Urgence humanitaire ! Qui peut aujourd'hui aider ces deux femmes que les ondes électromagnétiques rendent malades ?
Elles ne vivent plus ! Véronique Perrault, 47 ans, et sa sœur Bénédicte Michel, 49 ans, lancent un cri d'alarme avec l'énergie du désespoir. Ces deux femmes sont EHS, traduisez électro hypersensibles. Ou si vous préférez, elles ne supportent pas physiquement dans leur proche environnement, les micro-ondes pulsées qu'émettent les antennes relais, les téléphones portables, le WiFi, le WiMax etc.
Ça leur fait quoi ? Elles sont prises de migraines insupportables, dépriment, pleurent, angoissent, fondent en larmes, deviennent agressives… Nous les avions rencontrées l'année dernière dans leur maison de Rancy, cloîtrées derrière des tissus anti-ondes, en rage contre tous ceux qui installent une Box pour recevoir internet en haut débit sans désactiver le WiFi (liaison sans fil) alors qu'un câble remplit la même fonction.
Des fourmis;
Aujourd'hui, elles sont dans la situation de deux fourmis qui voient arriver un rouleau compresseur et crient « au secours » sans être entendues. Le rouleau compresseur, c'est le développement inexorable des nouvelles technologies, et l'annonce de la très prochaine arrivée en Saône-et-Loire, du WiMax, technologie hertzienne d'accès au haut débit qui diffuse à 2 Mbits sur plusieurs kilomètres à la ronde. Dimanche dernier, elles ont fui Rancy car l'étau s'est resserré. Un jeune voisin a récemment installé une box WiFi et leur a dit d'aller « habiter dans un champ où il n'y a que des poules ». Véronique ne veut pas d'ennuis : « On n'en veut à personne. Ce qu'on ne comprend pas, c'est pourquoi ces systèmes sont vendus alors qu'ils sont dangereux pour la santé, et que pratiquement tout le monde peut recevoir l'ADSL par le câble. »
Les deux sœurs fugitives se sont réfugiées dans les Maranges, à Saint-Gervais-lès-Couches. Elles sont à l'abri derrière les murs épais de l'ancienne cure du village, maison de campagne d'amis dijonnais. Mais pour elles, ce n'est qu'une solution provisoire. D'abord parce qu'elles savent que le WiMax leur contraindra à fuir à nouveau. Ensuite parce qu'elles ne sont pas chez elles.
Entre deux sanglots, Bénédicte précise : « Moi, je ne veux pas rester ici, je veux rejoindre mon mari qui a son travail à Rancy, sinon je vais finir par le perdre. Ça crée des tensions. »
Balle dans la tête;
Véronique reprend un peu le dessus. À Rancy, elle n'en pouvait plus : « Comme si on m'avait tapé dessus, j'avais mal partout. » Depuis quelques jours, elle ne mangeait plus, affolant Bénédicte qui croyait la voir mourir.
Bénédicte, persuadée de la passivité des politiques malgré quelques bonnes paroles, leur lance un message désespéré voyant que la zone blanche qu'elle réclame n'est pas envisagée : « Tirez-nous une balle dans la tête, proprement, mais ne nous laissez pas mourir comme ça ! »
Elles font le constat que le principe de précaution, préconisé par la résolution du 4 septembre 2008 du Parlement européen, qui demande aussi une révision des limites d'exposition aux champs électromagnétiques, n'a pas été entendu.
L'urgence n'est plus de savoir qui a tort, qui a raison. L'urgence est humanitaire. Mais qui va l'entendre ?
Denis Wuyam
Jean Girardon, président de l'Association des maires de Saône-et-Loire a écrit au préfet la lettre suivante, le 27 janvier : « La presse s'est fait l'écho, depuis quelques mois, de tensions entre les élus, les opérateurs de téléphonie mobile et certaines associations de défense et protection de l'environnement à propos d'installation d'antennes-relais. J'ai d'ailleurs reçu, en compagnie de mon collègue Jean-Paul Drapier, maire de Bourbon-Lancy et vice-Président du Conseil général chargé des NTIC, une délégation conduite par M. Jacques Doumet, président de l'Association de Protection du Val Lamartinien.
M. Doumet a fait état de problèmes à Charnay-lès-Mâcon, Germolles, Montmelard, Sologny, Saint-Point, Culles-les-Roches, Bonnay, Saint-Ythaire… Il m'a indiqué également qu'une instance départementale de concertation avait été mise en place en septembre 2003 à l'initiative de la D.D.E., mais que cette instance ne s'était plus réunie depuis plusieurs années. » Jean Girardon demande donc au préfet de « réunir cette commission de concertation afin que l'on puisse faire, sur ce sujet, le point sur la situation actuelle et, si possible, future. »
Il n'est pas question d'arrêter les avancées technologiques, mais de se préserver de leurs éventuelles nuisances.
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Source : http://www.lejsl.com/actu/setl/20090205.JSA8772.html
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Voir également :
- 6 propositions de Robin des Toits pour rendre compatible la téléphonie mobile avec la Santé - 20/10/2008
- « Electrosecoué » : Portrait de Matthias Moser, électro-hypersensible (EHS) en Alsace - Libération - 07/02/2009
- 'Le calvaire des électro-sensibles' : France Info - 17/11/2008
- Eléctrosensibilité : témoignages et débat avec le Pr Belpomme - le 'Grand Direct' d'Europe 1 - 04/11/2008
- 'Electrosensibles: leur vie est un cauchemar' - 100% Mag : M6 - 23/10/2008
- 'Le calvaire au quotidien de deux sœurs électrosensibles' - Le Journal de Saône et Loire - 28/06/2008
Elles ne vivent plus ! Véronique Perrault, 47 ans, et sa sœur Bénédicte Michel, 49 ans, lancent un cri d'alarme avec l'énergie du désespoir. Ces deux femmes sont EHS, traduisez électro hypersensibles. Ou si vous préférez, elles ne supportent pas physiquement dans leur proche environnement, les micro-ondes pulsées qu'émettent les antennes relais, les téléphones portables, le WiFi, le WiMax etc.
