'Une mère prétend que l'allergie au WiFi a tué sa fille et accuse l'école d'échouer à protéger les enfants' - Huffington Post - 30/11/2015

Jenny Fry, 15 ans, fut retrouvée dans les bois proches de sa maison à Chadlington



L’enquête a révélé que Jenny Fry souffrait du rare trouble d’électro-hyper-sensibilité (EHS). Photo: © Facebook/Newsteam
Par Lucy Clarke-Billings, le 30 novembre 2015

Une mère affirme qu’une allergie au WiFi a tué sa fille, elle accuse une école du comté d’Oxford d’échouer à protéger les enfants des effets physiques des technologies sans fil.
Jenny Fry, 15 ans, fut retrouvée dans les bois proches de sa maison à Chadlington, le 11 Juin de cette année, après avoir envoyé un SMS à une amie, lui disant qu’elle n’irait pas à l’école et avait l’intention de se suicider.
L’enquête a constaté que l’adolescente était intelligente et organisée mais que sa vie avait été rendue misérable à cause des effets prolongés d’un trouble connu sous le nom d’électro-hyper-sensibilité (EHS).
La mère de Jenny, Debra Fry, dit que sa fille souffrait de fatigue, de maux de tête et de problèmes de vessie, à cause des connections sans fil à internet à l’école Chipping Norton.

« Le WiFi et les enfants ne font pas bon ménage. Il faut faire beaucoup plus de recherches à ce sujet car je pense que le WiFi a tué ma fille. » Mme Fry, la mère de Jenny.


Mme Fry a déclaré au tribunal de médecine légale que Jenny avait commencé à montrer des signes d’EHS en Novembre 2012 et que plus elle était proche d’un routeur sans fil, plus elle se sentait mal.
« Jenny devenait malade, et moi aussi » dit Mme Fry. « Je fis quelques recherches et découvris à quel point le WiFi pouvait être dangereux, je le fis donc enlever de la maison.
Nous allions toutes les deux bien à la maison, Jenny et moi, mais Jenny continuait d’être malade à l’école, selon les endroits.

Jenny Fry Photo: © Facebook/Newsteam
Elle recevait beaucoup de retenues, non du fait de perturber les cours, ni pour mauvais comportement, mais souvent car elle sortait de la salle de classe, pour en trouver une autre où elle était capable de travailler. Elle considérait son travail scolaire avec sérieux.
J’emmenais beaucoup d’informations à l’école pour les montrer au Principal, Simon Duffy, mais il m’a dit qu’il y avait autant d’informations disponibles affirmant que le Wifi était sans danger.
J’eus également une discussion très animée avec les enseignants, leur disant que Jenny était allergique au WiFi et que cela n’avait pas de sens de la mettre en retenue dans des salles qui la rendaient malades. »

L’Organisation Mondiale de la Santé ne classe pas l’EHS comme un diagnostique médical, mais en reconnait les symptômes.
Dans un rapport de 2005, l’OMS conclut : « L’EHS est caractérisée par un ensemble de symptômes non-spécifiques, qui diffèrent selon chacun. Les symptômes sont certainement réels et peuvent varier dans leur gravité.
Qu’elle qu’en soit la cause, l’EHS peut être un trouble invalidant pour la personne affectée. L’EHS n’a pas de critères de diagnostique clairs et il n’y a pas de base scientifique pour relier les symptômes d’EHS à l’exposition aux CEM (Champs Electro-Magnétiques).
De plus, l’EHS n’est pas un diagnostique médical, et il n’est pas non plus clair qu’il représente un problème médical unique. »

« Je me souviens de leur avoir dit à l’école : ‘si quelqu’un avait une allergie aux cacahuètes, vous ne le feriez pas travailler entouré de cacahuètes’. » Mme Fry, mère de Jenny

L’enquête a également remarqué que Jenny avait déjà évoqué des pensées suicidaires en Novembre 2014 suite à la mort d’un ami proche, Tom Boomer.

