L'association de défense des riverains Robin des Toits a déposé, lundi 30 mars, cinq nouvelles assignations contre les opérateurs de téléphonie mobile. Orange, Bouygues et SFR sont tous les trois concernés. En cause, les antennes-relais et leurs conséquences sur la santé. "Les opérateurs, qui ne peuvent pas garantir l'absence de risque, doivent prendre conscience que c'est un problème de santé publique", avertit Étienne Cendrier, porte-parole de l'association. Les différentes autorités ne s'accordent pas sur la nocivité de l'exposition aux champs électromagnétiques mais de nombreux riverains se sont plaints de troubles physiques après installation dans leur environnement de ces équipements.
Quatre des assignations, de la part de plaignants membres de Robin des Toits, visent à faire déplacer des antennes déjà installées à Villeneuve-lès-Avignon, Nîmes et Paris. Une famille du 4e arrondissement de Paris soupçonne notamment l'antenne placée en face de son logement d'être à l'origine des crises d'eczéma et de tachycardie de leur fils, tandis qu'une mère et son fils, dans le 6e arrondissement, se plaignent de maux de tête récurrents. La cinquième plainte, déposée en référé, vise à empêcher l'implantation d'une antennes à Quimper. Richard Forget, l'avocat de l'association, explique qu'"il s'agit du cas d'une dame qui a un implant actif dans le cerveau qui régule le liquide encéphalo-rachidien. Ses médecins et elle-même craignent que l'arrivée d'une antenne ne perturbe le bon fonctionnement de cet appareil médical".
L'issue de ces démarches reste encore incertaine. Récemment, deux jugements, dont les plaignants étaient déjà soutenus par l'association Robin des Toits, avaient condamné les opérateurs de téléphonie mobile - Bouygues Telecom le 4 février et SFR le 16 février - à démonter des antennes-relais, en application du principe de précaution. On semblait donc se diriger vers une jurisprudence en faveur des riverains. Mais l'Académie de médecine avait remis en question ces condamnations, en particulier celle de Bouygues, estimant que la décision, rendue en vertu du principe de précaution, "nie l'expertise scientifique et ouvre donc la porte à des dérives". Quelques semaines plus tard, auditionnés au Sénat , des scientifiques européens mettaient au contraire en avant les risques de ces dispositifs pour la santé.
À l'instar d' un article du Canard Enchainé , Étienne Cendrier relève "le manque d'indépendance" de l'Académie, conseillère des pouvoirs publics. "André Aurengo de l'Académie de médecine est aussi administrateur d'EDF et conseiller scientifique chez Bouygues." Richard Forget évoque lui aussi un "conflit d'intérêt". Selon l'avocat, André Aurengo serait même passible d'être "poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, comme l'avait été le professeur Fournier en 1995, pour avoir dit que l'amiante ne représentait pas de danger pour la santé publique". Concernant le "Grenelle des antennes", qui doit permettre le 23 avril de faire le point sur la question, l'association exprime "ne pas en attendre grand-chose". Étienne Cendrier dénonce une "drôle de conception" du débat, dans lequel "les conclusions sont déjà engagées", regrettant que "François Fillon, dans sa lettre de mission à Nathalie Kosciusko-Morizet, ait tranché en niant tout danger". Selon l'association, "il ne reste qu'a engager de nouvelles procédures pour faire peser la balance. C'est malheureusement le seul langage qu'ils comprennent."
Par Laurène Rimondi
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Source : http://www.lepoint.fr/actualites-technologie-internet/antennes-relais-orange-sfr-et-bouygues-font-l-objet-de-nouvelles/1387/0/330399
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Voir également :
- Décret n°2006-1278 du 18 octobre 2006 relatif à la compatibilité électromagnétique des équipements électriques et électroniques - 18/10/2006
- 'Antenne-relais. Une riveraine craint pour sa vie' - Le Télégramme - 06/03/2009
- 'Nouvelles plaintes contre les antennes-relais' - Une du Parisien - 30/03/2009
- 'Antenne-relais. Une riveraine craint pour sa vie' - Le Télégramme - 06/03/2009
- LA QUESTION DES ANTENNES RELAIS - "Fillon connaît manifestement mal son sujet" - Nouvel Obs.com - 05/03/2009
- Colloque au SENAT - Electro-hypersensbilité (EHS) : VIDEO de l'appel des scientifiques européens - 23/03/2009
- 'Bouygues active ses relais pour sauver ses antennes' - Le Canard Enchaîné - 11/03/2009
- 'Une campagne de lobbying intensif' - Le Parisien - 21/03/2008
- Mises en cause de l'expertise officielle sur les dangers de la téléphonie mobile
- Proposition de Loi 13 juillet 2005 en faveur du 0,6V/m maximal déposée entre autres par Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
Quatre des assignations, de la part de plaignants membres de Robin des Toits, visent à faire déplacer des antennes déjà installées à Villeneuve-lès-Avignon, Nîmes et Paris. Une famille du 4e arrondissement de Paris soupçonne notamment l'antenne placée en face de son logement d'être à l'origine des crises d'eczéma et de tachycardie de leur fils, tandis qu'une mère et son fils, dans le 6e arrondissement, se plaignent de maux de tête récurrents. La cinquième plainte, déposée en référé, vise à empêcher l'implantation d'une antennes à Quimper. Richard Forget, l'avocat de l'association, explique qu'"il s'agit du cas d'une dame qui a un implant actif dans le cerveau qui régule le liquide encéphalo-rachidien. Ses médecins et elle-même craignent que l'arrivée d'une antenne ne perturbe le bon fonctionnement de cet appareil médical".
