"Suite à enquête, le congrès américain pourrait ordonner une étude sur le danger des téléphones portables"- Le Washington Post - 04/08/2012



Plusieurs scientifiques et lanceurs d'alertes dénoncent depuis des années les risques que les radiations du téléphone portable peut faire courir à la santé, notamment en raison de craintes sur la survenue de cancers du sein et du cerveau, et la réduction de la fertilité masculine.
Devra Davis, médecin et lanceur d'alerte, dit avoir le sentiment d'être entendue. Cette semaine même, on attend du Congrès Américain qu'il se prononce sur une enquête d'une année menée par Le Government Accountability Office (GAO), l'organisme d'audit, d'évaluation et d'investigation du Congrès des États-Unis. Cette enquête devrait conclure que les normes appliquées par la FCC (Federal Communications Commission - organisme de régulation des télécoms) sont dépassées. Le congrès pourrait presser l'agence de faire réviser les limites d'expositions qu'elle impose, celles-ci ayant plus de 15 ans, afin d'intégrer des données notamment sur la fragilité des enfants aux ondes.

Les conclusions de l'enquête n'indiqueront pas si les téléphones sont dangereux ou non pour la santé ou s'ils causent le cancer - Les instances scientifiques officielles considèrent que la question n'est pas tranchée.


Mais la révélation de l'enquête du congrès renouvelle l'attention portée au problème et met des activistes tels que Devra Davis sur le devant de la scène. "La FCC nous écoute a présent", clame Davis, anciennement conseiller à la santé sous Clinton et épidémiologiste, qui a co-fondé le groupe d'intérêt dénommé "Environmental Health Trust. "Ceci n'est que le début".


Davis fait partie de cette poignée de scientifiques et de défenseurs de la santé qui depuis plusieurs années mettent en garde contre des effets carcinogènes et nocifs pour le sperme des radiations téléphoniques. Ces arguments, développés dans des discours et sur des sites internets qui diffusent des vidéos alarmantes, ont été largement ignorées par les autorités américaines, tandis que les consommateurs continue d'adopter les derniers gadgets sans fil avec voracité.


La FCC a dit au mois de juin qu'elle reconsidèrerait le besoin de remettre ses normes à jour, mais l'agence a pointé les études d'experts renommés qui réfutent la thèse de la dangerosité du téléphone portable.


"Ce que nous faisons... c'est une révision de routine de nos standards", dit la porte parole de la FCC, Tammy Sun, dans un communiqué datant de juin à propos de l'audit de l'agence. "Nous avons une entière confiancen dans le fait que les lignes directrices publiées ne posent aucun risque pour les consommateurs."


Même Davis est d'accord qu'il n'est pas sûr à 100% clair que le téléphone portable soit carcinogène. Mais elles et d'autres arguent que les instances régulatoires doivent réformer leur approche à cause des doutes sur l'innocuité.


Les lanceurs d'alertes poussent pour que la FCC reconsidère ses estimations - qu'il en soit par exemple, du fait que les limites de radiations prennent en compte le fait que les consommateurs portent leurs téléphones portables dans leurs poches et à leur ceinture pendant des heures. Ils veulent également que l'agence émette des directives différentes pour les enfants car leurs os crâniens sont moins épais et sont susceptibles d'êtres plus vulnérables aux ondes des téléphones.


En Californie, dans le Maine et l'Oregon, Davis et des groupes tels que le Environmental Working Group poussent pour que les opérateurs de téléphonie mobile affichent les mesures de radiations sur l'emballage des téléphones portables.


Aujourd'hui, les mises en gardes existantes sont reléguées à l'intérieur du manuel de l'utilisateur. Les documents accompagnant l'Iphone par exemple, indiquent que les radiations "peuvent excéder les directives d'expositions publiées par la FCC pour les parties du corps se situant à moins de 15mm de l'appareil". "Nous avons besoin de ces associations telles que le Environmental Working Group qui posent les bonnes questions et exigent plus de recherches sur ces problèmes importants" dit le député Edward Markey, démocrate du Massachussets, qui a appuyé l'enquête du GAO."


la CTIA, le lobby de l'industrie du sans-fil, a contré les efforts de l'Environmental Working Group et a porté plainte contre une disposition prise à San Francisco programmant l'étiquetage des téléphones portables. Le procès est programmé au cours du mois. La CTIA n'a pas souhaité faire de commentaire.


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Source : http://www.cleveland.com/nation/index.ssf/2012/08/congress_may_order_cellphone_s.html

Robin Des Toits
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