Des parents d'élèves mobilisés contre des antennes à Sanquinet - France 3 Aquitaine - 07/03/2009

Ils protestent contre l'installation d'antenne relais à côté de l'école de leurs enfants à Sanguinet.



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Neuf antennes-relais de téléphonie mobile installées juste à côté des écoles maternelle et élémentaire de Sanguinet, dans le nord des Landes, suscitent l'opposition d'un collectif de parents d'élèves, dont certains sont allés jusqu'à retirer leurs enfants.

"On n'est pas des intégristes, on a tous des téléphones portables. Mais ce qui compte, c'est la santé de nos enfants. On ne veut pas qu'ils nous disent un jour: "Tu savais, et tu n'as rien fait"", clament d'une même voix, Christian Viau et Karine Morelle, deux parents d'élèves qui ont choisi, il y a plusieurs mois, de "déscolariser" leurs enfants.

Les neuf antennes-relais contestées appartiennent à deux opérateurs et sont installées sur un château d'eau, dominant bâtiments et cour de récréation des écoles maternelle et élémentaire fréquentées par 340 élèves.

"J'ai appliqué pour mon enfant le principe de précaution que les autorités ont refusé d'appliquer", souligne Christian Viau dont le fils de 5 ans va depuis septembre dans une école privée à La Teste-de-Buch (Gironde), à 20 km de Sanguinet. "On a échangé un danger pour un autre puisque, avec deux aller-retour quotidiens, ma femme est obligée de faire 80 kms par jour sur la route", reconnaît-il.

Ces deux parents d'élèves, et une dizaine d'autres, ont créé un collectif, fraîchement affilié à l'association nationale "Robin des toits", visant à obtenir le déplacement des émetteurs. Une lettre ouverte, signée par quelque 300 personnes dont "une grande majorité" de parents d'élèves, va prochainement être remise au maire de la commune, précisent-ils.

Le maire Gilles Laborde se dit d'ailleurs sensible aux inquiétudes des parents et affirme que "le processus de déplacement des antennes est en cours", mais sans pouvoir se prononcer sur une date.

Les membres du collectif ont forgé leur conviction de la dangerosité des émetteurs en lisant des rapports scientifiques consultables sur internet.

"A l'heure actuelle, il faut vraiment avoir des oeillères pour ne pas prendre en compte toutes les études indépendantes rendues publiques", affirme Christian Viau, citant notamment l'étude internationale "BioInitiative" datant de 2007. "Pour moi, on vit la même histoire que pour l'amiante", renchérit Karine Morelle, dont les deux enfants sont désormais scolarisés à Saint-Pierre-du-Mont (Landes) en attendant l'éventuel déplacement des antennes-relais.

"Tous les rapports scientifiques disent qu'on peut utiliser la téléphonie mobile correctement en abaissant les seuils d'émission des antennes-relais et en les déplaçant à 300 mètres des habitations", ajoute-t-elle.

La question sera au coeur d'une table ronde gouvernementale prévue le 26 mars alors que deux opérateurs, SFR et Bouygues Télécom, ont récemment été condamnés à démonter une de leurs antennes-relais, en raison de l'incertitude sur leur impact sanitaire.

L'Académie nationale de Médecine a souligné mercredi l'absence de risque démontré des antennes-relais. Toutefois, certaines personnes habitant dans le voisinage des antennes se plaignent de soucis de santé.

"C'est un sujet sensible pour les parents comme pour les élus", confirme Elisabeth Lefeuvre, l'adjointe au maire de Sanguinet en charge des affaires scolaires. Mais elle rappelle que les élus locaux n'ont pas tous les pouvoirs en la matière, citant par exemple l'obligation de couverture des opérateurs.



Robin Des Toits
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