Rapport du CSIF-CEM sur les antennes relais de la téléphonie mobile - 08/03/2003

Signataires : Pr R. Santini, P. Le Ruz, E. Lacube, D. Oberhausen, Dr R. Gautier

Comité Scientifique sur les Champs ÉlectroMagnétiques.



- I/ Effets sur le cerveau

L'effet qui est complètement prouvé depuis quelques années mais jusqu'à l'an 2002 il était encore possible de douter des effets sanitaires (les maladies) et de leur survenue chez les riverains d'antennes-relais. Aujourd'hui les effets sur le cerveau des riverains, les conséquences en terme de troubles du sommeil, fatigue ou de maux de tête sont parfaitement établis.
(à partir de 0,6 V/m)

- II/ Effets sur le système immunitaire

A la fois effet biologique et effet sanitaire la baisse de l'immunité aux doses de radiations rencontrées chez les riverains d'antennes relais est également parfaitement établie depuis mi 2002.
(à partir de 1,3 V/m)

- III/ Les effets non thermiques

Avant 2000 il était possible de douter de la réalité de ces effets à faible dose. Aujourd'hui ce n'est plus possible et les conséquences en terme de santé individuelle ou publique peuvent être considérables à la fois pour les utilisateurs de téléphones portables ou pour les riverains d'antennes relais pour lesquels il est également prouvé

que le temps d'exposition est un facteur aggravant.
(action sur les cellules à partir d’une valeur seuil calculée de 0,2 V/m)

- IV/ Les normes

Les normes actuelles sont bien sûr inadéquates puisqu'elles ne garantissent absolument pas la santé individuelle et la façon de définir celles qu'il faudrait pour ne voir apparaître aucune maladie est assez simple, mais en l'absence de normes de sécurité inscrites dans la loi c'est à chaque individu d'obtenir, par voie de justice par exemple, que personne ne puisse mettre sa santé en danger.

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I/ Effets des champs électromagnétiques de téléphonie mobile sur le fonctionnement du cerveau (visible par EEG) et incidences sur le sommeil et autres symptômes.

En 2002 le consensus semble total sur l’acceptation des effets des champs électromagnétiques pulsés sur l’activité électrique cérébrale mesurée par EEG et traduits par des modifications aux résultats de diverses tâches ou dans le sommeil, ce qui est plus discuté est le fait que ces effets biologiques puissent être considérés comme des effets sanitaires. Il est montré que ces effets sanitaires, apparaissant à des doses inférieures aux valeurs limites actuelles (donc en effets non-thermiques) semblent pourtant évidents à de nombreux scientifiques et déjà mesurés dans certaines publications. Si ces effets ne sont pas aussi menaçants que les effets éventuels en terme de cancer ils représentent quand même un enjeu de santé individuel si ce n’est de santé publique. Les questions éthiques sont également évoquées.

L'historique des publications et explications

- Depuis de nombreuses années les publications scientifiques montrant un effet sur le fonctionnement du cerveau existaient mais étaient parfois contradictoires et surtout nécessitaient d'être vérifiées. Ainsi les scientifiques exposent des volontaires à des antennes émettant les mêmes ondes (champs électromagnétiques pulsés - PEMF) que les téléphones portables ou leurs antennes relais selon les doses utilisées. Ensuite sont évalués pendant l'éveil les capacités de répondre à des questions ou la vitesse de réaction à un stimulus visuel ou auditif, pendant l'éveil ou le sommeil sont également enregistrées les ondes émises par le cerveau, c'est un électroencéphalogramme (EEG) qui permet pendant le sommeil d‘en apprécier les différentes phases..

Toute modification de ces paramètres entraîne des troubles du sommeil, de la fatigue par mauvaise récupération, c'est ce qu'on appelle un 'effet sanitaire' réversible pour les utilisateurs de portables mais il n'y a pas de réversibilité dans le cas des riverains d'antennes relais puisqu'ils sont soumis en permanence aux PEMF avec de plus des variations de puissance selon l'heure de la journée.