La famille fait désormais campagne pour accroître la prise de conscience de l’EHS et expliquer comment les technologies sans fil peuvent affecter la santé. Ils espèrent obtenir un changement dans l’utilisation des technologies sans fil à l’école.

Mme Fry a dit : « Jenny est morte après avoir appelé au secours. Elle a texté son amie en disant qu’elle prévoyait de mourir, et lui a dit où elle était.
Si elle avait prévue de se suicider, elle n’aurait pas dit où elle était. Malheureusement, son amie n’avait pas son téléphone avec elle et n’a pas pu voir le message à temps.
Jenny nous a laissé des lettres où elle dit qu’elle ne pouvait plus supporter son allergie au WiFi.
Elle nous les a laissées au cas où les choses iraient trop loin, mais je ne pense pas qu’elle voulait mourir.
Elle voulait réussir à l’école et aller à l’université, mais elle savait que le WiFi avait un effet dévastateur sur ses études.
Cela en arriva au stade où elle se cachait pour travailler dans des salles inutilisées de l’école, juste pour pouvoir échapper au WiFi.
En classe, elle devait s’asseoir selon le plan. Cependant, si elle était proche de l’endroit où se trouvait le routeur, elle allait souffrir de maux de tête, d’une forte sensation de chaleur et des gênes.
Jenny se sentait instantanément mieux dès qu’elle s’éloignait du routeur, elle partit donc, pour ainsi dire, en chasse des secteurs de l’école n’étant pas couverts par le WiFi, juste pour faire son travail.
Je me souviens de leur avoir dit à l’école : ‘si quelqu’un avait une allergie aux cacahuètes, vous ne le feriez pas travailler entouré de cacahuètes’.
Le fait que le WiFi soit nouveau, et soit partout autour de nous, ne signifie pas qu’il est sans danger. Le WiFi et les enfants ne font pas bon ménage. Il faut faire beaucoup plus de recherches à ce sujet car je pense que le WiFi a tué ma fille. »

Simon Duffy, le principal de l’école Chipping Norton, a dit que « la sécurité de nos élèves pendant qu’ils sont à l’école est primordiale, et la sécurité de Jenny à l’école avait autant d’importance que celle de tous les autres.
Comme de nombreux autres espaces publiques, l’école Chipping Norton a le WiFi installé de façon à pouvoir fonctionner efficacement.
Les directeurs sont satisfaits que les équipements installés respectent les règlements appropriés, et vont s’assurer qu’il continue d’en être ainsi. »

L’enquêteur publique du comté d’Oxford, Darren Salter, a rendu un verdict, mais n’y a pas inclus les facteurs liés à l’EHS, car il a dit qu’il n’y avait pas de rapport médical pour prouver que Jenny en souffrait.



L’EHS est-elle réelle ?

Le ’Syndrome des micro-ondes’ fut nommé et décrit dès 1932, avec la plupart des cas découverts dans le personnel militaire.

En 2011, une femme Américaine raconta comment elle fut forcée d’abandonner sa ferme familiale dans l’état d’Iowa et de déménager à Green Bank, en Virginie Occidentale -un petit village de 143 habitants au coeur des monts Allegheny.
Green bank fait parti de la Zone de Silence Radio des Etats-Unis, où les communications sans fil sont bannies sur une surface de 33 000 kilomètres carrés pour empêcher que ces transmissions n’interfèrent avec certains radiotélescopes de ce lieu.
Diane Schou dit que cette communauté lui permet d’échapper à des symptômes tels que : rougeurs et démangeaisons de la peau, vision trouble et maux de tête.

Quoi qu’il en soit, ces troubles doivent encore être identifiés par les organismes officiels de la santé dans un diagnostique médical. A présent, il n’y a pas de critères de recherche acceptés autres que les ‘symptômes rapportés par les malades eux-mêmes’, et il n’y a pas pour les cliniciens de définition pour ces cas ni d’indications pour la pratique clinique.

