Côtes d'Armor. Fronde contre le wimax, "internet du pauvre" - 17/03/2011



Le Plérinais Alain Goater s'inquiète des effets néfastes des ondes radio émises par les antennes sur la santé. Photo G.H.
La fronde contre le Wimax prend de l'ampleur dans les Côtes-d'Armor. La liste des collectifs opposés à cette technologie censée permettre un accès haut-débit à internet dans les zones rurales s'allonge. Le choix du conseil général est plus que jamais remis en cause.

Qu'ils soient de Quemper-Guézennec, Plérin, Guingamp, Pluzunet, Tonquédec, Plouisy, Ploumagoar, Plouëc-du-Trieux ou encore Pontrieux, tous ont le même mot à la bouche, quand il s'agit d'évoquer le Wimax: «Aberrant». C'est pourtant la technologie qu'a choisie le conseil général des Côtes-d'Armor pour desservir en haut-débit les zones rurales trop éloignées des centraux téléphoniques. Des zones «blanches» ou «grises», parents pauvres du département à l'ère du numérique. «On a vraiment l'impression d'être considérés comme des citoyens de seconde zone», n'hésite pas à lâcher Jeanne Le Pape, du collectif de Pluzunet-Tonquédec. À première vue, cette technologie, assez simple à mettre en oeuvre, semble pourtant offrir tous les gages de réussite. La connexion à internet s'effectue par ondes radio (wi-fi). Un signal d'une portée de 50km environ est émis depuis une antenne placée en hauteur (pylône, château d'eau). La réception de ce signal nécessite l'installation d'une autre antenne chez l'internaute. C'est la société@rmoric Connectic, filiale d'Eiffage, qui est chargée d'installer les 35 stations Wimax nécessaires pour couvrir le «no net land» costarmoricain. Actuellement, 27sont en service, cinq installées et trois en négociation. Or, personne ne veut de cette technologie dans les secteurs concernés. Seule une grosse centaine de personne s'est pour l'instant, abonnée. «Parce que le Wimax ne fonctionne pas, qu'il est dépassé, coûte extrêmement cher à installer et s'avère dangereux pour la santé!», résume Eric Marcadé, délégué régional de l'association Robin des Toits, qui s'est jointe à l'intercollectif costarmoricain.

«On demande l'équité»

Du point de vue strictement technique, les opposants au Wimax estiment que cette technologie est «très inférieure» à celle du filaire, «mal armée pour l'avenir» et deviendra donc vite «obsolète». «Surtout, elle ne fonctionne pas, s'insurge Jeanne Le Pape. Certains obstacles empêchent les ondes de passer. Le nombre de personnes éligibles au Wimax est ridiculement bas. L'autre jour, mes enfants cherchaient un horaire de train sur internet. Au bout d'une demi-heure, ils ont abandonné. Ils auraient mieux fait d'aller à la gare pour obtenir l'information, ça aurait été plus rapide!» «Actuellement, nous avons le droit à l'internet du pauvre, s'emporte un autre membre de l'intercollectif. Eten plus on se fait avoir. Pour un coût d'abonnement équivalent à celui d'un opérateur ADSL classique, nous n'avons pas le triple-play (internet, téléphonie, télévision). Pour le téléphone, il faut encore payer. Pour la télévision, c'est impossible! Nous demandons seulement l'équité»

Dangereux pour la santé?

Le Wimax semble aussi poser question au niveau sanitaire. «La présence d'antennes sur les châteaux d'eau a des effets néfastes sur la santé humaine dans un rayon de 500m», affirme Eric Marcadé, qui s'appuie sur l'avis de la communauté scientifique internationale. «Elle estime que cette technologie présente un risque avéré. Notamment pour les gens qui présentent déjà une électro hypersensibilité (EHS). Leur vie va devenir insupportable...». Sibien que d'autres départements français ont purement et simplement abandonné leur projet Wimax. Les collectifs costarmoricains aimeraient que leur conseil général en fasse autant. Au plus vite.


Contact M.Le Mau, tél.02.96.44.25.40.

Gwendal Hameury

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Source : http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/wimax-fronde-contre-l-internet-du-pauvre-17-03-2011-1237589.php?id=66382



Robin Des Toits
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