Dès 1995 Von Klitzing a montré à des doses faibles [1 µW/cm² (1.9 V/m) calculé au niveau du cerveau] des modifications de l'EEG et des phases du sommeil.
Mann et al ont montré ces modifications en 1996 à 50 µW/cm² (13.7 V/m), en 1998 à 20 µW/cm² (8.7 V/m) ils ont trouvé des effets plus faibles mais existants sur la perturbation des phases REM avec également des modifications du taux de cortisol plasmatique en réponse aux champs électromagnétiques pulsés. En 2002 à des doses beaucoup plus fortes (5000 µW/cm² ) ils ont montrés dans les mêmes conditions l'absence de modifications expliquant ainsi certaines anciennes expériences négatives.
En 1998 Eulitz et al avaient montré les modifications de l'activité électrique du cerveau sous l'influence des PEMF, mais certains avaient insinué qu'il y avait interférence avec l'appareillage (...) toutes les expériences ultérieures tiennent compte de ces critiques. En 2002 en tous cas Beason et al confirment ces résultats sur des neurones aviaires, Marino et al en 2002 également confirment qu'il n'y a aucune interférence avec l'appareillage.
Actions sur l'activité électrique confirmées également par Sidorenko et al en 2002 .
En 1999 Borberly et al ont montré des altérations du sommeil en cas d'exposition pendant le sommeil avec un émetteur simulant une antenne relais, mais à dose plus forte. Ces travaux ont ensuite été confirmés en 2000 (Huber et al 2000) en soulignant de plus que l'EEG est modifié pendant le sommeil qui suit une exposition (cas de l'utilisation d'un téléphone pendant les heures précédant le coucher) puis en Décembre 2002 (Huber et al 2002) avec un émetteur type téléphone en précisant que ces modifications sont associées à la variation du flux de sang régional cérébral. Ces différents travaux ont été confirmés dans le cadre du projet Perform financé par la communauté européenne.
En 2000 Krause et al confirment également les modifications de l'EEG. En 2002 Krause fait une revue des publications existantes confirmant les modifications de l'EEG et les perturbations des résultats aux tests.
En 2001 Lebedeva et al retrouvent ces effets sur le sommeil et expliquent toutes les conséquences sur la santé.

Edelstyn et al en 2002 confirment les actions sur l'activité du cerveau, sur les résultats de tests cognitifs.
En 2002 Croft et al confirment encore ces effets et montrent qu'il n'est pas question seulement de doses mais également de temps d'exposition ce qui explique les discordances sur quelques expériences d'avant 2000. Ces remarques sur le temps d'exposition ont évidemment une importance primordiale pour les riverains d'antennes relais. Elles confirment également d'autres expériences telles celles de De Jager en 2002 qui précisent que des actions négatives sur le système immunitaire n'apparaissent qu'après 14 semaines d'exposition ou même un an ! Li et al trouvent également des relations temps d'exposition/effets.

Toujours dans le domaine du cerveau mais au niveau de la barrière hémato-encéphalique (BHE) il y eu depuis longtemps des résultats d'expériences telles celle de Salford et al en 1994 qui montrent des effets négatifs à partir de 1 µW/cm² (1.9 V/m). Cette expérience a été confirmée en 2001 par Persson et al à 2.5 µW/cm² (3 V/m) ou par les équipes impliquées dans Comobio (à des doses plus fortes, seuil à 0,5 W/kg). Si l'on fait intervenir le temps d'exposition prolongé des riverains d'antennes relais les doses d'apparition pourraient être encore plus faibles. La fuite au niveau de la BHE est un 'effet biologique' (en fait même un effet pathologique) dont on ne connaît pas les conséquences à long terme mais dont les conséquences immédiates sont les maux de tête, les migraines, la formation d’œdèmes locaux c'est donc un 'effet sanitaire', qui a été montré dans des études épidémiologiques, pour les utilisateurs de téléphones portables et qui est susceptible d'affecter les riverains d'antennes relais.

