PARIS — L'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) joue la prudence sur les ondes électromagnétiques. Dans un avis très attendu sur le sujet, l'Afsset recommande jeudi une réduction des expositions à ces ondes, en particulier celles du téléphone portable, face "aux incertitudes" qu'elles représentent pour la santé. La majorité des associations saluent ce "tournant" et espèrent voir le gouvernement appliquer l'avis de l'Afsset.
"Le niveau de preuve n'est pas suffisant pour retenir en l'état des effets dommageables pour la santé comme définitivement établis", note l'Afsset dans son avis en jugeant toutefois qu'ils "constituent des signaux indéniables".
"Il reste des effets sur la santé, sur le corps humain, qui sont tout à fait avérés", a confirmé Martin Guespereau, directeur général de l'Afsset, lors d'une conférence de presse. "Ces effets sont encore des effets relativement ténus. Il faudra encore les confirmer, il faudra encore trouver des mécanismes d'action pour savoir s'il y a vraiment quelque chose derrière".
"Une dizaine d'études expérimentales considérées par l'Afsset comme incontestables" démontrent en effet "des effets des radiofréquences sur des fonctions cellulaires", souligne l'Afsset. "Néanmoins, aucun mécanisme d'action entre les radiofréquences et les cellules pour des niveaux d'exposition non thermique n'a été identifié à ce jour".
"Face à ces incertitudes, l'Afsset considère qu'il convient d'agir" et recommande de "réduire les expositions du public": "la priorité va au téléphone portable qui est la première source d'exposition du public", rappelle l'Afsset. Et d'affirmer que "le téléphone mobile reste très largement le principal mode d'exposition aux champs de radiofréquences, en comparaison notamment à l'exposition générée par les antennes-relais".
L'Afsset conseille un "affichage intelligible du débit d'absorption spécifique (DAS)" qui "permettrait de privilégier les téléphones portables les moins exposants".
Pour les antennes-relais, l'Afsset souhaite une cartographie afin de "rechercher les quelques points du territoire où les niveaux d'ondes de radiofréquences sont nettement plus élevés que la moyenne, de les cartographier et de proposer une procédure pour réduire les niveaux". "Cette démarche s'inscrit dans une logique environnementale où, dès lors qu'une exposition peut être réduite, elle doit être envisagée".
"L'ensemble des recommandations issues de ce rapport seront largement intégrées dans les actions actuellement en cours", assurent dans un communiqué commun la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et les secrétaires d'Etat Chantal Jouanno (Environnement) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Développement de l'économie numérique). "Elles permettront d'accélérer la dynamique engagée" lors du Grenelle des Ondes, qui se réunit à nouveau vendredi.
Les associations comptent justement se prévaloir de cet avis, dont elles se félicitent dans leur grande majorité. Le porte-parole d'Agir pour l'Environnement et PRIARTéM Stephen Kerckhove a jugé que "tant sur la forme et sur le fond, c'est une très bonne surprise", car l'avis "reconnaît explicitement le risque de la téléphonie".
Si "les préconisations pour baisser les seuils ne nous satisfont pas totalement", "on ne désespère pas que (le gouvernement, NDLR) prenne ses responsabilités et propose aux députés d'abaisser les seuils", notamment pour les antennes relais, a-t-il noté. En effet, "il ne faut pas faire l'impasse sur les premières sources d'exposition involontaire" qu'elles représentent.
"Nous sommes à un tournant" car "c'est la première fois qu'un avis s'appuie sur des études sérieuses qui donnent des signaux d'alerte", a expliqué à l'Associated Press José Cambou de France Nature Environnement (FNE) et membre du comité de suivi de la table ronde "Radiofréquences, santé, environnement". "En matière de santé-environnement, entre les premiers signaux d'alerte et les maladies qui apparaissent, il peut se passer dix ou quinze ans. Donc il faut mieux évaluer la réalité de l'exposition des personnes, et développer des recherches indépendantes".
Plus critique, Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des Toits qui demande un baisse des émissions à 0,6 volt/mètre, considère que "c'est très insuffisant. C'est encore un rapport qui est fait pour gagner du temps et pour malheureusement arranger l'industrie". "La seule chose qui est une avancée, c'est qu'ils reconnaissent qu'il y a des études qui montrent des effets, et notamment des effets à long terme", a-t-il ajouté sur i-télé. "Pour nous, le combat continue".
