"Antennes-relais : les écologistes veulent limiter l'exposition aux ondes" - Le Monde - 24/09/2012

Les parlementaires écologistes sont décidés à mettre fin au vide juridique qui entoure l'installation des antennes-relais. Une proposition de loi devrait être déposée, début 2013, par la sénatrice (EELV) Leila Aïchi. La dernière tentative de légiférer, menée en 2009 par des députés pour limiter le voltage et encadrer le déploiement des antennes-relais, n'a jamais abouti.



Le seul décret applicable sur les seuils d'exposition aux ondes date de 2002 et fixe des valeurs limites comprises entre 41 volts par mètre (V/m) et 61 V/m. Les associations réclament un seuil de 0,6 V/m.

La conférence environnementale organisée les 14 et 15 septembre par le gouvernement a très peu abordé la question des champs électromagnétiques. Dans sa feuille de route pour la transition énergétique transmise aux ministères, la ministre de l'écologie, Delphine Batho, indique seulement que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail procédera, d'ici à la fin de l'année, à l'actualisation de l'expertise sur les effets sanitaires des radiofréquences.

Cette étude, publiée en 2009, avait conclu que les données issues de la recherche expérimentale disponibles n'indiquaient pas d'effet à court ni à long terme de l'exposition aux radiofréquences. Par ailleurs, l'expertise estimait que la demande de réduction des niveaux d'exposition à 0,6 V/m "ne reposait sur aucune justification scientifique". Les auteurs insistaient sur l'augmentation du nombre d'antennes qu'entraînerait une telle mesure.

ENCADRER LES OPÉRATEURS

L'absence de législation nationale a conduit les villes à se doter de chartes pour tenter d'encadrer les opérateurs et rassurer leurs habitants. Mais le Conseil d'Etat ne leur reconnaît aucune valeur juridique.

A Paris, il a fallu plus de deux ans de négociations pour que les opérateurs de téléphonie mobile (Bouygues, Orange, SFR et Free) et la Mairie parviennent à un accord, lundi 17 septembre, sur l'installation des antennes-relais sur les toits de la capitale. Devenue caduque, la charte signée en 2003 fixait à 2 V/m le niveau moyen d'exposition de la population dans les lieux de vie.

Pressée par les élus écologistes, la municipalité demandait l'abaissement de ce seuil. Les opérateurs souhaitaient au contraire le relever à 10 V/m, voire 15 V/m. Pour faire céder les opérateurs, pressés de déployer les réseaux 4G, Paris avait brandi la menace de geler les demandes d'installation d'antennes sur ses propres bâtiments.

La municipalité a finalement obtenu une légère baisse, même si le changement de protocole de mesure complique la comparaison. L'exposition, auparavant calculée sur trois points et sur vingt-quatre heures, sera désormais calculée en pic d'exposition, au point le plus exposé quel que soit le moment.

Le projet de charte fixe "deux niveaux de champs maximaux à ne pas dépasser dans les lieux de vie fermés (appartements, bureaux)" : 5 V/m et 7 V/m, selon que la 4G sera présente ou non. Selon l'ancien calcul, cela signifie que le seuil d'exposition a été ramené de 2 V/m à 1,6 V/m. C'est encore trop pour une association comme Robin des toits, qui a dénoncé "un vrai recul".

A l'étranger, la Grèce, la Belgique, l'Autriche ont limité l'exposition à 3 V/m. La ville de Salzbourg, en Autriche, est descendue à 0,6 V/m.

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Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/24/antennes-relais-les-verts-veulent-limiter-l-exposition-aux-ondes_1764021_3244.html

Robin Des Toits
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