Les autres publications :

- Freude G et al Eur J Appl Physiol (2000) 81:18-27 après exposition au GSM (2.8 Watt) montrent une diminution des potentiels lents dans certaines parties du cerveau et concluent que l’exposition au GSM peut altérer l’activité cérébrale de préparation (le processus d’information).

- Koivisto et al Neuroreport 2000 Jun 5;11(8):1641-3 après exposition au GSM montrent une modification de la mémoire de travail

- Jech R et al Bioelectromagnetics (2001) 22:519-528 l’exposition de sujet sous narcolepsie n’entraîne pas de modifications de l’EEG mais des changements sur les résultats de tâches après stimulis. Ils trouvent une diminution de temps de réponse en interprétant cela comme une diminution de la somnolence durant des tâches répétitives.

- Hinrikus H et al EBEA 2001 montrent après exposition à un GSM 450 MHz (AM 7 Hz) des modifications de la bande alpha au niveau de l’EEG.la fréquence de modulation la plus efficace est le 7 Hz.

- Hinrikus et al Biological Effects of EMFs meeting (2002) avec les mêmes expositions montrent les mêmes effets sur la bande alpha de l’EEG et ne notent pas de changements au niveau des potentiels évoqués visuels.

- Hamblin DL et al Procedings of the Workshop on Applications of Radio Science, 2002, Leura. Australia : après exposition à une fréquence de 900 MHz (GSM) à une puissance maxi de 2 W ils trouvent des modifications à des tâches d’exécution (temps de réponse, amplitude de réponse).

Des études épidémiologiques confirment ces effets biologiques

- Chia S.E. Environ. Health Persp. (2000) 108:1-8 montrent une augmentation des maux de tête en fonction de la durée d'utilisation quotidienne d'un téléphone mobile cellulaire.

- Santini R et al Electromagnetic Biology and medicine 2002. 21:81-88. montrent une augmentation des plaintes d’inconfort, de chaleur sur l’oreille en relation avec la durée et le nombre d’appels par jour

- Santini R. et al Pathol Biol 2002. 50 :369-373 montrent la liaison entre le sexe ou la proximité d’une antenne relais et la fréquence de plaintes notamment en terme de troubles du sommeil, maux de tête, fatigue, dépression, perte de mémoire, vertiges.

- Santini R. et al (sous presse) montrent la liaison entre l’âge et la position des sujets par rapport à l’antenne relais, des mêmes symptômes que ci-dessus.

- Sandström M et al Occup. Med. 2001 51:25-35 montrent une augmentation des plaintes telles que maux de tête, fatigue, sensation de chaleur en relation avec la durée et le nombre des appels sans différences entre utilisateurs GSM et NMT.

- Kolodynski AA, Kolodynska VV. Sci Total Environ 1996 Feb 2;180(1):87-93 montrent les altérations des fonctions motrices et psychologiques d'enfants vivant autour d'une station de radio.

- Hocking, B. Occup Med (London) (1998) 48(6):357-360 montrent chez les utilisateurs de téléphone portable l'augmentation des plaintes pour maux de tête, chaleur à l'oreille, douleurs à la ceinture.

- Datsenko, V.I., Karachev, I.I. EBEA 2001 meeting, Helsinki Finland montrent les altérations de l'état de santé d'enfants vivant autour de station de radio.

- Lee T. NeuroReport (2001) 12:729-731 montrent des modifications de résultats à des tests cognitifs chez des utilisateurs de téléphone portable.

- Datsenko, V.I., Karachev, I.I. T. Environment and Health (in press) montrent une augmentation des plaintes pour maux de tête surtout chez les jeunes utilisateurs de NMT.

Discussion

Les effets des champs électromagnétiques pulsées de la téléphonie mobile sur le cerveau sont donc démontrés et reconnus par tous. Ces effets, dits ‘biologiques’ sont parfaitement mesurables que ce soit par visualisation des modifications de l’électroencéphalogramme (EEG) ou par les modifications, par rapport à des témoins non exposés, à des tests d’attention, de réaction ou de mémoire. Les tests d’attention sont le plus souvent améliorés et ceux de mémoire altérés, mais quelque soit le sens de la modification c’est bien cette dernière qui est importante. D’autre part la liaison avec les troubles du sommeil est démontrée par les expériences qui l’ont étudiée, ces mêmes troubles se retrouvant parmi les enquêtes épidémiologiques citées.

