'Antennes-relais : faut-il s'inquiéter ?' - Une du Parisien - 16/03/2009

Tous les jours s’ouvrent de nouvelles batailles contre les antennes-relais. Une table ronde sera organisée le 23 avril par le gouvernement pour examiner leur effet potentiel sur la santé.



'Pourquoi les antennes-relais font peur ?'

« Les ondes, c’est invisible et c’est peut-être pour ça que les gens en ont peur. » L’Association française des opérateurs de téléphonie mobile (Afom) s’explique mal les craintes grandissantes de l’opinion publique envers les antennes-relais de téléphonie mobile.
L’Académie de médecine a eu beau répéter que ces pylônes ne présentaient aucun risque pour la santé des riverains et le Premier ministre relayer ce message rassurant, rien n’y fait.

La peur est là.


Pression des opposants

Sous la pression de leurs administrés, de plus en plus de maires s’opposent au déploiement de pylônes sur leur commune, comme à Valence ou à Lyon. Des parents d’élèves obtiennent le démontage d’antennes installées sur les écoles. Et trois jugements viennent de contraindre Bouygues, Orange et SFR à démonter une de leurs antennes. Les opérateurs craignent de voir se multiplier les procès et en appellent au gouvernement. Une table ronde sera organisée fin avril sous la houlette de Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé.
« L’hypothèse d’un risque pour la santé des populations vivant à proximité des antennes-relais ne peut être retenue », rassure d’ores et déjà François Fillon. « On estime que les ondes émises par une antenne de téléphonie mobile à l’intérieur d’un domicile sont de l’ordre de 0,7 volt/m, ce qui est peu en comparaison d’autres sources », renchérit l’Afom. Il est vrai qu’à la maison, entre les lampes basse consommation ou les plaques à induction, nous sommes cernés par les ondes.
Les opposants au tout-antenne répondent que les témoignages de personnes électrosensibles, victimes de maux de tête ou de vomissements, se multiplient et contre-attaquent en brandissant une foule d’études. Le Grenelle du 23 avril aura pour tâche de « faire le point sur les connaissances scientifiques ainsi que sur les réglementations en vigueur », annonce le ministère de la Santé.

Frédéric Mouchon avec L.P.
Source : http://www.leparisien.fr/societe/pourquoi-les-antennes-relais-font-peur-16-03-2009-443812.php


' Ce que vous devez savoir'

Dans une maison ou un appartement, de nombreux appareils émettent des ondes électriques et électromagnétiques. Une radio branchée sur la FM, des plaques à induction ou une ampoule à basse tension sont des appareils fortement émetteurs. Il suffit, pour s’en protéger, de limiter leur usage et de s’en éloigner quand ils fonctionnent.

Les dangers du téléphone mobile. De toutes les ondes qui nous entourent, celles diffusées par les téléphones portables plaqués à l’oreille sont aujourd’hui les plus inquiétantes, car diffusées très près du cerveau.
Sans apporter de preuves scientifiques formelles, les études menées sur les risques sanitaires du téléphone mobile déconseillent son utilisation prolongée et invitent à utiliser une oreillette. Une position suivie par les opérateurs de téléphonie et par les pouvoirs publics. Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, s’est même déclarée, fin février, favorable à l’interdiction de l’utilisation des téléphones portables par les enfants et prête à rendre l’oreillette obligatoire pour tous.

Bataille d’experts pour les antennes-relais. En France, elles ne doivent pas émettre un champ électrique supérieur à 41 V/m (volt par mètre) et jusqu’à 61 V/m pour celles diffusant le haut débit mobile. A Paris, leur puissance est limitée pour ne pas exposer les habitants à plus de 2 V/m, en accord avec une charte signée entre la ville et les opérateurs de réseaux mobiles. Si ces derniers affirment qu’aucune étude scientifique n’existe pour prouver un éventuel danger, ce n’est pas l’avis de quelques associations. « On essaie de nous faire croire que le vrai danger, c’est l’utilisation du portable mais il n’y a pas eu, comme pour le mobile, d’enquête épidémiologique sur l’impact sanitaire chronique », à faible dose, des antennes-relais, dénonce Janine Le Calvez, présidente de l’association Priartem, qui milite pour l’abaissement à 0,6 V/m de l’intensité de leur champ électrique. Les associations mettent en avant des études, dont celle baptisée Bioinitiative datée de 2007 et qui récapitule plus de mille cinq cents travaux publiés à travers le monde. « La toxicité de la téléphonie mobile est un fait établi ,affirme l’association Robin des toits . Les scientifiques insistent tous sur le fait que les normes définies dans la plupart des pays sont très insuffisantes pour assurer la protection des populations. »

A.R.
Le Parisien
Source : http://www.leparisien.fr/societe/ce-que-vous-devez-savoir-16-03-2009-443808.php


'A Mouroux, SFR et Orange s’en vont Melun (Seine-et-Marne)'

Depuis huit ans, les habitants du quartier des Parrichets à Mouroux (Seine-et-Marne) se battent contre les antennes-relais des trois opérateurs, installées sur un pylône haut de 48 m. Ils ont multiplié pétitions et manifestations, se plaignant de maux de tête, de saignements de nez, de troubles du sommeil ou encore de pertes d’équilibre.
Un long combat mené par le collectif Vivre bien à Mouroux, qui a porté ses fruits : SFR et Orange viennent d’annoncer le retrait de leurs antennes. Avant même que le collectif poursuive son combat sur le terrain judiciaire, comme il l’avait envisagé après la décision de la cour d’appel de Versailles d’ordonner le démontage d’une antenne-relais près de Lyon une première en France le 4 février.

