'exposition à des champs magnétiques de très basse fréquence dans l'environnement privé et professionnel.
Dernier paragraphe de l'étude : Le cerveau humain contient un grand nombre de fer nonheme, principalement dans les cellules gliales et la myéline. Nous avons émis l'hypothèse que le fer est utilisé dans la production et la maintenance de la myéline par les oligodendrocytes . Ainsi, les fibres nerveuses myélinisées telles que les neurones moteurs, pourraient être plus sujets aux dommages causés par les champs magnétiques. Les risques accrus de maladies neuro-dégénératives dûs à une exposition aux champs magnétiques pourraient être le résultat de la mort des neurones et des cellules gliales ou démyelinisation. Une augmentation des risques d'une sclérose latérale amyotropique, de la maladie d'Alzheimer, et de la maladie de Parkinson a été rapportée suite à des expositions professionnelles à des champs magnétiques d'extrême basse fréquence.
Lien Pubmed :
http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?artid=1241963
Etude complète : http://www.pubmedcentral.nih.gov/picrender.fcgi?artid=1241963&blobtype=pdf (fichier en pièce-jointe).
Version originale :
Titre : Magnetic-field-induced DNA strand breaks in brain cells of the rat.
Abstract : In previous research, we found that rats acutely (2 hr) exposed to a 60-Hz sinusoidal magnetic field at intensities of 0.1-0.5 millitesla (mT) showed increases in DNA single- and double-strand breaks in their brain cells.Further research showed that these effects could be blocked by pretreating the rats with the free radical scavengers melatonin and N-tert-butyl-α-phenylnitrone, suggesting the involvement of free radicals. In the present study, effects of magnetic field exposure on brain cell DNA in the rat were further investigated. Exposure to a 60-Hz magnetic field at 0.01 mT for 24 hr caused a significant increase in DNA single- and double-strand breaks. Prolonging the exposure to 48 hr caused a larger increase. This indicates that the effect is cumulative. In addition, treatment with Trolox (a vitamin F. analog) or 7-nitroindazole (a nitric oxide synthase inhibitor) blocked magnetic-field-induced DNA strand breaks. These data further support a role of free radicals on the effects of magnetic fields. Treatment with the iron chelator deferiprone also blocked the effects of magnetic fields on brain cell DNA, suggesting the involvement of iron. Acute magnetic field exposure increased apoptosis and necrosis of brain cells in the rat. We hypothesize that exposure to a 60-Hz magnetic field initiates an iron-mediated process (e.g., the Fenton reaction) that increases free radical formation in brain cells, leading to DNA strand breaks and cell death. This hypothesis could have an important implication for the possible health effects associated with exposure to extremely low-frequency magnetic fields in the public and occupational environments.
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NB : Extrait du reportage "Les GSM" (Envoyé Spécial, 20/10/1999) :
Henry Lai : (...) Immédiatement, les fabricants de téléphones ont contesté les résultats de Pr Lai. Dans un courrier interne la firme Motorola évoquait même sa stratégie de défense et concluait satisfaite : "Je pense que nous avons suffisamment torpillé l'affaire Shing/Lai."
Ainsi Henry Lai a dû attendre cinq ans avant de recevoir de nouveaux fonds, pour recommencer des travaux.
Voir : France2 - Envoyé spécial : 'Les GSM' - 21/10/1999
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Voir également :
- Rapport « REFLEX » de l'Union européenne : 2000-2004
- Les téléphones mobiles cassent les filaments d'ADN et dégradent les génomes - The Institut of Science in Society, communiqué du 17/01/2005
Auteurs : Henry LAI ; Narendra P. SINGH
Affiliation : Bioelectromagnetics Research Laboratory, Department of Bioengineering, University of Washington, Seattle, Washington 98195-7962, USA. hlai@u.washington.edu
Revue : Environmental health perspectives ISSN 0091-6765
Source : 2004, vol. 112, no6, pp. 687-694 [8 pages]
http://www.ehponline.org/docs/2004/6355/abstract.html
Résumé :
Dans une étude préalable nous avions trouvé que des rats extrêmement exposés (2h) à des champs magnétiques pulsés (sinusoidaux) de 60Hz à des intensités de 0,1 à 0,5 millitelsa (mT) montraient une augmentation de ruptures de la chaîne ADN simple et double au niveau des cellules du cerveau ; de plus amples recherches ont montré que ces effets pouvaient être bloqués en pré-traitant les rats avec un antiradicalaire tel que la mélatonine et le N-tert-butyl-α-phénylnitrone, suggérant l'implication des radicaux libres. Dans la présente étude les effets de l'exposition aux champs magnétiques sur les cellules ADN du cerveau chez le rat ont été examinés plus avant. L'exposition à un champ magnétique de 60Hz et à 0,01mT pendant 24h a provoqué l'augmentation significative des ruptures dans la chaine ADN simple et double ; la prolongation de l'exposition à 48h a provoqué une augmentation plus importante de ce phénomène. Ceci indique que l'effet est cumulatif ; de plus le traitement au Tolox (analogue à la vitamine E) ou au nitroindazole7 (un inhibiteur de synthèse de l'acide nitrique) a bloqué les ruptures de la chaine ADN induites par les champs magnétiques.
