Le calendrier de la 4G retardé à cause de la difficulté à déployer des antennes ? - ZDNet - 29/03/2012

Business - C'est la principale angoisse des opérateurs. La pression des riverains et des associations, notamment sur les maires, retarde considérablement l'installation de nouveaux équipements 4G.



La 4G sera une réalité commerciale début 2013 ont annoncé les trois grands opérateurs français. On sait que ces lancements sont stratégiques, tant pour accompagner l'explosion des usages que pour générer de nouveaux revenus.
 
Mais ce calendrier pourrait être retardé, avouent à demi-mot les responsables réseaux de Bouygues Telecom ou de SFR. Le problème réside dans l'installation de nouvelles antennes, notamment dans les grandes villes.
 
"C'est de plus en plus compliqué de déployer. A Paris, c'est quasiment impossible", nous confie un responsable de SFR. On comprend alors pourquoi les villes pilotes choisies sont en province : Lyon, Marseille, Montpellier. "La logique aurait voulu que nous inaugurions la 4G à Paris, mais la situation nous pousse à débuter ailleurs".
 
"Quasiment impossible à déployer à Paris"
 
"C'est une vraie source d'angoisse", poursuit-il. Car si dans certains cas, la 4G ne nécessite qu'une mise à jour de certains équipements, dans d'autres, il faut déployer à nouveau.
 
Ces difficultés sont les mêmes en province où les maires sont sous pression. "Ils sont entre le marteau et l'enclume. Certains de leurs administrés exigent d'avoir de la 3G tandis que d'autres réclament dans le même temps de retirer une antenne trop proche de leur maison. Quelle est la responsabilité de l'Etat ?", s'interroge notre interlocuteur.
 
Les associations de consommateurs sont très actives en la matière et réussissent à obtenir en justice le démontage d'antennes ici et là. Par ailleurs, en période d'élections, les maires sont tentés de se ranger du côté des habitants que de celui des opérateurs. Ces derniers doivent alors multiplier les actions pour avancer. Quand ça avance...
 
Dans certains endroits, c'est le blocage total. Ailleurs, les délais de négociations ont été démultipliés, nous explique-t-on. Pourtant, les maires ont vu leur marge de manoeuvre réduite par le Conseil d'Etat.
 
Pas de pouvoir de régulation accordé aux maires
 
Saisi par des opérateurs, l'institution s'est prononcé sur la légalité de trois arrêtés pris par les maires de Saint-Denis, Pennes-Mirabeau et Bordeaux visant à réglementer de façon générale et unilatérale l'implantation des antennes de téléphonie mobile sur ces communes.
 
Les municipalités justifiaient « leur intervention sur le fondement de leur compétence de police générale, au nom du principe de précaution. » Mais selon le Conseil d'Etat, le législateur n'accorde pas aux mairies ce pouvoir de régulation.
 
Selon lui, seules les autorités de l'Etat désignées par la loi sont compétentes dans ce domaine, c'est-à-dire le ministère chargé des Communications électroniques, l'Arcep et l'ANFR (Agence nationale des fréquences).
 
Et les maires ? Il est prévu par le législateur qu'ils soient informés, à leur demande, de l'état des installations radioélectriques exploitées sur le territoire de leurs communes.
 
Si un maire ne dispose donc pas de la compétence nécessaire pour réglementer de façon générale l'implantation des antennes relais de téléphonie mobile, il n'est toutefois pas sans autorité sur cette question tient à préciser le Conseil d'Etat. Notamment en exerçant un pouvoir de précaution.
 
Dialogue très difficile, retards accumulés
 
Cette décision ne préjuge « ni de la légalité des règlements nationaux applicables ni de l'éventualité de décisions individuelles de police municipale que les maires pourraient prendre, notamment en cas d'urgence, concernant une antenne relais déterminée, au regard de circonstances locales exceptionnelles. »
 
L'association Robin des Toits estime que le nouveau cadre implique une "dépossession du pouvoir des maires" en matière de pouvoir réglementaire sur l'implantation des antennes. Pour les opérateurs au contraire, les pouvoirs des maires restent suffisants pour bloquer les déploiements.
 
Des blocages qui se multiplient selon eux. Le dialogue semble aujourd'hui très difficile et les opérateurs voient s'accumuler les retards. Ils espèrent qu'un nouveau contexte politique dans les prochains mois fasse bouger les lignes.
 

Thomas B
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