"Le débat sur les antennes relais fait salle comble" - Ouest France - 01/03/2012

Reportage



Les riverains du terrain des sports de Port-Blanc espéraient voir du monde à leurs côtés. Pari réussi. À 14 h 30, plus une chaise de libre dans la salle du conseil de la mairie. Une centaine de personnes avaient fait le déplacement pour assister à la réunion publique d'information sur le projet d'installation de deux pylônes antennes relais de 24 mètres de haut, situés en bordure du stade. Face à eux, les représentants des opérateurs Free et Orange.

À la question de la nécessité d'installer deux antennes, Dominique Maréchal, responsable territorial de négociation chez Orange, a été clair : « Chaque opérateur a l'obligation d'avoir son propre réseau ». Et d'appuyer : « Si nous avions mis nos antennes sur le même pylône, il en aurait fallu un très volumineux et beaucoup plus haut ».

En zone « illégale »

Problème, selon le collectif Port-Blanc - La Fourberie, la zone que les deux opérateurs ont choisi ne serait pas légale. « Le plan d'occupation des sols de la ville stipule que le stade est dans une zone qui ne peut recevoir que des équipements d'utilité sportive », précise Claude Dupuis, l'un des membres du collectif. « Une antenne relais est considérée comme un service public, c'est donc possible », répond Sylvie Mallet, la maire, qui n'a eu de cesse de marteler son manque de pouvoir dans cette affaire.

Rien, selon la maire, n'a pu empêcher l'autorisation d'installation des antennes. La réunion d'hier visait donc plus à informer les Dinardais qu'à les consulter pour valider ou non ce projet. Reste l'inquiétude des riverains face à la potentielle dangerosité des antennes relais.

« Il existe des risques sanitaires graves, confirmés par le conseil de l'Europe, qui a demandé à tous les pouvoirs publics de fixer une limite d'intensité », souligne Marc Cendrier, représentant l'association des Robin des toits. Pour lui, le champ électromagnétique d'une antenne « ne doit pas dépasser 0,6 volt par mètre ».

Avec force chiffres, les opérateurs ont tenté de rassurer le public. « Nous venons d'installer trois antennes à Binic ; le taux relevé est de 0,66 volt par mètre en moyenne », a plaidé le représentant Orange. « L'OMS a dit que le champ électromagnétique était possiblement cancérigène », s'inquiète Claude Dupuis. Pour lui, pas de doute avec le projet dinardais : « Les antennes sont trop proches des habitations ».

Des contrôles inopinés

Dans ce cas, où implanter ces deux installations ? « On aurait pu travailler ensemble avant sur ce dossier et trouver un emplacement adéquat », regrette le collectif Port-Blanc - La Fourberie. « On ne peut pas non plus dire ' pas chez moi, chez les autres ', note Sylvie Mallet, c'est trop facile ».

Pour rassurer les riverains, la maire leur a promis de financer (sur les deniers publics) des cabinets indépendants pour contrôler « de manière inopinée » les valeurs du champ magnétique émis par les antennes. « En tant qu'élu, nous avons la responsabilité de couvrir le territoire en téléphonie mobile, affirme Sylvie Mallet. À partir de là, il faut accepter les choses. Mais nous pouvons les contrôler et les maîtriser. »

Stéphanie BAZYLAK

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Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Le-debat-sur-les-antennes-relais-fait-salle-comble-_-2050179------35288-aud_actu.Htm




Robin Des Toits
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