Toutefois ces effets ne sont pas qualifiés de sanitaires par les responsables qu’ils soient politiques ou en charge de la santé publique. Ces effets sont donc supportés par les utilisateurs de téléphone mobile sans qu’ils en soient prévenus ainsi qu’aux populations riveraines d’antennes relais sans leur consentement.


II/ CEM, IMMUNITE ET CONSEQUENCES

Parmi les effets sanitaires prouvés des champs électromagnétiques, la baisse de l'immunité prends une place prépondérante. En effet toute atteinte à l'immunité des individus est à la fois un effet biologique et un effet sanitaire (Syndrome d'Immuno-Déficience) dont les conséquences sont très nombreuses et variées avec principalement une moindre résistance aux infections mais également des conséquences plus graves telles les fausses-couches ou prévisibles telles les maladies auto-immunes ou le développement de cancer.

Etudes "in vitro"
Des études sur les cellules ont montré depuis longtemps [en 1983 : Lyle et al à 125 µW/cm² (21,7 V/m) au niveau des cellules] une action des CEM sur les lymphocytes avec diminution de la cytotoxicité). Ces travaux ont été confirmés (par exemple Belyaev et al en 2002) Lyle et al avaient déjà montré l'importance de la modulation sur les effets négatifs des champs électromagnétiques de la téléphonie mobile.

Études "in vivo"
Lors d'études en laboratoire sur des animaux, l'importance de la modulation a été montré également par Veyret B. en 1991 : les variations de la réponse anticorps sont fonction de la modulation. Travaux confirmés ensuite par Elekes et al en 1996 à 100 µW/cm².
D'autres études ont confirmé l'action des CEM sur l'immunité non spécifique : Kolomytseva et al en 2002 à 150 µW/cm².
D'autres équipes ont montré ces mêmes actions et montré également l'importance du temps d'exposition : Bonhomme et al en 1998, Lushnikov et al en 2001 à 150 µW/cm², De Jager et al en 2002 à 2.75 µT, Novoselova et al en 2002 à 0,5 µW/cm² (1,3 V/m).
Ce paramètre de la durée du temps d'exposition explique d'une part certaines publications négatives et d'autre part prends toute son importance pour les riverains d'antennes relais exposés de façon chronique aux ondes.
D'autres équipes (Busljeta et al en 2001 et 2002) ont confirmés les actions sur l'hématopoïèse en général.

Études épidémiologiques
Les études spécifiques d'effets des CEM sur l'immunité humaine sont beaucoup plus rares (en général sont plutôt mesurés les conséquences 'visibles' : fausses-couches, leucémies, cancers) et on peut signaler l'étude de Boscolo en 2001 qui étudie les riverains d'un émetteur radio-TV dont l'environnement électromagnétique est à 4.9 µW/cm² (4.3 V/m) et chez qui il est constaté une modification des lymphocytes sanguins avec diminution de l'activité cytotoxique confirmant ainsi les études "in vivo" et "in vitro", ainsi que celles de Bonhomme et al en 1998 montrant des modifications hématologiques lymphocytaires chez des travailleurs proches de transformateurs électriques.

Conclusion
Dans ce domaine de diminution de l'immunité tous les paramètres sont réunis : explication des mécanismes, études "in vivo" et "in vitro", études sur l'homme et donc effets biologiques et effets sanitaires.
Ces différents effets immunologiques apparaissent dès 0.5 µW/cm² soit 1.3 V/m (fréquent chez les riverains d'antennes relais).


III/ Si en 2000-2001 il était encore possible de s'interroger sur les effets négatifs des micro-ondes pulsées de téléphonie mobile, ce n'est plus le cas aujourd'hui en 2002.

Le décret du 3 Mai 2002 ne concerne que les effets thermiques de ces champs électromagnétiques (1 p.15) mais les publications font état depuis longtemps de l'existence d'effets non-thermiques (1 p 181, 2, 3, 17).