« L’acharnement des riverains et des élus a payé »

SFR a déjà installé une nouvelle antenne qui ne gênerait personne à Saints, une commune proche. Orange confirme pour sa part « le basculement des équipements de ce pylône sur un autre point haut, pour des raisons techniques ». Pour l’instant, seul Bouygues résiste. En attendant, le maire savoure cette première victoire, car, si les deux opérateurs s’en vont, « ce n’est pas pour des raisons techniques, mais bien parce que l’acharnement des riverains et des élus a payé », estime-t-il.
Le cas de Mouroux semble d’ailleurs faire école : un autre élu de Seine-et-Marne, le maire de Roissy-en-Brie, une ville de 20 000 habitants, s’inquiète à son tour des nombreuses plaintes de parents d’élèves et des personnels d’un immeuble de services publics, surmonté de deux antennes. Il vient d’annoncer la réalisation d’une étude sur les émissions d’ondes aux abords de toutes les antennes-relais de sa commune.

Laure Parny
Le Parisien
Source : http://www.leparisien.fr/societe/a-mouroux-sfr-et-orange-s-en-vont-16-03-2009-443813.php


IL LES JUGE DANGEREUSES
« Il faut baisser le niveau d’émission »
ETIENNE CENDRIER, porte-parole de l’association Robin des toits


L’association Robin des toits s’est illustrée récemment en obtenant, aux côtés de riverains, le démontage de trois antennes de téléphonie mobile, à Tassin-la-Demi-Lune (Rhône), à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse) et à Notre-Dame-d’Allençon (Maine-et-Loire).

Quelles suites donnez-vous à votre combat après les trois jugements condamnant les opérateurs ?
Etienne Cendrier. Nous poursuivrons en justice dès qu’un problème sera soulevé par des riverains.
Ils ont obtenu gain de cause trois fois ces dernières semaines. C’est la seule solution face à des opérateurs qui refusent d’entendre et face aux politiques qui n’avancent pas sur le sujet. Nous faisons confiance à des études internationales, qui concluent à la dangerosité pour la santé des ondes émises par les antennes-relais, à l’inverse de la plupart des recherches menées en France qui souffrent d’un manque d’indépendance scientifique car majoritairement financées par les opérateurs de téléphonie mobile.

Que proposez-vous ?
Nous ne sommes pas du tout contre la technologie de la téléphonie mobile, mais contre les risques sanitaires qu’elle représente.
La solution est simple : il suffit de baisser le niveau d’émission à 0,6 volt par mètre. Sous ce seuil, aucun problème n’a été détecté pour la santé. Les opérateurs refusent cette solution car ils seraient obligés de multiplier, à leurs frais, le nombre d’antennes dans les zones rurales pour couvrir convenablement la population.

Qu’attendez-vous du Grenelle de la téléphonie mobile ?
Pas grand-chose malheureusement car, pour l’instant, nous n’y avons pas été invités… Nous organisons de notre côté, le 23 mars, un colloque au Sénat où toutes les parties sont cordialement conviées à s’exprimer.

Propos recueillis par Aymeric Renou
Le Parisien
Source : http://www.leparisien.fr/societe/il-faut-baisser-le-niveau-d-emission-16-03-2009-443810.php


IL NE LES JUGE PAS DANGEREUSES
« Les opérateurs respectent la réglementation »
JEAN-MARIE DANJOU, délégué général de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom)


L’AFOM défend les intérêts des opérateurs français de téléphonie mobile et sera présente autour de la table ronde organisée le 23 avril par le ministère de la Santé sur l’impact sanitaire des radiofréquences.

Que vous inspirent les jugements récents qui ont contraint des opérateurs à démonter leurs antennes ?
Jean-Marie Danjou. Cela nous a surpris puisque une centaine d’autres décisions de justice, dans des affaires similaires, vont dans le sens inverse.
Nous sommes perplexes car les opérateurs respectent tous la réglementation en vigueur en matière d’ondes électromagnétiques. Et ils ont l’obligation, sous peine de sanction financière, de couvrir tout le territoire. Or, là où une antenne sera démontée, il y aura un trou dans la couverture du réseau.

Mais que répondre à l’inquiétude des riverains ?
Qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre antennes-relais et téléphone portable. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les autorités sanitaires françaises soulignent très clairement que les émissions des antennes ne présentent pas de risque pour la santé des riverains. Elles fonctionnent sur le même principe que les ondes radio. On manque en revanche de recul sanitaire sur le fait d’utiliser un téléphone mobile près de sa tête et c’est pourquoi des recherches se poursuivent à ce niveau.