Laurence Joan-Grangé (CP)
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Source : http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5iWi45Yf-85WEC2rWGTZyE5nE6xaQ
"Le niveau de preuve n'est pas suffisant pour retenir en l'état des effets dommageables pour la santé comme définitivement établis", note l'Afsset dans son avis en jugeant toutefois qu'ils "constituent des signaux indéniables".
"Il reste des effets sur la santé, sur le corps humain, qui sont tout à fait avérés", a confirmé Martin Guespereau, directeur général de l'Afsset, lors d'une conférence de presse. "Ces effets sont encore des effets relativement ténus. Il faudra encore les confirmer, il faudra encore trouver des mécanismes d'action pour savoir s'il y a vraiment quelque chose derrière".
"Une dizaine d'études expérimentales considérées par l'Afsset comme incontestables" démontrent en effet "des effets des radiofréquences sur des fonctions cellulaires", souligne l'Afsset. "Néanmoins, aucun mécanisme d'action entre les radiofréquences et les cellules pour des niveaux d'exposition non thermique n'a été identifié à ce jour".
"Face à ces incertitudes, l'Afsset considère qu'il convient d'agir" et recommande de "réduire les expositions du public": "la priorité va au téléphone portable qui est la première source d'exposition du public", rappelle l'Afsset. Et d'affirmer que "le téléphone mobile reste très largement le principal mode d'exposition aux champs de radiofréquences, en comparaison notamment à l'exposition générée par les antennes-relais".
L'Afsset conseille un "affichage intelligible du débit d'absorption spécifique (DAS)" qui "permettrait de privilégier les téléphones portables les moins exposants".
Pour les antennes-relais, l'Afsset souhaite une cartographie afin de "rechercher les quelques points du territoire où les niveaux d'ondes de radiofréquences sont nettement plus élevés que la moyenne, de les cartographier et de proposer une procédure pour réduire les niveaux". "Cette démarche s'inscrit dans une logique environnementale où, dès lors qu'une exposition peut être réduite, elle doit être envisagée".
"L'ensemble des recommandations issues de ce rapport seront largement intégrées dans les actions actuellement en cours", assurent dans un communiqué commun la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et les secrétaires d'Etat Chantal Jouanno (Environnement) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Développement de l'économie numérique). "Elles permettront d'accélérer la dynamique engagée" lors du Grenelle des Ondes, qui se réunit à nouveau vendredi.
Les associations comptent justement se prévaloir de cet avis, dont elles se félicitent dans leur grande majorité. Le porte-parole d'Agir pour l'Environnement et PRIARTéM Stephen Kerckhove a jugé que "tant sur la forme et sur le fond, c'est une très bonne surprise", car l'avis "reconnaît explicitement le risque de la téléphonie".
Si "les préconisations pour baisser les seuils ne nous satisfont pas totalement", "on ne désespère pas que (le gouvernement, NDLR) prenne ses responsabilités et propose aux députés d'abaisser les seuils", notamment pour les antennes relais, a-t-il noté. En effet, "il ne faut pas faire l'impasse sur les premières sources d'exposition involontaire" qu'elles représentent.
"Nous sommes à un tournant" car "c'est la première fois qu'un avis s'appuie sur des études sérieuses qui donnent des signaux d'alerte", a expliqué à l'Associated Press José Cambou de France Nature Environnement (FNE) et membre du comité de suivi de la table ronde "Radiofréquences, santé, environnement". "En matière de santé-environnement, entre les premiers signaux d'alerte et les maladies qui apparaissent, il peut se passer dix ou quinze ans. Donc il faut mieux évaluer la réalité de l'exposition des personnes, et développer des recherches indépendantes".
Plus critique, Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des Toits qui demande un baisse des émissions à 0,6 volt/mètre, considère que "c'est très insuffisant. C'est encore un rapport qui est fait pour gagner du temps et pour malheureusement arranger l'industrie". "La seule chose qui est une avancée, c'est qu'ils reconnaissent qu'il y a des études qui montrent des effets, et notamment des effets à long terme", a-t-il ajouté sur i-télé. "Pour nous, le combat continue".
Laurence Joan-Grangé (CP)
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Source : http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5iWi45Yf-85WEC2rWGTZyE5nE6xaQ