Rue du Général-Grossetti (XVIe), en mai. L’installation d’une antenne-relais 4G par SFR en face d’une crèche a soulevé un concert de protestations. (DR.)
Il y a de la friture sur la ligne entre opérateurs et riverains d'antennes-relais de téléphonie mobile. En cause : le déploiement de la technologie 4G qui nécessite la pose d'émetteurs plus puissants. Rue du Général-Grossetti (XVI e), les riverains disent avoir été mis devant le fait accompli. « En mai SFR a installé son antenne en douce juste en face d'une crèche. Le principe de précaution n'est absolument pas respecté », déplore Nicolas Béguinot, à la tête d'un collectif qui saisit un avocat aujourd'hui. Même bronca rue des Montiboeufs (XX e), rue Jean-Pierre-Timbaud (XI e) ou rue Geoffroy-Saint-Hilaire (V e).
De l'avis de l'association Robin des Toits, la charte de téléphonie mobile de la Ville votée en décembre 2012 n'est pas respectée. Son porte-parole Etienne Cendrier enverra aujourd'hui une lettre ouverte à Anne Hidalgo pour demander une entrevue. « Le nouvel adjoint en charge de la téléphonie mobile, Julien Bargeton, n'a toujours pas daigné recevoir les associations alors qu'une commission de consultation de téléphonie mobile (CCTM) doit se tenir le 15 juillet. Organiser cette réunion à la va-vite sans nous consulter avant, c'est clairement dans le but de délivrer un maximum d'autorisations aux opérateurs pour qu'ils installent leurs antennes au creux de l'été quand les riverains sont en vacances », peste-t-il. Egalement très critique, la maire UMP du V e Florence Berthout a dénoncé le mois dernier « la prolifération » d'antennes, notamment près des crèches et écoles et le fait que la mairie centrale ne tienne pas compte des avis défavorables des maires d'arrondissement. Des arguments contestés par la Ville. « On organise cette commission maintenant car il y a plusieurs centaines de dossiers en attente et que le dispositif a été mis entre parenthèses pendant la période électorale par souci démocratique », plaide-t-on à l'Hôtel de Ville.
Et de défendre la charte de 2012. « Elle propose les valeurs d'émission les plus contraignantes de France, ce qui fait d'ailleurs râler les opérateurs. Dans le cas de la rue Grossetti, le point d'exposition le plus exposé est de 4 V/m, soit en dessous des normes prévues pour la 2G et la 3G. » La municipalité souligne enfin qu'elle étudie de très près les demandes d'antennes près des crèches, autour desquelles des campagnes de mesure sont réalisées tous les trois ans. « Dans ce laps de temps, n'importe quel citoyen peut demander des mesures complémentaires », assure la Ville.
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Source : http://www.leparisien.fr/espace-premium/paris-75/bronca-contre-les-antennes-4g-10-07-2014-3990023.php