Durant l'année 2002 ces effets non-thermiques se voient confirmés dans leurs mécanismes d'action ainsi que leurs effets biologiques sur les cellules (9, 10, 11, 14, 16, 21, 28, 33, 35, 38, 39, 40, 41, 42, 45, 49, 54, 57) éventuellement avec génotoxicité (4, 5, 6, 8, 10, 11, 17, 18, 28, 31, 32, 34, 36, 44) ou par action sur le cerveau (10, 12, 13, 15, 20, 22, 24, 25, 26, 27, 30, 46, 47, 48) ou sur l'immunité (5, 6, 51, 52, 53, 55) et également les effets sanitaires (c' est à dire des maladies avérées) par des études épidémiologiques (7, 8, 18, 19, 23, 50, 56).
Les pathologies dont l'augmentation en découle sont soit graves : leucémies infantiles, cancer (6, 8, 10, 11, 17, 18, 19, 50, 56) soit plus légères : troubles du sommeil, dépression, migraines, fatigue (7, 19, 23, 25).

Ces effets non-thermiques apparaissent à des niveaux très bas de micro-ondes (7, 17, 18, 21, 25, 32, 34) avec un effet dose/réponse (proximité ou puissance des émetteurs /effets ou maladies) (7, 9, 15, 17, 18, 23, 29, 35) ou spécifiquement temps d'exposition/effets (9, 29, 35, 55) il est donc essentiel et urgent d'appliquer des distances/puissances de Sécurité aux antennes-relais afin que personne ne puisse séjourner dans le rayonnement direct de ces émetteurs à moins de 300 mètres ou alors à moins de 0.2 V/m. En 2002, au vu des témoignages et des publications les plus récentes il y a urgence à agir !

En ce qui concerne les téléphones mobiles, au vu des dernières publications (8, 15, 18, 30, 47, 56) il est urgent d'informer l'ensemble des utilisateurs des précautions à prendre.


