Un groupe invraisemblable de fugitifs a trouvé refuge dans un coin de nature sauvage de la Drôme, en France méridionale. Vivant dans d’étranges caravanes protégées par des blindages métalliques, ils se sont réunis dans un lieu boisé tenu secret. Ce ne sont pas les forces de l’ordre qu’ils fuient, ni le monde moderne en général, mais les ondes électromagnétiques.
Les résidents de la première « zone refuge » à avoir vu le jour en France sont venus pour trouver un asile contre cette pollution invisible de la vie moderne dont il disent qu’elle détruit leur vie. Ils font partie du groupe croissant de personnes « électrosensibles », des personnes qui déclarent être physiquement torturées par les technologies modernes du sans fil utilisées par les téléphones portables, les dispositifs WIFI et des douzaines d’autres installations. La plupart disent éprouver des douleurs physiques régulières à cause de ces appareils. « C’est le scandale de notre époque, comme l’amiante le fut avant que sa nocivité ne fût découverte », dit Serge Sargentini, un officier en retraite qui est à la tête de l’organisation Next-Up – un réseau militant qui a ouvert, le mois dernier, le refuge situé près de Valence à l’intention des personnes victimes des champs électromagnétiques (CEM).
Comme ses alliés d’Europe et des USA, M. Sargentini, qui est d’origine Corse, constate qu’après des années de déni et de raillerie, le monde commence à comprendre l’ampleur du désastre provoqué par « l’électrosmog ». Actuellement, les législateurs de Suisse et de Suède cherchent d’ailleurs à faire admettre des nouveaux seuils d’émission ainsi que la création de « zones blanches » à faible rayonnement, dans le but de procurer quelque répit aux personnes souffrantes. La France quant à elle a l’intention de réglementer l’usage du portable pour les enfants, tandis que la ville de Paris a débranché le WIFI dans les bibliothèques. Dans des jugements qui feront date, deux Tribunaux ont ordonné aux opérateurs de Téléphonie mobile de démanteler des pylônes qui étaient situés près de lieux d’habitation.
Les électrosensibles accusent les « négationnistes » d’étouffer la recherche sur les pathologies engendrées par les rayonnements électromagnétiques qui, disent-ils, vont du cancer à la maladie d’Alzheimer, en passant par des migraines, des nausées et du stress. « Il devra y avoir un nouveau Nüremberg », déclare M. Sargentini, qui a travaillé dans les radars militaires avant de devenir un militant. « Tous ceux qui auront caché la vérité à la population devront rendre des comptes à la justice ».
Actuellement, les personnes qui souffrent d’électrosensibilité représentent près de 8 % de la population ; mais la plupart d’entre elles n’en sont pas conscientes, font remarquer les militants. La plupart des EHS sont des femmes. Aussi bien, Next-Up Organization est assaillie par les demandes de séjours depuis que l’existence d’une zone refuge a été médiatisée, mais seulement une demi-douzaine de places sont disponibles en rotation.
Las d’être adressés à des psychiatres ou à des neurologues, les résidents de cette semaine ont décrit le soulagement qu’ils ont éprouvé le jour où ils se sont rendu compte que leurs maux étaient causés par les ondes toxiques. Anne Boury, 48 ans, chargée de communication, décrit la souffrance qu’elle endure à proximité des téléphones portables. « Quand quelqu’un téléphone derrière moi, j’ai la sensation d’être poignardée dans le dos », dit-elle. Elle porte un élégant châle dont les fibres métalliques l’aident à se protéger des CEM, qui sont toujours présents.
Cindy, 33 ans, photographe en Californie, dit qu’elle s’est rendue en France parce que les autorités étaient en avance sur les États-Unis pour commencer à comprendre l’EHS. Claudie, 55 ans, enseignante en école primaire, déclare que les micro-ondes stimulent le cerveau comme la nicotine. « Les gens ne veulent pas l’admettre parce qu’ils ne veulent pas abandonner leur drogue. » Elle est incapable de voyager en train et conduit seulement de nuit. « Je sens les antennes relais avant de les voir », dit-elle.
Curieusement, des trains circulent tout près du refuge. Juste en dessous, dans un tunnel, passe comme un éclair le TGV Méditerranée ; mais Next-Up Organisation travaille déjà à la création d’un village sans ondes sur un site encore plus calme.
