Les vives inquiétudes d’une mère à l’arrivée de la 5G - clicanoo.re - 25/06/2019

Marie vit depuis quatorze ans à deux pas seulement de deux antennes relais installées sur le toit de son immeuble. L’exposition aux ondes serait responsable, selon elle, des problèmes de santé de sa fille. Mais difficile pour cette mère de trouver une oreille attentive, alors que la qualité du réseau est devenue une priorité.



"Je ne suis pas contre la technologie, moi aussi j’ai un téléphone", souligne immédiatement Marie*. "Mais cette antenne relais se trouve à cinq mètres à peine de mon balcon. Pourquoi ils ne mettent pas ça là où il y a peu de gens, ou bien sur leurs balcons à eux ?", interroge légitimement cette mère de famille, inquiète pour sa santé et celle de ses enfants. Depuis quatorze ans, elle vit dans ce logement du centre-ville dionysien où ses quatre enfants ont grandi. "Ma fille, qui dort près de la fenêtre, souffre de douleurs musculaires et de maux de tête à répétition. Tout comme moi". Si le lien de cause à effet n’est pas officiellement prouvé, Marie est sûre que l’imposante antenne relais assurant les réseaux 2G/3G et 4G qui se trouve à deux pas, n’y est pas totalement étrangère. "J’ai commencé des démarches pour les faire déplacer, d’autant que le collège Saint-Michel est à deux pas, mais ça reste sans effet pour le moment". Surtout que la situation est loin de s’arranger…


Depuis début juin, un permis de construire pour l’installation d’une antenne 5G est affiché à l’entrée de l’immeuble. "On est même pas consulté, c’est le bailleur qui décide tout seul. Je paie pour un logement et je ne peux même pas en profiter pleinement". Car en guise de précaution, Marie a décidé de prendre des mesures radicales. "Je ne veux pas que les enfants se rendent sur le balcon. J’étends le linge, c’est tout".

 
La locataire a bien tenté de lancer une pétition qui a même recueilli l’unanimité dans l’immeuble. Mais les autorités se contentent de la renvoyer vers l’Agence nationale des fréquences (ANFR), à même de mesurer les ondes émises par les antennes. Par délégation de l’État, cette agence a notamment pour mission de s’assurer "du respect des limites d’exposition du public aux ondes". Le spécialiste est censé se déplacer depuis la métropole, et la mesure est en attente depuis déjà de longs mois… 

 
Vers un recours en justice ?
 

Même son de cloche chez Orange, qui renvoie à l’ANFR en ce qui concerne les études et mesures concernant les antennes relais en activité. L’opérateur se défend par ailleurs de toute prise de risque concernant les usagers situés à proximité des dispositifs. "Il n’y a pas de règlementation concernant les distances d’installation de nos antennes. Nous devons respecter les valeurs d’exposition électromagnétique dont les valeurs sont rappelées par l’Ineris". Quid de cette antenne précisément citée alors ? "Il est rappelé que dans le cas d’une antenne installée en terrasse, un équipement situé à une hauteur du sol de plus de 2,5 mètres est considéré dans la plupart des cas comme installé avec un périmètre de sécurité hors de portée du public. Le balisage du périmètre de sécurité n’est pas nécessaire", évoque pour sa part l’ANFR. Idem pour les établissements scolaires situés dans un rayon de cent mètres. "Le dossier précise les actions engagées pour assurer qu'au sein des établissements scolaires, l'exposition du public au champ électromagnétique émis par l'équipement ou l'installation est aussi faible que possible tout en préservant la qualité du service rendu".


Comme chaque année, et dans le cadre du déploiement de la 5G, l’ANFR doit effectuer une série de mesures afin de définir de nouveaux périmètres de sécurité liés à l’exposition aux ondes. L’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) devrait par la suite "vérifier la pertinence des modalités de déploiement de la 5G". Mais aucune étude ne vient pour l’heure infirmer ou confirmer avec certitude le risque pour la santé que présenteraient les antennes relais.


Pas nécessairement de quoi se rassurer pour l’heure chez Marie, qui envisage de saisir le tribunal administratif contre le permis de construire qui a été délivré au mois de juin par la mairie. "Je ne comprends pourquoi on doit absolument laisser ces deux antennes aussi près des habitations ?". 


La réponse pour Orange est évidente : "La qualité de la couverture est lié à l’implantation des antennes. Éloigner une antenne impactera nécessairement la qualité de la couverture et des communications. Les implémentations se font en concertation avec les autorités et conformément à la réglementation, pour assurer une qualité de service suffisante et le respect des normes en vigueur". 
 

Julien Georget
 
(*) Le prénom a été modifié.

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Source : https://www.clicanoo.re/Societe/Article/2019/06/25/Les-vives-inquietudes-dune-mere-larrivee-de-la-5G_581880
 

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