A Châtillon, un HLM mobilisé contre les antennes-relais - La Coix - 23/08/2011

Dans une commune des Hauts-de-Seine, un collectif s’oppose à la mise en place d’une troisième antenne-relais sur le toit d’un immeuble.



Châtillon, un HLM mobilisé contre les antennes-relais


Au 19 rue Gabriel-Péri, à Châtillon (Hauts-de-Seine), sur la pâle façade de l’immeuble, il reste encore des banderoles orange barrées du slogan : « Non aux antennes. » Plus haut, sur le toit du HLM, plusieurs cheminées, éparses, sont dressées.

« Ce sont des fausses, installées pour cacher les antennes des opérateurs téléphoniques », explique Nathalie Aucuit, du collectif Châtillon Santé. Cette ingénieure de 45 ans milite contre l’installation d’une nouvelle antenne-relais par l’opérateur Orange, SFR et Bouygues Télécom ayant déjà disposé les leurs dans les années 1990.


Une crèche à 20 mètres de l’immeuble

En mars dernier, les locataires apprennent la nouvelle par un simple courrier. C’en est trop pour les habitants, qui regrettent de ne pas avoir été consultés en amont par l’opérateur et le bailleur de l’immeuble, France Habitation.

En mai, ils commencent à s’organiser et créent le collectif. Une pétition est lancée, qui a recueilli presque 900 signatures, selon son initiatrice Nathalie Aucuit. « Tout le monde est concerné, pas seulement les 143 familles qui vivent ici », affirme-t-elle, précisant qu’une crèche est installée à 20 mètres de l’immeuble.

Zina, 75 ans, vit au 10e étage du bâtiment C, « le dernier, juste en dessous des antennes ». Depuis plusieurs années, elle se plaint de douleurs à la tête, qui l’empêchent de regarder la télé le soir ou de dormir.

« La nuit, je dois aller dans la chambre de mon fils pour dormir sinon je ne suis pas bien. C’est dangereux ces antennes, il y en a déjà trop », lâche cette retraitée qui habite ici depuis qu’elle a 24 ans.


« On veut une concertation démocratique et publique »

Le collectif a fait appel à l’association Robin des Toits pour réaliser des mesures d’ondes électromagnétiques. « Ils ont mesuré 6 volts par mètre à certains endroits, c’est trop », déplore Nathalie Aucuit.

Dans la foulée, des courriers ont été adressés à la mairie de Châtillon, à Orange et au bailleur France Habitation. Le 13 juillet, une réunion a été convoquée par la mairie pour trouver une issue. Mais Nathalie Aucuit et son collectif ont décliné l’offre.

« On veut une concertation démocratique et publique, pas un huis clos entre quatre yeux. Et puis les gens sont en vacances la veille du 14 juillet, la date était mal choisie », raconte Nathalie Aucuit, qui demande une nouvelle réunion à la rentrée.


Orange maintient sa position

De son côté, Orange temporise.« L’hypothèse d’un risque pour la santé des populations vivant à proximité de ces stations ne peut être retenue et le principe de précaution ne peut s’appliquer », se défend Anthony Filbien, de la direction régionale d’Orange pour l’Île-de-France Ouest.

La législation française autorise un taux maximal de 41 à 61 volts par mètre. Anthony Filbien rappelle également qu’Orange répond à son obligation légale de couverture 3G du réseau.

Pour rassurer les habitants, l’opérateur prévoit de faire réaliser en septembre des mesures dans les logements des habitants qui le souhaitent.

Des réponses qui ne satisfont pas les riverains. Le bras de fer continue.

ESTELLE FAURE

source : http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/A-Chatillon-un-HLM-mobilise-contre-les-antennes-relais-_EP_-2011-08-23-702301

Karim C
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