A Ruitz (Pas de Calais), les mêmes causes produiraient-elles les mêmes effets qu'à Saint-Cyr-l'Ecole ? - Revue de Presse



Le hasard sera-t-il encore la seule explication de la survenue de cancers rares chez les élèves d'une école maternelle surplombée par des antennes relais ?


Une première victoire pour les parents d'élèves, inquiets après deux cas de tumeur au cerveau.
À Ruitz, SFR suspend le fonctionnement de son antenne relais

La Voix du Nord du 30/11/2005

HIER soir, alors que la nouvelle se répandait dans le village, Valérie Duquesnoy, parent d'élève, ne pouvait que dire sa satisfaction. Soucieuse de bien comprendre la portée de l'annonce, elle se faisait répéter le contenu du communiqué transmis par SFR: « Dans un souci d'apaisement, SFR a décidé de suspendre le fonctionnement de son antenne de téléphonie mobile, située à proximité du village de Ruitz (près de Bruay-La Buissière). Cette mesure est prise dans le but de poursuivre le dialogue avec la mairie et trouver une solution pour rétablir le fonctionnement normal du service de téléphonie mobile.»
La mère de famille commentait avec prudence: «Il faut attendre la suite des événements. C'est une première bataille de gagnée, maintenant il faut voir quel autre point de chute sera trouvé pour l'antenne.» Et cela ne sera pas simple puisque lors des échanges entre parents ces jours derniers, la réponse était claire: «Après deux cas de tumeur chez les élèves en moins de deux ans (1), on ne veut plus de cette antenne.»
De son côté, l'opérateur rappelle que «les autorités sanitaires (...) écartent l'hypothèse de risques pour la santé des populations vivant à proximité des antennes-relais».
A.M.

France 3 30/11/2005

Antenne relais SFR à quelques mètres des écoles maternelle et primaire de Ruitz. F3 NPDCP
Après deux cas de tumeurs chez des enfants, les habitants veulent le déplacement de l'antenne de téléphonie mobile

Cela fait aujourd'hui huit ans que l'antenne relais est implantée juste à côté des écoles maternelle et primaire de la ville. Jusqu'alors, rien n'avait étésignalé, mais l'an dernier une petite fille est morte d'une tumeur au cerveau et cette année une deuxième petite fille de six ans est atteinte par la même tumeur.

Depuis, l'annonce de la maladie, une pétition circule dans les rues de la commune pour demander le déplacement de l'antenne relais. Lundi 28 novembre en fin de journée, 240 personnes l'avaient signée, soit un habitant sur six. Pour l'instant aucune étude scientifique ne permet d'assurer que les antennes de téléphonie mobile peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé. Cependant, par mesure de précaution, les habitants, dont les enfants sont directement concernés, préfèrent naturellement ne pas prendre de risque. Pour certains d'entre-eux, les premiers cas apparaissent aujourd'hui mais dans dix ans, le nombre de tumeurs sera décuplé.

Quant à la commune de Ruitz, elle est encore en contrat avec SFR jusqu'en 2010. Le maire a donc proposé que l'on installe l'antenne dans le clocher de l'église du village. Mais là encore, une majorité d'habitants se dit contre cette solution de secours.

Une enquête a été confiée à la cellule inter-régionale d'épidémiologie. Dans un cas similaire en région parisienne, son homologue avait conclu à l'absence de lien de cause à effet entre les maladies et l'antenne relais de téléphonie mobile.

Prenant conscience de la situation, SFR a publié un communiqué déclarant que "Dans un souci d'apaisement, SFR a décidé de suspendre le fonctionnement de son antenne de téléphonie mobile, située à proximité du village de Ruitz". La mesure est prise temporairement, le temps de trouver une solution avec la mairie.
Publié le 30/11 à 11:56

29/11/2005 AFP

Mobilisation contre une antenne de téléphonie mobile dans le Pas-de-Calais

Le maire PS de Ruitz (Pas-de-Calais) a pris un arrêté réclamant la désactivation d'une antenne de téléphonie mobile installée près de l'école communale, à la demande de parents inquiets de sa possible nocivité sur la santé de leurs enfants, a-t-on appris mardi de sources concordantes. "Rien ne prouve que les antennes de ce type soient nocives mais aujourd'hui les parents refusent absolument son maintien dans la commune", a expliqué à l'AFP le maire de Ruitz (1.600 habitants), Jacques Brévart. Selon lui, l'antenne pourrait être déplacée dans le clocher de l'église mais les parents refusent cette solution. Ils ont déposé une pétition avec quelque 200 signatures lundi en sous-préfecture pour réclamer son démantèlement. A l'origine, l'annonce récente qu'une fillette de six ans scolarisée dans l'école (maternelle et primaire) Jacques-Prévert était atteinte d'une tumeur au cerveau. L'année dernière, une autre petite fille de quatre ans, également en classe dans cette école, était décédée du même mal. "Nous attendons des contacts avec SFR (l'opérateur incriminé, ndlr). Si rien est fait pour démanteler cette antenne nous irons jusqu'au bout de notre action, en refusant d'envoyer nos enfants à l'école", a déclaré à l'AFP une mère d'élève, sous couvert de l'anonymat. Pour le maire, qui dit comprendre le "principe de précaution", en cas de rupture de contrat avec SFR "rien n'empêchera un autre opérateur de s'installer" dans la commune.


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NB Robin des Toits : En 2005 L'INVS (Institut National de Veille Sanitaire) a publié, après que le maire de la commune de Ruitz a signalé à la Ddass du Pas-de-Calais la survenue de ces deux cas de cancers cérébraux chez des enfants scolarisés dans cette école maternelle directement exposée aux antennes-relais, une "Investigation du signalement de deux cas de cancers à l’école de Ruitz".
On y lit : "L’hypothèse d’un lien entre la survenue des cancers pédiatriques et une exposition à des champs électromagnétiques de radiofréquence (CEM RF) émis par l’antenne relais ne peut être retenue dans le cadre de cette investigation. En effet les principales incertitudes scientifiques concernant d’éventuels effets sanitaires des CEM RF portent sur l’usage de téléphone portable (risque de tumeurs secondaire à une exposition concentrée sur la tête et le cou) et non sur une exposition aux antennes relais. De plus, les mesures de champs électromagnétiques réalisées à Ruitz, ont confirmé des niveaux d’exposition faibles, très inférieurs aux limites réglementaires."
En 2004/2005, l'INVS avait déjà publié un rapport d'investigation du même type sur les causes des 13 cas de cancers (leucémies et cancers du tronc cérébral) survenus en 3 ans dans le quartier de l'Epi d'Or à Saint-Cyr l'Ecole, très exposé aux antennes-relais : il y a été pratiqué une étude environnementale qui a étudié tout sauf l'exposition aux CEM des antennes... et a ainsi conclu au "hasard".

Lire ce sujet :
- Commentaires SCIENTIFIQUES sur le rapport d'octobre 2OO4 de L'INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE sur les CANCERS D' ENFANTS à SAINT CYR L'ECOLE - 26/04/2005
- Notre communiqué de Presse du 27/01/2005 :
A propos de ce qui aurait dû être une enquête sanitaire à Saint-Cyr l'Ecole - lecture commentée des conclusions de l'INVS

Robin Des Toits
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