Bouygues Telecom réclame 200.000 euros à un opposant aux antennes-relais - Zdnet 24/05/2005

Christophe Guillemin, publié le 24 mai 2005



Juridique - Un militant associatif est poursuivi par Bouygues Telecom pour diffamation devant le TGI de Paris. En 2003, il a accusé dans la presse les opérateurs mobiles de tricher en baissant la puissance de leurs antennes lors de mesures de contrôle.

Etienne Cendrier pourrait avoir à payer 200.000 de dommages et intérêts à Bouygues Telecom, si le tribunal de grande instance de Paris (TGI) suit la demande de l'opérateur. Ce militant associatif, qui lutte contre certaines implantations abusives des antennes-relais des opérateurs mobiles, est poursuivi pour avoir tenu dans le Journal du dimanche (JDD) des propos jugés diffamatoires par Bouygues Telecom.

Le 9 novembre 2003, il affirmait dans le JDD que les mesures de puissance des antennes présentées par les opérateurs étaient biaisées: «Nous pensons en effet que les opérateurs sont prévenus en amont, ce qui leur permet de tricher en baissant les puissances.» «Il y a actuellement à Paris un chercheur qui trouve des résultats élevés quand il fait des mesures tout seul et des expositions minimales quand il travaille en prévenant les opérateurs (...) Les opérateurs dissimulent les vraies expositions de la population pour une histoire de gros sous.»

À l'époque, Etienne Cendrier était porte-parole de l'association Priartem (*), avant de créer Robin des toits, une autre association qui poursuit les mêmes objectifs.

Bouygues Telecom estime que ces propos ont porté «une atteinte considérable» à son image et qu'ils sont non fondés. «Les plus grands experts nommés par l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) concluent au fait qu'il n'y a aucun danger», argumente l'avocat de l'opérateur Me Olivier Metzner, pour l'AFP.

Orange et SFR ont également déposé plainte

De son côté, la défense estime que «la preuve n'a pas été fournie qu'Etienne Cendrier a bien tenu ses propos», indique à ZDNet Me Richard Forget. Ajoutant: «La hauteur des dommages et intérêts me semble totalement disproportionnée.» Quant à Etienne Cendrier il se dit déterminé à poursuivre ses actions. «Je ne suis pas échaudé et continuerai à militer tant que la sécurité sanitaire ne sera pas garantie dans la téléphonie mobile», nous a-t-il déclaré. Le délibéré est fixé au 27 juin prochain.

Orange et SFR poursuivent également le militant associatif pour les mêmes propos. À l'opposé de Bouygues Telecom, qui l'a attaqué à titre personnel au civil, ils ont opté pour une procédure en pénal visant aussi le JDD. En décembre 2003, les deux opérateurs ont ainsi déposé une plainte à l'encontre du journal et d'Etienne Cendrier pour complicité de diffamation. L'instruction est close et les audiences devraient débuter dans les semaines à venir.

http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,39226330,00.htm

Robin Des Toits
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