(1) Dr ZMIROU Le rapport de 2001 'de base' pour l'état Français, précise de façon étonnante que seuls les effets de chauffage sont considérés dans ce rapport. Ignore dès l'introduction la possibilité d'effets néfastes liées aux antennes-relais
(2) 2000 : DAVID DE POMERAI et al. Suppose l'existence d'effets non-thermiques
(3) 2000 : FRENCH PW Suppose l'existence d'effets non-thermiques et propose un mécanisme d'action
et en 2002 :
(4) TICE et al montrent l'action des radiofréquences en terme de dommages aux chromosomes (ADN) de cellules humaines
(5) I. BELYAEV, ET AL.- montrent une action négative sur les chromosomes de cellules humaines
(6) D'AMBROSIO G et al - montrent une action négative sur les chromosomes de cellules humaines
(7) R.SANTINI et al montrent que certaines maladies augmentent avec la proximité d'une antenne relais
(8) L HARDELL et al Augmentation de 30 à 80 % du risque de tumeurs cérébrales chez les utilisateurs de téléphone portables
(9) DI CARLO A et al Démontrent le mécanisme d'action cellulaire des micro-ondes entraînant des cancers
(10) LESZCZYNSKI D, et al Démontrent le mécanisme d'action cellulaire des micro-ondes entraînant des cancers et des effets sur le cerveau
(11) PACINI S, et al montrent une action sur des cellules humaines
(12) EDELSTYN N, et al Effets des micro-ondes de téléphone mobile sur l'attention (effets sur le cerveau)
(13) HAMBLIN DL, et al Effets des micro-ondes de téléphone mobile sur le cerveau et sur le sommeil
(14) SHALLOM JM, et al Mécanisme d'action cellulaire
(15) CROFT A. et al L’utilisation intense du téléphone mobile affecte les fonctions neurologiques chez les êtres humains
(16) PANAGOPOULOS D. et al Mécanisme d'action sur les cellules
(17) N. CHERRY. Critique des normes 'thermiques' de protection
(18) N. CHERRY. Conséquences en termes de tumeurs cérébrales
(19) IGUMED - Appel de médecins allemands notant une augmentation des maladies liées à la téléphonie mobile
(20) Robert C BEASOND et al Action sur les cellules du cerveau
(21) Résolution de Catania Appel de nombreux scientifiques à la reconnaissance des effets non-thermiques et leurs danger
(22)HAMBLIN D.L. et al montrent une action des signaux GSM sur le cerveau humain et sa traduction sur des tâches visuelles ou auditives.
(23) Roger SANTINI, et al enquête qui montre que des symptômes sont fonction de la distance à l'antenne et de l'emplacement des riverains par rapport à celle-ci.
(25) Borbely AA, et al montrent une modification de l'EEG, une modification du sommeil, ces modifications sont dues au caractère pulsé des CEM des téléphones mobiles GSM
(26) Krause CM passe en revue les publications sur le sujet EEG/cognition et affirme ces effets
(27) Hocking B, Westerman R. changements neurologiques après utilisation d'un portable
(28) F. Adlkofer résumé des publications sur les actions des EMF sur les cellules
(29) L. De Jager, et al effet des champs à 50 Hz sur le système immunitaire de souris, importance du temps d'exposition
(30) A.L. Mausset et al effets des champs sur la neurotransmission dans le cerveau
(31) C. Maercker,et al actions genotoxiques
(32) D. Leszczynski,et al effets genotoxiques et sur les protéines
(33) I. Lagroye et al effets sur les protéines celullaires
(34) H.W. Rüdigeret et al effets génotoxiques
(35) J. Li et al action sur les cellules, sur les prostaglandines en fonction du temps d'exposition
(36) K. Schlatterer et al actions génotoxiques
(37) Barnes et al 2002 mécanisme au niveau ionique
(38) Apollonio et al 2002 mécanisme au niveau ionique
(39) Shcheglov VS et al 2002 actions sur la communication intercellulaire d'E. coli
(40) Balzano 2002 Théorie thermodynamique et méthode expérimentale
(41) Leczynski et al 2001 action sur protéine de choc de chaleur
(42) Sontag et al 2002 action sur protéine de choc de chaleur
(44) Astumian 2002 conséquences sur les erreurs de réplication d'ADN
(45) Blank 2002 action sur les enzymes et sur l'ADN
(46) Weinberger Z. 2002 montre que la tête humaine se comporte comme un récepteur d'onde
(47) Huber et al 2002 actions sur le flux sanguin cérébral et sur l'EEG
(48) Marino et al 2002 Confirment les actions sur l'activité cérébrale
(49) Lushnikov et al 2002 actions sur le système immunitaire
(50) b[ Neutra et al]b dans leur rapport montrent que les effets biologiques sont non linéaires en fonction de la dose, qu'également des effets biologiques sont attendus avec des niveaux comparables à ceux rencontrés dans l'environnement, que le risque de développer des cancers ne vient pas seulement de la capacité à endommager l'ADN, que dans certaines maladies c'est la durée d'exposition qui intervient, que les effets sanitaires existent bel et bien.
(51) Kolomytseva MP et al 2002 diminution de l'immunité non spécifique
(52) Lushnikov et al 2001. montrent l'importance du temps d'exposition sur la diminution de l'immunité
(53) Novoselova et al 2002 Actions sur le système immunitaire
(54) Binhi et al 2002 Mécanisme d'action au niveau ionique et moléculaire, expliquent la question des 'fenêtres' d'action
(55) Busljeta et al 2002 Actions sur l'hématopoïèse, influence du temps d'exposition
(56) Hardell et al 2002(b) Confirment l'augmentation de tumeurs cérébrales coté portables (très significativement pour les analogiques et également fort pour téléphones digitaux et un peu moins pour téléphones sans fil)
(57) Novikov et al 2002 montrent l'existence de fenêtre d'action tant au niveau fréquence que au niveau puissance