Charles Bremner, Valence
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Source : http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/europe/article6805895.ece
Traduction Robin des Toits (Bénédicte Michel)
Les résidents de la première « zone refuge » à avoir vu le jour en France sont venus pour trouver un asile contre cette pollution invisible de la vie moderne dont il disent qu’elle détruit leur vie. Ils font partie du groupe croissant de personnes « électrosensibles », des personnes qui déclarent être physiquement torturées par les technologies modernes du sans fil utilisées par les téléphones portables, les dispositifs WIFI et des douzaines d’autres installations. La plupart disent éprouver des douleurs physiques régulières à cause de ces appareils. « C’est le scandale de notre époque, comme l’amiante le fut avant que sa nocivité ne fût découverte », dit Serge Sargentini, un officier en retraite qui est à la tête de l’organisation Next-Up – un réseau militant qui a ouvert, le mois dernier, le refuge situé près de Valence à l’intention des personnes victimes des champs électromagnétiques (CEM).
Comme ses alliés d’Europe et des USA, M. Sargentini, qui est d’origine Corse, constate qu’après des années de déni et de raillerie, le monde commence à comprendre l’ampleur du désastre provoqué par « l’électrosmog ». Actuellement, les législateurs de Suisse et de Suède cherchent d’ailleurs à faire admettre des nouveaux seuils d’émission ainsi que la création de « zones blanches » à faible rayonnement, dans le but de procurer quelque répit aux personnes souffrantes. La France quant à elle a l’intention de réglementer l’usage du portable pour les enfants, tandis que la ville de Paris a débranché le WIFI dans les bibliothèques. Dans des jugements qui feront date, deux Tribunaux ont ordonné aux opérateurs de Téléphonie mobile de démanteler des pylônes qui étaient situés près de lieux d’habitation.
Les électrosensibles accusent les « négationnistes » d’étouffer la recherche sur les pathologies engendrées par les rayonnements électromagnétiques qui, disent-ils, vont du cancer à la maladie d’Alzheimer, en passant par des migraines, des nausées et du stress. « Il devra y avoir un nouveau Nüremberg », déclare M. Sargentini, qui a travaillé dans les radars militaires avant de devenir un militant. « Tous ceux qui auront caché la vérité à la population devront rendre des comptes à la justice ».
Actuellement, les personnes qui souffrent d’électrosensibilité représentent près de 8 % de la population ; mais la plupart d’entre elles n’en sont pas conscientes, font remarquer les militants. La plupart des EHS sont des femmes. Aussi bien, Next-Up Organization est assaillie par les demandes de séjours depuis que l’existence d’une zone refuge a été médiatisée, mais seulement une demi-douzaine de places sont disponibles en rotation.
Las d’être adressés à des psychiatres ou à des neurologues, les résidents de cette semaine ont décrit le soulagement qu’ils ont éprouvé le jour où ils se sont rendu compte que leurs maux étaient causés par les ondes toxiques. Anne Boury, 48 ans, chargée de communication, décrit la souffrance qu’elle endure à proximité des téléphones portables. « Quand quelqu’un téléphone derrière moi, j’ai la sensation d’être poignardée dans le dos », dit-elle. Elle porte un élégant châle dont les fibres métalliques l’aident à se protéger des CEM, qui sont toujours présents.
Cindy, 33 ans, photographe en Californie, dit qu’elle s’est rendue en France parce que les autorités étaient en avance sur les États-Unis pour commencer à comprendre l’EHS. Claudie, 55 ans, enseignante en école primaire, déclare que les micro-ondes stimulent le cerveau comme la nicotine. « Les gens ne veulent pas l’admettre parce qu’ils ne veulent pas abandonner leur drogue. » Elle est incapable de voyager en train et conduit seulement de nuit. « Je sens les antennes relais avant de les voir », dit-elle.
Curieusement, des trains circulent tout près du refuge. Juste en dessous, dans un tunnel, passe comme un éclair le TGV Méditerranée ; mais Next-Up Organisation travaille déjà à la création d’un village sans ondes sur un site encore plus calme.
Charles Bremner, Valence
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Source : http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/europe/article6805895.ece
Traduction Robin des Toits (Bénédicte Michel)