Ça leur fait quoi ? Elles sont prises de migraines insupportables, dépriment, pleurent, angoissent, fondent en larmes, deviennent agressives… Nous les avions rencontrées l'année dernière dans leur maison de Rancy, cloîtrées derrière des tissus anti-ondes, en rage contre tous ceux qui installent une Box pour recevoir internet en haut débit sans désactiver le WiFi (liaison sans fil) alors qu'un câble remplit la même fonction.
Des fourmis;
Aujourd'hui, elles sont dans la situation de deux fourmis qui voient arriver un rouleau compresseur et crient « au secours » sans être entendues. Le rouleau compresseur, c'est le développement inexorable des nouvelles technologies, et l'annonce de la très prochaine arrivée en Saône-et-Loire, du WiMax, technologie hertzienne d'accès au haut débit qui diffuse à 2 Mbits sur plusieurs kilomètres à la ronde. Dimanche dernier, elles ont fui Rancy car l'étau s'est resserré. Un jeune voisin a récemment installé une box WiFi et leur a dit d'aller « habiter dans un champ où il n'y a que des poules ». Véronique ne veut pas d'ennuis : « On n'en veut à personne. Ce qu'on ne comprend pas, c'est pourquoi ces systèmes sont vendus alors qu'ils sont dangereux pour la santé, et que pratiquement tout le monde peut recevoir l'ADSL par le câble. »
Les deux sœurs fugitives se sont réfugiées dans les Maranges, à Saint-Gervais-lès-Couches. Elles sont à l'abri derrière les murs épais de l'ancienne cure du village, maison de campagne d'amis dijonnais. Mais pour elles, ce n'est qu'une solution provisoire. D'abord parce qu'elles savent que le WiMax leur contraindra à fuir à nouveau. Ensuite parce qu'elles ne sont pas chez elles.
Entre deux sanglots, Bénédicte précise : « Moi, je ne veux pas rester ici, je veux rejoindre mon mari qui a son travail à Rancy, sinon je vais finir par le perdre. Ça crée des tensions. »
Balle dans la tête;
Véronique reprend un peu le dessus. À Rancy, elle n'en pouvait plus : « Comme si on m'avait tapé dessus, j'avais mal partout. » Depuis quelques jours, elle ne mangeait plus, affolant Bénédicte qui croyait la voir mourir.
Bénédicte, persuadée de la passivité des politiques malgré quelques bonnes paroles, leur lance un message désespéré voyant que la zone blanche qu'elle réclame n'est pas envisagée : « Tirez-nous une balle dans la tête, proprement, mais ne nous laissez pas mourir comme ça ! »
Elles font le constat que le principe de précaution, préconisé par la résolution du 4 septembre 2008 du Parlement européen, qui demande aussi une révision des limites d'exposition aux champs électromagnétiques, n'a pas été entendu.
L'urgence n'est plus de savoir qui a tort, qui a raison. L'urgence est humanitaire. Mais qui va l'entendre ?
Denis Wuyam
Jean Girardon, président de l'Association des maires de Saône-et-Loire a écrit au préfet la lettre suivante, le 27 janvier : « La presse s'est fait l'écho, depuis quelques mois, de tensions entre les élus, les opérateurs de téléphonie mobile et certaines associations de défense et protection de l'environnement à propos d'installation d'antennes-relais. J'ai d'ailleurs reçu, en compagnie de mon collègue Jean-Paul Drapier, maire de Bourbon-Lancy et vice-Président du Conseil général chargé des NTIC, une délégation conduite par M. Jacques Doumet, président de l'Association de Protection du Val Lamartinien.
M. Doumet a fait état de problèmes à Charnay-lès-Mâcon, Germolles, Montmelard, Sologny, Saint-Point, Culles-les-Roches, Bonnay, Saint-Ythaire… Il m'a indiqué également qu'une instance départementale de concertation avait été mise en place en septembre 2003 à l'initiative de la D.D.E., mais que cette instance ne s'était plus réunie depuis plusieurs années. » Jean Girardon demande donc au préfet de « réunir cette commission de concertation afin que l'on puisse faire, sur ce sujet, le point sur la situation actuelle et, si possible, future. »
Il n'est pas question d'arrêter les avancées technologiques, mais de se préserver de leurs éventuelles nuisances.
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Source : http://www.lejsl.com/actu/setl/20090205.JSA8772.html
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Voir également :
- 6 propositions de Robin des Toits pour rendre compatible la téléphonie mobile avec la Santé - 20/10/2008
- « Electrosecoué » : Portrait de Matthias Moser, électro-hypersensible (EHS) en Alsace - Libération - 07/02/2009
- 'Le calvaire des électro-sensibles' : France Info - 17/11/2008
- Eléctrosensibilité : témoignages et débat avec le Pr Belpomme - le 'Grand Direct' d'Europe 1 - 04/11/2008
- 'Electrosensibles: leur vie est un cauchemar' - 100% Mag : M6 - 23/10/2008
- 'Le calvaire au quotidien de deux sœurs électrosensibles' - Le Journal de Saône et Loire - 28/06/2008