Mais comment expliquez-vous les symptômes (maux de tête, nausées…) rapportés par certains riverains électrosensibles ?
Je ne dis pas que ces gens ne souffrent pas d’une vraie pathologie mais je me réfère à l’OMS qui dit qu’on ne peut pas faire le lien entre leurs symptômes et les antennes-relais. Cela dit, le fait de voir des maires s’opposer au déploiement d’antennes dans leur ville nous inquiète. C’est pourquoi la parole de l’Etat sur ce dossier est essentielle.

Propos recueillis par F.M. et L.P.
Source : http://www.leparisien.fr/societe/les-operateurs-respectent-la-reglementation-16-03-2009-443809.php


Electro-sensible, il a quitté maison et travail
Aubigny (Vendée)


Le « Refuge » de Jean-Jacques Villemot est installé en plein champ. Un chalet en kit construit le plus loin possible des antennes-relais de téléphone portable, car cet enseignant de 50 ans ne supporte pas les ondes électromagnétiques. « Je suis électro-hypersensible, précise-t-il, c’est une hyper-allergie, comme pour les pollens.
» Tachycardies, maux de tête, vomissements, Jean-Jacques n’en finit plus de compter ses symptômes. Dans sa maison de La Roche-sur-Yon (Vendée), il ne parvenait pas à se protéger. « Depuis mon lit, je captais cinq wi-fi, explique-t-il. Je perdais du poids. Grâce à ma cabane, j’ai repris 7 kg. »
Il a aussi quitté son travail, à cause des ondes des téléphones portables de ses élèves du lycée agricole. Malade, il a fait valoir son droit de retrait avant d’être placé d’office en disponibilité. Il n’a plus de revenus. « En France, on ne veut pas admettre que je suis malade », s’indigne-t-il, en soulignant qu’en Suède 300 000 personnes électro-sensibles sont reconnues par la Sécurité sociale.

Pierre-Baptiste Vanzini
Le Parisien
Source : http://www.leparisien.fr/societe/electro-sensible-il-a-quitte-maison-et-travail-16-03-2009-443806.php

'Le mot du jour : ondes'

Les ondes électromagnétiques ne sont pas nées avec l’avènement, il y a une vingtaine d’années, de la téléphonie mobile. Elles sont aussi émises par les antennes de télévision et de radio et par les appareils de radiologie médicales (rayons X). Les champs électromagnétiques peuvent également avoir une source naturelle, dans certains points de l’atmosphère, pendant un orage par exemple.
La Terre en produit et une boussole permet d’en mesurer l’effet. L’inquiétude sur notre santé de l’impact des ondes est récente car les téléphones mobiles, dans la poche de 56 millions d’abonnés en France aujourd’hui, sont les premiers appareils émetteurs utilisés de manière chronique aussi près de notre corps et de notre cerveau.

A.R.
Source : http://www.leparisien.fr/societe/le-mot-du-jour-ondes-16-03-2009-443811.php


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Commentaire de Robin des Toits : Les émission radio type FM et télévision sont des émissions de nature continue, sans pulsation. De plus, les fréquences de la téléphonie mobile commencent là où celles de la TV s'arrêtent (après ~ 850 MHz). Or, dans cette famille technique de la téléphonie mobile, la structure physique de l’émission est composite. Elle est triple :
– une hyperfréquence, ou micro-onde,
– une gamme de très basses fréquences,
– une multipulsation chaotique, c’est-à-dire sans résonance de rythmes.

Chacune des bandes de fréquences comporte une toxicité. Mais la plus forte est celle des saccades. Là, le désordre a la forme de "micromitrailleuses" électromagnétiques. Et cela suffit non seulement pour désorganiser les processus physiologiques mais même pour décomposer des structures biochimiques.

Ce désordre est cause d’agressions physiologiques primaires, dont 4 principales :
– la perte d’étanchéité de la barrière sang-cerveau,
– la perturbation de production de la mélatonine,
– la déstabilisation des régulations membranaires,
– les dommages génétiques.

Elles engendrent à leur tour les pathologies spécifiques de l’exposition du vivant aux hyperfréquences pulsées. ( Voir Syndrome des Micro-Ondes) ...

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Voir également :

- Les preuves scientifiques définitives des dangers pour la santé de la téléphonie mobile (téléphone portable, antenne-relais, WiFi, Wimax, Bluetooth, DECT...) : le Rapport BIOINITIATIVE

- Antennes-relais et Justice : jamais deux sans trois ! - 06/03/2009

- Après le Jugement d’Appel de Versailles contre Bouygues Télécom, le Jugement de Carpentras - 02/03/2009

- Antennes-relais de Téléphonie Mobile : le JUGEMENT de la Cour d'Appel de Versailles - 04/02/2009

- Electrosensibilité > Presse, radio et TV

- 'Bouygues active ses relais pour sauver ses antennes' - Le Canard Enchaîné - 11/03/2009

- Mises en cause de l'expertise officielle sur les dangers de la téléphonie mobile

Robin Des Toits
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