Question de Stéphen KERCKHOVE, Délégué Général d'Agir pour l'Environnement :
« Ma question s'adressera à Monsieur PAILLOTIN. L'expertise est-elle un lieu de pouvoir ? Depuis que le personnel politique a intérêt à déléguer son pouvoir d'expertise pour éviter d'apparaître comme le décideur sur certains sujets impopulaires comme les OGM ou la téléphonie mobile, une multitude d'experts se relaient pour pallier l'absence circonstanciée du politique. Le politique a donc intérêt à instrumentaliser l'expert ce qui déplace ostensiblement le champ de l'influence vers cette expertise. Les lobbies industriels ont clairement intérêt à cibler les zones d'ombre, en l'occurrence l'expertise, plutôt que le responsable politique trop en vue. A ce titre, nous attendions beaucoup de l'AFSSE pour mettre un terme à ce flou permettant toutes les manipulations souterraines. Or, les différents avis rendus par l'AFSSE sont extrêmement critiquables, notamment ceux sur la téléphonie mobile.L'expertise de l'AFSSE ne fut ni indépendante, ni contradictoire, ni transparente ».
Transition de Danielle NOCHER, Valeurs vertes :
« J'avais peur que Monsieur PAILLOTIN n'ait pas de question, mais il y en a une bonne… »
M. Guy PAILLOTIN, Président du Conseil d’Administration de l'AFSSE :
« La réponse la plus simple et la plus directe pourrait être la suivante : Je vous admire d'avoir encore de l'espoir en l'AFSSE, pour ma part, mon propos sera teinté de désillusion. L'AFSSE est effectivement un lieu de pouvoir, mais comme tout lieu de pouvoir, il est creux. Vous indiquez que l'expertise sur la téléphonie mobile n'est pas bonne, ne vous plaît pas… L'expertise de l'AFSSE sur la téléphonie mobile n'a jamais suivi, ni de près, ni de loin les règles que l'AFSSE s'est fixée à elle-même. Donc c'est une expertise que je considère, en tant que Président du Conseil d'Administration, comme n'existant pas, n'étant pas le fait de l'AFSSE, puisqu'elle ne correspond pas aux textes que le Conseil d'Administration a lui-même adoptés. Vous allez me dire que c'est terrible. Et bien, c'est tout le temps comme ça. Le CA fixe des règles mais n'est pas habilité à les mettre en œuvre, mais comme partout ailleurs et bien on s'asseoit dessus. Alors je vous le répète, vous pouvez croire au pouvoir… Je n'y crois plus. Peut-être que l'expertise ressemblera de plus en plus à de la télé-réalité (Rires). Ceci étant, pour ne pas être trop pessimiste, il existe tout de même l'expertise juridique puisqu'à tout moment, le juge peut vous demander qu'elle est la consistance de l'expertise de l'AFSSE. J'ai indiqué récemment à la direction générale de l'AFSSE que nos expertises ne tenaient pas devant une expertise juridique. »
Mme BERTELLA-GEFFROY, Vice-présidente de l'instruction, coordinatrice de pôle santé :
« Mais quelles sont les bonnes expertises, alors ? ».
M. Guy PAILLOTIN
« Eh, c'est la question posée depuis le début de ce colloque ».
Mme BERTELLA-GEFFROY, Juge d' Instruction :
« Benh oui, mais… Est-ce que cela veut dire qu'il peut y avoir des expertises parapluies pour l'Etat ? ».
M. Guy PAILLOTIN
« Mais je voulais dire ça ici en espérant qu'il y aurait plus de politiques. J'ai fait ce discours pour eux, malheureusement, ils ne sont pas là ce matin ».
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Source : http://www.agirpourlenvironnement.org/pdf/Retranscription%20Colloque%20Or%E9e.pdf
« Ma question s'adressera à Monsieur PAILLOTIN. L'expertise est-elle un lieu de pouvoir ? Depuis que le personnel politique a intérêt à déléguer son pouvoir d'expertise pour éviter d'apparaître comme le décideur sur certains sujets impopulaires comme les OGM ou la téléphonie mobile, une multitude d'experts se relaient pour pallier l'absence circonstanciée du politique. Le politique a donc intérêt à instrumentaliser l'expert ce qui déplace ostensiblement le champ de l'influence vers cette expertise. Les lobbies industriels ont clairement intérêt à cibler les zones d'ombre, en l'occurrence l'expertise, plutôt que le responsable politique trop en vue. A ce titre, nous attendions beaucoup de l'AFSSE pour mettre un terme à ce flou permettant toutes les manipulations souterraines. Or, les différents avis rendus par l'AFSSE sont extrêmement critiquables, notamment ceux sur la téléphonie mobile.L'expertise de l'AFSSE ne fut ni indépendante, ni contradictoire, ni transparente ».
Transition de Danielle NOCHER, Valeurs vertes :
« J'avais peur que Monsieur PAILLOTIN n'ait pas de question, mais il y en a une bonne… »
M. Guy PAILLOTIN, Président du Conseil d’Administration de l'AFSSE :
« La réponse la plus simple et la plus directe pourrait être la suivante : Je vous admire d'avoir encore de l'espoir en l'AFSSE, pour ma part, mon propos sera teinté de désillusion. L'AFSSE est effectivement un lieu de pouvoir, mais comme tout lieu de pouvoir, il est creux. Vous indiquez que l'expertise sur la téléphonie mobile n'est pas bonne, ne vous plaît pas… L'expertise de l'AFSSE sur la téléphonie mobile n'a jamais suivi, ni de près, ni de loin les règles que l'AFSSE s'est fixée à elle-même. Donc c'est une expertise que je considère, en tant que Président du Conseil d'Administration, comme n'existant pas, n'étant pas le fait de l'AFSSE, puisqu'elle ne correspond pas aux textes que le Conseil d'Administration a lui-même adoptés. Vous allez me dire que c'est terrible. Et bien, c'est tout le temps comme ça. Le CA fixe des règles mais n'est pas habilité à les mettre en œuvre, mais comme partout ailleurs et bien on s'asseoit dessus. Alors je vous le répète, vous pouvez croire au pouvoir… Je n'y crois plus. Peut-être que l'expertise ressemblera de plus en plus à de la télé-réalité (Rires). Ceci étant, pour ne pas être trop pessimiste, il existe tout de même l'expertise juridique puisqu'à tout moment, le juge peut vous demander qu'elle est la consistance de l'expertise de l'AFSSE. J'ai indiqué récemment à la direction générale de l'AFSSE que nos expertises ne tenaient pas devant une expertise juridique. »
Mme BERTELLA-GEFFROY, Vice-présidente de l'instruction, coordinatrice de pôle santé :
« Mais quelles sont les bonnes expertises, alors ? ».
M. Guy PAILLOTIN
« Eh, c'est la question posée depuis le début de ce colloque ».
Mme BERTELLA-GEFFROY, Juge d' Instruction :
« Benh oui, mais… Est-ce que cela veut dire qu'il peut y avoir des expertises parapluies pour l'Etat ? ».
M. Guy PAILLOTIN
« Mais je voulais dire ça ici en espérant qu'il y aurait plus de politiques. J'ai fait ce discours pour eux, malheureusement, ils ne sont pas là ce matin ».
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Source : http://www.agirpourlenvironnement.org/pdf/Retranscription%20Colloque%20Or%E9e.pdf