Tout part d’un panneau d’affichage. Sans y prêter trop d’attention, un Rochois tombe sur l’annonce d’un permis de construire et découvre avec stupeur qu’une antenne de vingt mètres de haut doit sortir de terre d’ici la fin mars. Interloqué, ce parent d’élève se rend à la mairie en quête d’informations. Le courant passe, élus et administrés partagent leurs inquiétudes. Ils sont sur la même longueur d’onde.
Autour de la gare de La Roche-sur-Foron, les établissements scolaires pullulent. Quatre écoles, un collège et un établissement d’enseignement supérieur dans un rayon de 400 m, soit près de 1 000 élèves. Leurs parents s’interrogent : « Les ondes diffusées et reçues par la future antenne seront-elles dangereuses pour leur santé ? ».
Soucieux, ils ne comptent pas attendre que la communauté scientifique tranche définitivement sur la dangerosité des ondes électromagnétiques. « Au nom du principe de précaution, nous nous devons d’exiger que cette antenne soit déplacée », estiment Bruno Fonnesu et Emmanuel Moreau, les deux Rochois à l’initiative du collectif Non à l’antenne relais rochoise. « Si rien ne bouge, nos enfants seront exposés huit heures par jour à ces ondes. »
« Une question de santé publique »
Les deux voisins ont lancé une pétition en ligne qui en une semaine a déjà réuni plus de 650 signatures. Pour se faire entendre, ils se sont adressés aux parents d’élèves et aux enseignants des établissements voisins. « Beaucoup n’avaient même pas connaissance du projet. C’est pourtant une question de santé publique », s’insurge Bruno Fonnesu. La mairie, désemparée, a voté une motion demandant à la SNCF de déplacer l’antenne dans une zone moins habitée.
Riverains et parents d’élèves se mobilisent. Dans un mois, le pylône de vingt mètres de haut se dressera dans les airs. Le combat s’annonce rude, la SNCF reste propriétaire du terrain et le plan local d’urbanisme lui est favorable.
Interpellée sur la question, l’entreprise ferroviaire défend l’emplacement de son antenne. « Pour des raisons de sécurité et d’exploitation, nous devons rester à proximité des voies ferrées », explique-t-elle avant d’ajouter : « Nos antennes n’émettent que dans un périmètre réduit, de faible largeur, comprenant uniquement les voies et leurs abords immédiats ». Une réponse qui risque de ne pas plaire au collectif, loin de baisser les bras. « S’il faut sortir dans la rue, nous le ferons », préviennent-ils.
Par Baptiste SAVIGNAC
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Source : https://www.ledauphine.com/actualite/2019/02/26/mobilisation-citoyenne-contre-l-antenne-du-leman-express