Ces données supplémentaires confortent le rôle des radicaux libres sur les effets des champs magnétiques. Un traitement avec le chélateur de fer Defériprone a également bloqué les effets des champs magnétiques sur les cellules du cerveaux suggérant l'implication du fer.
une exposition aigüe aux champs magnétiques à augmenté l'apoptose et la nécrose de cellules du cerveau chez le rat. Nous avons émis l'hypothèse qu'une exposition a des champs magnétiques de 60Hz déclenche un processus ayant le fer comme médiateur (e.g réaction de Fenton) qui augmente la formation de radicaux libres dans le cerveau conduisant aux ruptures dans la chaine ADN et à la destruction des cellules. Cette hypothèse pourrait avoir des répercussions importantes concernant les effets sanitaires éventuels liés à l'exposition à des champs magnétiques de très basse fréquence dans l'environnement privé et professionnel.
Dernier paragraphe de l'étude : Le cerveau humain contient un grand nombre de fer nonheme, principalement dans les cellules gliales et la myéline. Nous avons émis l'hypothèse que le fer est utilisé dans la production et la maintenance de la myéline par les oligodendrocytes . Ainsi, les fibres nerveuses myélinisées telles que les neurones moteurs, pourraient être plus sujets aux dommages causés par les champs magnétiques. Les risques accrus de maladies neuro-dégénératives dûs à une exposition aux champs magnétiques pourraient être le résultat de la mort des neurones et des cellules gliales ou démyelinisation. Une augmentation des risques d'une sclérose latérale amyotropique, de la maladie d'Alzheimer, et de la maladie de Parkinson a été rapportée suite à des expositions professionnelles à des champs magnétiques d'extrême basse fréquence.
Lien Pubmed :
http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?artid=1241963
Etude complète : http://www.pubmedcentral.nih.gov/picrender.fcgi?artid=1241963&blobtype=pdf (fichier en pièce-jointe).
Version originale :
Titre : Magnetic-field-induced DNA strand breaks in brain cells of the rat.
Abstract : In previous research, we found that rats acutely (2 hr) exposed to a 60-Hz sinusoidal magnetic field at intensities of 0.1-0.5 millitesla (mT) showed increases in DNA single- and double-strand breaks in their brain cells.Further research showed that these effects could be blocked by pretreating the rats with the free radical scavengers melatonin and N-tert-butyl-α-phenylnitrone, suggesting the involvement of free radicals. In the present study, effects of magnetic field exposure on brain cell DNA in the rat were further investigated. Exposure to a 60-Hz magnetic field at 0.01 mT for 24 hr caused a significant increase in DNA single- and double-strand breaks. Prolonging the exposure to 48 hr caused a larger increase. This indicates that the effect is cumulative. In addition, treatment with Trolox (a vitamin F. analog) or 7-nitroindazole (a nitric oxide synthase inhibitor) blocked magnetic-field-induced DNA strand breaks. These data further support a role of free radicals on the effects of magnetic fields. Treatment with the iron chelator deferiprone also blocked the effects of magnetic fields on brain cell DNA, suggesting the involvement of iron. Acute magnetic field exposure increased apoptosis and necrosis of brain cells in the rat. We hypothesize that exposure to a 60-Hz magnetic field initiates an iron-mediated process (e.g., the Fenton reaction) that increases free radical formation in brain cells, leading to DNA strand breaks and cell death. This hypothesis could have an important implication for the possible health effects associated with exposure to extremely low-frequency magnetic fields in the public and occupational environments.
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NB : Extrait du reportage "Les GSM" (Envoyé Spécial, 20/10/1999) :
Henry Lai : (...) Immédiatement, les fabricants de téléphones ont contesté les résultats de Pr Lai. Dans un courrier interne la firme Motorola évoquait même sa stratégie de défense et concluait satisfaite : "Je pense que nous avons suffisamment torpillé l'affaire Shing/Lai."
Ainsi Henry Lai a dû attendre cinq ans avant de recevoir de nouveaux fonds, pour recommencer des travaux.
Voir : France2 - Envoyé spécial : 'Les GSM' - 21/10/1999
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Voir également :
- Rapport « REFLEX » de l'Union européenne : 2000-2004
- Les téléphones mobiles cassent les filaments d'ADN et dégradent les génomes - The Institut of Science in Society, communiqué du 17/01/2005