Le Docteur Jill Meara, Directeur du Centre de Santé Publique Anglais pour les risques des radiations, les risques chimiques et les risques environnementaux, dit : « (le ministère de) la Santé Publique Anglaise est au courant que certaines personnes rapportent avoir des symptômes qui apparaissent ou empirent par exposition à des champs électro-magnétiques (CEM), appelés sensibilité électrique.
L’ensemble des évidences scientifiques ne soutient pas l’hypothèse que de telles expositions causent des symptômes aigus, ou que certaines personnes sont capables de détecter des champs de radiofréquences. Néanmoins, nous devons trouver des traitements efficaces pour ces symptômes. »

Cependant en Août de cette année, une Cour de Justice Française a statué que l’hypersensibilité électro-magnétique aux ondes des téléphones portables et du WiFi était un ‘handicap sérieux’, créant une jurisprudence dont les avocats disent qu’elle pourrait conduire à des milliers de plaintes.
Bien que la France ne reconnaisse pas l’EHS comme un problème médical, une Cour de Justice de Toulouse a décidé que la plaignante, Marine Richard, devait obtenir 800€ par mois d’allocation pour handicap, car elle montrait des ‘signes cliniques irréfutables’ de souffrances dues à un syndrome lié aux ondes électromagnétiques.
Des Cours de Justice Françaises avaient auparavant refusé de payer des allocations de handicap à des personnes souffrant de sensibilité électromagnétique, donc après avoir gagné son procès, Marine Richard a dit que sa victoire était une ‘avancée décisive’.


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Traduction Robin des Toits

Source : http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/12025988/Mother-claims-wifi-allergy-killed-her-daughter-and-accuses-school-of-failing-to-safeguard-children.html

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Voir également :

- UK : 'Après sa mort, les parents de la lycéenne Jenny Fry font campagne pour restreindre le WiFi dans les écoles' - 25/11/2015

- Que faire... à l'école, au collège, au lycée, à la Fac

- Formulaire de REFUS D'EXPOSITION d'un élève au WI-FI dans le cadre scolaire - Robin des Toits - 06/09/2010

- Ces patrons de la Silicon Valley (Apple, Google, Twitter...) interdisent la high tech à leurs enfants - France TV Info - 16/09/2014

- "Du wifi dans les écoles maternelles et primaires : est-ce raisonnable ?" - La Perche - 26/11/2013

- Wi-Fi à l'école : mise en garde solennelle de l'Académie Américaine de Médecine Environnementale - 19/03/2013

- "La connexion Wi-Fi nuit à notre santé" - Dr Christine Aschermann - Dr Barbara Dohmen - 21/07/2012

- Wi-FI à l'école : lettre ouverte de Robin des Toits au Ministre des Affaires sociales et de la Santé - 27/08/2012

- Ecole Numérique Sans Ondes Wifi - Pourquoi faut-il protéger les élèves du Wifi ? - ENSOW - Juin 2015

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Articles de journaux les plus connus :

- The Independant : Schoolgirl Jenny Fry found hanged after 'suffering from allergy to WiFi'

- Daly News : Parents of British teenager who committed suicide say ‘Wi-Fi allergy’ is to blame in death

- The Sun : Schoolgirl killed herself after 'WiFi allergy made her life misery'

- Dailymail : Schoolgirl, 15, found hanged after 'developing an allergic reaction to the WiFi at her school'

- New York Post : Teen who was allergic to WiFi commits suicide: mom

- Are you allergic to WIFi? Modern syndrome could be the silent killer

- Metro : Teenager with ‘allergy to WiFi’ killed herself over misery it caused

- Worcester News : Parents of schoolgirl Jenny Fry are campaigning to have WiFi restricted in schools following her death


Robin Des Toits
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