Téléphonie mobile, une victoire : la Federal Communications Commission (FCC) américaine sommée par la cour d’Appel fédérale du district de Columbia de fournir une explication motivée quant aux normes censées protéger la santé des utilisateurs.

Il s'agit là d'une première victoire de l'association Environmental Health Trust (EHT) et d'autres plaignants contre le régulateur des télécoms américains, la Federal Communications Commission (FCC).
A quand, en France, un jugement du type de celui de la cour d’Appel fédérale du district de Columbia ?



Par ce jugement il a été ordonné "qu’il soit fait droit en partie aux demandes de réexamen et que l’affaire soit renvoyée à la Commission pour qu’elle fournisse une explication motivée de sa décision selon laquelle les lignes directrices protègent adéquatement contre les effets nocifs de l’exposition aux rayonnements de radiofréquences non liés au cancer".

Dans son communiqué, Alerte Phonegate, dont on connait le rôle dans l'affaire des tromperies concernant le DAS (débit d'absorption spécifique) et les relations avec Environmental Health Trust, cite certaines des motivations du tribunal ainsi que les réactions de la présidente d'EHT, Devra Davis :
 
" Les motivations du tribunal sont encore plus claires qui imposent à la FCC de :
« (i) fournir une explication motivée de sa décision de conserver ses procédures de test pour déterminer si les téléphones cellulaires et autres appareils électroniques portables sont conformes à ses lignes directrices,
(ii) traiter les impacts des rayonnements RF sur les enfants, les conséquences pour la santé d’une exposition à long terme aux rayonnements RF, l’omniprésence des appareils sans fil et d’autres développements technologiques qui ont eu lieu depuis la dernière mise à jour des lignes directrices de la Commission, et
(iii) traiter les impacts des rayonnements RF sur l’environnement ».

De son côté, la présidente et fondatrice d’EHT, Devra Davis considère cette décision comme historique ! Voici ce qu’elle écrit dans son communiqué :
« Si les téléphones portables étaient une drogue, ils auraient été interdits il y a des années. La 5G n’aurait jamais été autorisée à être commercialisée. Un nombre sans cesse croissant d’études publiées – ignorées par la FCC – indique clairement que l’exposition aux rayonnements sans fil peut entraîner de nombreux effets sur la santé, en particulier chez les enfants. La recherche indique que le rayonnement sans fil augmente le risque de cancer, endommage la mémoire, altère le développement du cerveau, a un impact sur la santé reproductive, et bien plus encore. En outre, la façon dont la FCC mesure notre exposition quotidienne aux rayonnements des téléphones cellulaires et des tours de téléphonie cellulaire est fatalement erronée et donne un faux sentiment de sécurité. »"

On peut, sans aucun doute, appliquer les paroles de Devra Davis à nos agences, notamment l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) qui a par trop tendance à se prévaloir d'une science détournée pour dénier les effets non thermiques, ignorant aujourd'hui volontairement de très nombreuses recherches, notamment dans ce qui a pu en être lu de la mise en consultation publique de son dernier rapport sur la 5G. On peut également les appliquer aux positions et aux scandaleuses méthodes de mesure de l'ANFR (Agence nationale des fréquences) qui n'ont d'autre but que d'affirmer la faiblesse des niveaux d'exposition, comme étant largement en dessous des normes. L'ANFR se dit par contre agence indépendante, comme le montre par exemple le fait que la directrice adjointe du contrôle du spectre officiait chez Free comme Directrice aux Affaires Réglementaires et Institutionnelles et aux Relations avec les Collectivités,  en dernier poste avant cette prise de fonction. Les passerelles sont solides.

Notre association, Robin des Toits a, elle, été déboutée de sa requête au Conseil d'Etat concernant l'illégalité du décret de mai 2002 sur les normes de téléphonie mobile, cent fois supérieures aux recommandations du Conseil de l'Europe, qui reprennent exclusivement les directives de l'ICNIRP (Commission Internationale pour la Protection contre les Radiations Non Ionisantes).

Le scandale des conflits d'intérêt qui lient les membres de l'ICNIRP aux opérateurs est aujourd'hui très clairement établi. Ce sont donc les opérateurs qui imposent des normes qui ne font que les protéger et garantir le développement d'une société du tout numérique dont on connait les conséquences non sanitaires. Ce aux dépens de la santé des populations, en toute complicité avec les pouvoirs publics et le soutien très clair de nos agences nationales.
 
Avec des normes protectrices de la santé, pas de développement de la 5G ; pas de développement de la 6G ; pas d'identification numérique grâce aux objets connectés ; pas de surveillance généralisée, etc.
 
Lire avec profit à ce propos le livre de Denis Bourgeois "Le monde de la 5G : la démocratie en péril ".
 
A quand, en France, un jugement du type de celui de la cour d’Appel fédérale du district de Columbia ? Le plus tôt serait le mieux !
 
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