Les normes actuelles :
En France elles reposent sur le décret du 3 Mai 2002. Ces valeurs reprennent celles que l’ICNIRP avait établies en ne considérant sur les effets thermiques à partir d’expérimentation animales datant des années 1980-1990. A la valeur la plus basse ayant montré un effet ils appliquent un facteur 10 pour les expositions occasionnelles (travailleurs) et de 50 pour les expositions résidentielles (le grand public). Les valeurs de l'ICNIRP protègent uniquement contre les effets de chauffage des champs électromagnétiques (CEM). Elles ont été reprises dans la recommandation du Conseil de l'Union Européenne du 12 juillet 1999 et dans le rapport Zmirou. Elles sont de 900 µW/cm² (1800 MHz) ou de 450 µW/cm² (900 MHz) et pour une exposition de six minutes. Elles s'appliquent très mal à l'utilisateur de portable "bavard" et aux riverains d'antennes relais. <br>
Dans les lignes suivantes nous envisagerons donc les limites d’exposition nécessaires au niveau médical pour ne pas voir apparaître de pathologies.

A partir des études de provocation sur l’homme montrant un effet sur l’EEG :
Les études d’exposition sur l’homme ayant montré un effet visible sur l’EEG ou sur des résultats à des tâches cognitives ont été faites à des puissances fortes (simulant l’utilisation du téléphone) ou faibles (que l’on retrouve avec les antennes-relais). Ainsi les densité de puissance obtenues au niveau de la tête des utilisateurs vont de 2500 µW/cm² pour les valeurs hautes étudiées à 20 µW/cm² (Mann et al) et même 1 µW/cm² pour la valeur la plus basse ayant montré un effet (Von Klitzing L. ).
A la valeur la plus basse on applique un facteur de 50, comme dans le cas de l’ICNIRP, ce qui donne 0,02 µW/cm² soit 0,3V/m de valeur seuil à ne pas dépasser (note : voir discussion).

A partir des études épidémiologiques sur les CEM :
Pathologies ‘légères’

En Suisse, des perturbations significatives du sommeil ont été observées à un niveau d’exposition très bas [Altpeter et al. (1995) et Abelin (1998) – L’étude de Schwarzenburg] (selon la ‘norme d’insomniaques’ considérée le seuil va de 1 pW/cm² à 10 nW/cm2).

Kolodynski et Kolodynska , montrèrent des affaiblissements physiques et intellectuels chez des enfants lorsqu’ils étaient exposés chroniquement dans leur école dans la plage de 0,01 à 0,04 µW/cm².
En France le PR Santini montre des influences sur la fatigue jusqu’à un taux minimum de 0,1 µW/cm² (0,6 V/m).

Pathologies graves

Plusieurs études sur les lieux de travail ont découvert des accroissements significatifs de cancer, Lilienfeld et al. (1978) ; Robinette et al. (1980), Milham (1985, 1988), Thomas et al. (1987), Demers et al. (1991), Cantor et al. (1995), Szmigielski et al. (1996), Grayson et al. (1996), Beall et al. (1996). Des études résidentielles montrant des accroissements significatifs de cancer et de leucémies venant d’expositions aux RF/MW, incluent : Hocking et al. (1996) seuil d’apparition : 0,2 µW/cm², Selvin et al. (1992), Dolk et al. (1997-2001) seuil d’apparition : 0,13 µW/cm² et Michelozzi et al. (1998). Boscolo en 2001 étudie les riverains d'un émetteur radio-TV exposés à 4.9 µW/cm² et montre un affaiblissement de l'immunité.

Les valeurs minimum entraînant des pathologies sont donc de 0.1 µW/cm², par rapport à des études épidémiologiques un facteur de sécurité de 10 suffit ce qui donne un seuil de 0,01 µW/cm² soit 0,2 V/m (voir discussion)

Autres effets rapportés :

Les travaux du Dr G. Salford sur la barrière sang-cerveau du rat ont montré des actions à une exposition de 0,0004 W/kg à 1 mW/kg soit 1 à 2,5 µW/cm², (2,5 µW/cm² également pour Persson et al), ceux de Kwee sur le cycle cellulaire ont été obtenus à 0,05 µW/cm² .
La plus basse intensité de RF publiée qui a été étayée pour produire des effluents significatifs de Ca²+ est 0,00015 W/kg de Schwartz et al. Ceci correspond à une intensité d’exposition d’environ 0,08 µW/cm².
Sur des souris, Magras et Xenos montrent que dans le groupe soumis à une exposition de basse puissance (0,168 µW/cm²), il y eut infertilité après 5 (cinq) générations ; diminution de la fertilité confirmée en 2000 à 5 µW/cm² en un temps très court.

