Aux États-Unis, le gouvernement a commencé à mettre aux enchères les gammes de fréquences qui seront utilisées pour le réseau de communication mobile de prochaine génération appelé 5G, et qui promet des vitesses de téléchargement 100 fois plus rapide qu’avec la 4G.
“Mais certaines de ces fréquences sont proches de celles utilisées par les satellites pour des observations cruciales de la Terre, rapporte Nature, et les météorologues craignent que les transmissions 5G provenant de téléphones portables et d’autres équipements ne viennent interférer avec leur collecte de données.”
Par exemple, explique la revue scientifique, la vapeur d’eau dans l’atmosphère émet un faible signal à une fréquence de 23,8 gigahertz, capté par les satellites d’observation de la Terre. Une station 5G émettant presque à la même fréquence enverrait un faux signal qu’il serait impossible de distinguer du signal “naturel” de la vapeur d’eau.
Mieux partager le spectre électromagnétique
Ainsi, à moins que les opérateurs de télécommunications ou les régulateurs américains ne prennent des mesures pour réduire ce risque d’interférence, les prévisions météorologiques pourraient s’en trouver moins précises. Et pas seulement aux États-Unis. Les météorologues soulignent que les données collectées par les satellites américains servent à alimenter les modèles de prévisions météo dans de nombreux pays.
Les astronomes, les météorologues et autres scientifiques qui travaillent avec les ondes électromagnétiques s’emploient depuis longtemps à partager le spectre avec d’autres utilisateurs, comme les entreprises de télécommunications, n’hésitant pas, parfois, à occuper des fréquences différentes afin d’éviter d’éventuels conflits.
Mais, déplore dans Nature Stephen English, météorologue au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, au Royaume-Uni :
C’est la première fois que nos fréquences les plus précieuses, nos ‘joyaux de la couronne’, si j’ose dire, sont menacées – celles que nous devons absolument défendre quoi qu’il advienne.”
À partir du 28 octobre, des régulateurs du monde entier se réuniront en Égypte à Charm El-Cheikh “afin de négocier des accords internationaux qui établiront quelles fréquences les entreprises pourront utiliser pour les transmissions en 5G, et quel niveau d’interférence est tolérable avec les fréquences d’observation de la Terre”,détaille Nature.
---
Source : h ttps://www.courrierinternational.com/article/technologie-la-5g-menace-les-previsions-meteo