L'issue de ces démarches reste encore incertaine. Récemment, deux jugements, dont les plaignants étaient déjà soutenus par l'association Robin des Toits, avaient condamné les opérateurs de téléphonie mobile - Bouygues Telecom le 4 février et SFR le 16 février - à démonter des antennes-relais, en application du principe de précaution. On semblait donc se diriger vers une jurisprudence en faveur des riverains. Mais l'Académie de médecine avait remis en question ces condamnations, en particulier celle de Bouygues, estimant que la décision, rendue en vertu du principe de précaution, "nie l'expertise scientifique et ouvre donc la porte à des dérives". Quelques semaines plus tard, auditionnés au Sénat , des scientifiques européens mettaient au contraire en avant les risques de ces dispositifs pour la santé.
À l'instar d' un article du Canard Enchainé , Étienne Cendrier relève "le manque d'indépendance" de l'Académie, conseillère des pouvoirs publics. "André Aurengo de l'Académie de médecine est aussi administrateur d'EDF et conseiller scientifique chez Bouygues." Richard Forget évoque lui aussi un "conflit d'intérêt". Selon l'avocat, André Aurengo serait même passible d'être "poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, comme l'avait été le professeur Fournier en 1995, pour avoir dit que l'amiante ne représentait pas de danger pour la santé publique". Concernant le "Grenelle des antennes", qui doit permettre le 23 avril de faire le point sur la question, l'association exprime "ne pas en attendre grand-chose". Étienne Cendrier dénonce une "drôle de conception" du débat, dans lequel "les conclusions sont déjà engagées", regrettant que "François Fillon, dans sa lettre de mission à Nathalie Kosciusko-Morizet, ait tranché en niant tout danger". Selon l'association, "il ne reste qu'a engager de nouvelles procédures pour faire peser la balance. C'est malheureusement le seul langage qu'ils comprennent."
Par Laurène Rimondi
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Source : http://www.lepoint.fr/actualites-technologie-internet/antennes-relais-orange-sfr-et-bouygues-font-l-objet-de-nouvelles/1387/0/330399
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Voir également :
- Décret n°2006-1278 du 18 octobre 2006 relatif à la compatibilité électromagnétique des équipements électriques et électroniques - 18/10/2006
- 'Antenne-relais. Une riveraine craint pour sa vie' - Le Télégramme - 06/03/2009
- 'Nouvelles plaintes contre les antennes-relais' - Une du Parisien - 30/03/2009
- 'Antenne-relais. Une riveraine craint pour sa vie' - Le Télégramme - 06/03/2009
- LA QUESTION DES ANTENNES RELAIS - "Fillon connaît manifestement mal son sujet" - Nouvel Obs.com - 05/03/2009
- Colloque au SENAT - Electro-hypersensbilité (EHS) : VIDEO de l'appel des scientifiques européens - 23/03/2009
- 'Bouygues active ses relais pour sauver ses antennes' - Le Canard Enchaîné - 11/03/2009
- 'Une campagne de lobbying intensif' - Le Parisien - 21/03/2008
- Mises en cause de l'expertise officielle sur les dangers de la téléphonie mobile
- Proposition de Loi 13 juillet 2005 en faveur du 0,6V/m maximal déposée entre autres par Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
L'association Robin des Toits a déposé de nouvelles plaintes contre les opérateurs mobiles pour faire déplacer des antennes-relais © RACKAM /WPA/SIPA