Novoselova et al en 2002 à 0,5 µW/cm² montrent un affaiblissement de l'immunité.
De nombreuses études confirmées rapportent des actions sur les chromosomes (cassures des brins d’ADN, augmentation des protéines de choc, altération de certains gènes) sans toutefois préciser de valeurs seuils. (Adlkofer – BEMS 2002). Dans ce même symposium Li et al trouvent une action sur les ostéoblastes à 0,01 µW/cm².

La valeur minimale est donc ici de 0,01 µW/cm².

b[En résumé la valeur maximum d’exposition des riverains de station relais à appliquer est de 0,01 µW/cm² soit 0,2 V/m ]b(voir discussion).. Tout taux supérieur de champ électromagnétique (radars, émetteurs radio/TV, antennes relais de téléphonie mobile) revient à accepter l’apparition de maladies. Cette valeur peut être obtenue soit par éloignement des antennes à plus de 300 m des habitations ou autres lieux de vie soit par diminution des puissances d’émission soit les 2 simultanément

Discussion :

En 2002 il n’est plus possible de dire que les antennes-relais ne représentent pas de danger, les puissances des micro-ondes pulsées de la téléphonie mobile présentant des effets néfastes sur la santé sont largement de l’ordre de celles que les riverains de station-relais reçoivent en permanence, les publications récentes montrant de plus qu’il y a une action plus importante lors d’exposition à long terme.
A partir du moment où les effets non-thermiques ont été prouvés en 2002, il est évident que malgré leur ‘faible’ puissance les antennes-relais représentent un danger. Le caractère pulsé et la présence d’ondes de basses fréquences (les 8 Hz et 217 Hz principalement) renforcent ce risque.
Il n’est pas nécessaire de rappeler que des scientifiques demandent des valeurs équivalentes : Dr Neil Cherry (0,01 µW/cm²), PR Santini 0,1 µW/cm²) , Dr Hyland (0,01 µW/cm²), la résolution de Salzburg (0,1 µW/cm²), Von Klitzing (0,01 µW/cm²).
Ainsi, avec les connaissances scientifiques actuelles, cette technologie ne pourrait pas se développer aujourd’hui mais le problème vient du fait qu’elle existe. Avec des valeurs maximum d'exposition de 0,2V/m on peut éviter le développement d’un grand nombre de pathologies. Le monde médical doit le dire, à l’instar de ce que font les allemands de l’Igumed, et c’est au monde politique d’arriver au plus près de ces valeurs, ce n’est pas à la population de payer le prix des incertitudes passées avec des 41 V/m ou d’accepter 6 V/m ou 3 V/m qui ne représentent aujourd’hui rien d’autre qu’une concession au monde industriel. La sensibilité de fonctionnement d’un téléphone GSM correspondant à une densité de puissance de 0,0000024 µW/m² (soit 0,00003 V/m), cela ne remet pas en cause le fonctionnement des réseaux GSM.
Dans la pratique, il est sans doute déjà trop tard pour revenir à une norme de 0,2 V/m, c’est à dire qu’il est impossible de prévoir un facteur de sécurité par rapport aux connaissances scientifiques actuelles qui indiquent l’apparition de pathologies à partir de 0,6 V/m. Il faudrait donc que cette valeur devienne la norme actuelle :
0,1 µW/cm² soit 0,6 V/m pour l‘ensemble du champ électromagnétique de la bande de fréquence 10 kHz à 300 GHz avec comme but à moyen terme de descendre encore ces taux d'exposition du public.

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Source de ce document : http://csifcem.free.fr/rapport1c.html

Robin Des Toits
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