Un des rapports propose de nouvelles procédures de concertation et d’information locales pour les projets d’implantation d’antennes relais, après des expérimentations dans 9 villes pilotes (il recommande notamment l’information obligatoire des occupants d’un bâtiment avant l'installation d’une antenne et la possibilité pour les maires de demander aux opérateurs des simulations du champ généré par une future antenne).
Une étude sur 16 quartiers pilotes
L'autre rapport étudie la faisabilité d'une réduction de l'exposition aux ondes des antennes relais de téléphonie mobile. Il retrace les expérimentations dans 16 quartiers pilotes représentatifs de la diversité des configurations urbaines. Ces travaux ont porté sur les mesures du niveau d’exposition aux antennes de téléphonie mobile et sur la simulation de la conséquence d’un abaissement des niveaux d’exposition.
Le rapport estime que "quel que soit le type d'environnement géographique, ces résultats montrent que l'exposition aux ondes radio émises par les antennes relais est très inférieure aux seuils réglementaires dans plus de 99,9% des cas pour les surfaces au sol et des façades de bâtiment". "Pour l'ensemble des 16 villes pilotes, environ 90% des niveaux d'exposition modélisés sont sous 0,7 V/m, et 99 % sous 2,7 V/m. La médiane est de 0,14 V/m (l'exposition est dans 50% des cas inférieure à 0,14 V/m.).
Le rapport note aussi que les mesures dans les lieux les plus exposés ont montré que, dans 20% des cas, les antennes relais ne sont pas la source principale d'exposition. Les autres sources sont notamment des bases de téléphone sans fil DECT, des émetteurs radio FM, des téléphones portables à proximité, des boîtiers multiservices Wi-Fi...
82% de perte de la couverture intérieure à Paris 14e
Réduire l'exposition à 0,6 V/m, comme l'ont demandé plusieurs associations, ainsi que le Conseil de l'Europe en mai 2011, "s'accompagnerait d'une forte détérioration de la couverture réseau, en particulier à l'intérieur des bâtiments" (82% de perte de la couverture intérieure à Paris 14e, 44% à Grenoble), estiment les auteurs du rapport. Selon leurs évaluations, pour concilier faible exposition et couverture satisfaisante, il faudrait multiplier le nombre de sites d'implantation d'antennes* "par un facteur au minimum égal à trois."
Par ailleurs, le déploiement de la 4G, simulé pour le rapport, augmenterait en moyenne, en façade et au sol, de 50% l'exposition du public aux radiofréquences.
L'association Robin des Toits, qui a participé au Copic, conteste le rapport. Elle dénonce un "regrettable détournement d'un travail scientifique", estimant que "le cahier des charges mis en place pour l'expérimentation de la baisse de puissance n'est pas respecté et que les résultats s'en trouvent biaisés, sur Grenoble notamment. L'objectif poursuivi est de discréditer la valeur cible de 0,6 V/m pourtant recommandée par le Conseil de l'Europe."
Une controverse qui dure depuis des années
En 2009, un rapport de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail – alors Afsset) avait recommandé une baisse des expositions aux ondes, tout en indiquant leur nocivité non prouvée. Cette recommandation avait été contestée par les académies de médecine, des sciences et des technologies.
* Selon les chiffres de l'Agence nationale des fréquences (ANFR), au 1er août 2013, on compte 37.664 sites équipés pour la 3G et 38.561 pour la 2G.
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Source : http://www.zdnet.fr/actualites/pour-abaisser-la-puissance-des-antennes-relais-il-faudrait-tripler-leur-nombre-39793430.htm