"Eviter les scandales sanitaires : les candidats interpellés" - Metro - 16/04/2012

Plusieurs ONG ont formulé lundi au Sénat 25 propositions pour mieux gérer les problèmes de santé et d'environnement



Le bisphénol A, perturbateur endocrinien, a été interdit en France dans les biberons après une forte mobilisation d'ONG et de la société civile Photo : nerissa's ring/flickr.com
"Aujourd'hui, en matière de scandale sanitaire, attendre d'avoir des preuves pour agir, c'est comme mettre une ceinture de sécurité après l'accident." Pour Etienne Cendrier, porte-parole de l'association Robin des toits, il faudrait encadrer les problèmes de santé et d'environnement bien avant que la crise éclate. Ce « lanceur d'alerte » sur le sujet des ondes électromagnétiques, s'est associé à plusieurs ONG pour interpeller les candidats à l'élection présidentielle et formuler une proposition de loi pour la prochaine majorité politique.

Dans un premier temps, les associations ont fait le constat que tous les scandales des dernières années (Bisphénol, Médiator, pollution de l'air, amiante) obéissaient au même scénario : le lancement d'un nouvelle molécule ou d'un nouveau produit, des alertes scientifiques passées sous silence, des créations de normes protégeant les industriels, avec des études rassurantes émanant du secteur, puis un attentisme des décideurs politiques alors que les organismes d'assurances commencent à s'inquiéter et enfin, une crise sanitaire.

"Eviter les angles morts entre santé et environnement"
Pour y remédier, la première urgence est, selon eux, de réformer les agences de sécurité sanitaire : rattacher la direction général de l'alimentation au ministère de la Santé, plutôt qu'à l'Agriculture, créer un Institut de veille environnemental, sur le modèle de l'Institut de veille sanitaire, et intégrer l'environnement dans tous les plans de santé (cancer, obésité, Alzheimer). "Cela éviterait les angles morts comme pour le diabète : le nombre de cas a été multiplié par sept en vingt ans, mais on n'étudie pas les facteurs environnementaux, comme le rôle des perturbateurs endocriniens, car le sujet est pris en charge par le plan nutrition santé uniquement", déplore André Cicollela, du Réseau environnement santé. Les ONG proposent aussi de renforcer le rôle de la justice, en créant des pôles de santé publique, à l'image des pôles financiers, et en protégeant davantage les experts et les lanceurs d'alerte.

"Ne pas perdre de temps"
Auditionnés lundi matin au Sénat, les représentants de quatre partis (EELV, PS, Front de gauche, Modem) ont accueilli favorablement ces propositions. L'ancienne ministre de l'environnement, Chantal Jouanno, a aussi salué ces idées "à titre personnel", mais en précisant qu'elle ne représentait pas le candidat Nicolas Sarkozy. Pour Nicolas Imbert, directeur de l'association Green Cross, les ONG doivent mettre la pression rapidement : "Il ne faut pas perdre de temps, c'est le genre de changement qui se fait dans les trois ou les six premiers mois de la mandature, comme le Grenelle de l'environnement."


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Source : http://www.metrofrance.com/info/eviter-les-scandales-sanitaires-les-candidats-interpelles/mldp!PbqC5gwXu65OI/


Robin Des Toits
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