Le tribunal des affaires de sécurité sociale ordonnera ou non une contre-expertise, face au mal qui ronge ce Yonnais.
Jean-Jacques Villemot, 50 ans, est un Yonnais électrohypersensible (lire Ouest-France de jeudi). Vendredi matin, il s'est présenté devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass).
Une juridiction qu'il avait saisi en référé, pour avoir une réponse rapide dans l'affaire qui l'oppose à la caisse primaire d'assurance maladie.
Seul à la barre (il n'a pu être accompagné de Marc Cendrier, chargé de l'information scientifique au sein de l'association Robin des toits), Jean-Jacques a expliqué en quelques mots à la juge ce qu'il vit au jour le jour. « Le professeur Dominique Belpomme nomme le mal dont je souffre, syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques. »
À l'écoute, la juge demande cependant au plaignant en quoi il est urgent de juger son dossier. « L'urgence, c'est que je me vide de toute ma substance. L'urgence, c'est la reconnaissance de ma situation et sa prise en charge. »
L'avocate de la CPAM, elle, souhaite recentrer les débats en estimant qu'il ne s'agit pas ici de « statuer de la reconnaissance ou non de la maladie. Ce n'est pas de la compétence du Tass. Sur le fond, il s'agit de savoir si M. Villemot peut reprendre le travail, comme l'ont stipulé le médecin de la CPAM ainsi que l'expert, à date du 7 janvier 2008. » La juge acquiesce. Il est décidé au final de statuer sur une demande de contre-expertise. Réponse le 27 mars. Jean-Jacques Villemot, qui a été mis en disponibilité d'office, vit sur la solidarité familiale.
Ouest-France
---
Source : http://www.larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-Jean-Jacques-electrosensible-au-tribunal-_loc-841999_actu.Htm
Jean-Jacques Villemot, 50 ans, est un Yonnais électrohypersensible (lire Ouest-France de jeudi). Vendredi matin, il s'est présenté devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass).
Une juridiction qu'il avait saisi en référé, pour avoir une réponse rapide dans l'affaire qui l'oppose à la caisse primaire d'assurance maladie.
Seul à la barre (il n'a pu être accompagné de Marc Cendrier, chargé de l'information scientifique au sein de l'association Robin des toits), Jean-Jacques a expliqué en quelques mots à la juge ce qu'il vit au jour le jour. « Le professeur Dominique Belpomme nomme le mal dont je souffre, syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques. »
À l'écoute, la juge demande cependant au plaignant en quoi il est urgent de juger son dossier. « L'urgence, c'est que je me vide de toute ma substance. L'urgence, c'est la reconnaissance de ma situation et sa prise en charge. »
L'avocate de la CPAM, elle, souhaite recentrer les débats en estimant qu'il ne s'agit pas ici de « statuer de la reconnaissance ou non de la maladie. Ce n'est pas de la compétence du Tass. Sur le fond, il s'agit de savoir si M. Villemot peut reprendre le travail, comme l'ont stipulé le médecin de la CPAM ainsi que l'expert, à date du 7 janvier 2008. » La juge acquiesce. Il est décidé au final de statuer sur une demande de contre-expertise. Réponse le 27 mars. Jean-Jacques Villemot, qui a été mis en disponibilité d'office, vit sur la solidarité familiale.
Ouest-France
---
Source : http://www.larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-Jean-Jacques-electrosensible-au-tribunal-_loc-841999_actu.Htm
Jean-Jacques Villemot (milieu), accompagné d'amies électrosensibles et de Marc Cendrier, de l'association Robin des toits. Ici, au sortir du palais de justice.
JT France 3 Loire Atlantique (19/20) :
---
Jean-Jacques, 50 ans, électrosensible en colère - Ouest France - 26/02/2008 :
Vendredi, il sera au tribunal des affaires de sécurité sociale. Ce Yonnais souhaite que le mal dont il souffresoit reconnu. En attendant, il vit en marge de la société, évitant ses ondes électromagnétiques.
C'est une maison en bois, au bout d'un chemin terreux, en pleine campagne aubignoise. Une habitation, vétuste, éclairée à la bougie. Pas d'électricité, surtout pas. Jean-Jacques Villemot, 50 ans, est électrohypersensible.
La vie de ce père de quatre enfants est à l'écart, en marge, « par la force des choses. Je suis dans la survie. » Depuis douze ans, la proximité de lignes haute tension, d'antennes relais pour la téléphonie portable, de la wi-fi, bref tout ce qui émet des ondes électromagnétiques, le fait souffrir. Entre autres conséquences sur sa santé, une grande fatigue, des vertiges et nausées et troubles chroniques qui lui font perdre du poids et de la vitalité.
Un nom sur l'invisible
Jean-Jacques Villemot a mis du temps à mettre un mot sur ses maux. « Je suis passé par toutes les pollutions, traité par la médecine conventionnelle : antibiotiques, antidépresseurs. Plus ça allait, plus c'était inefficace. » Et ça dure. Le physique est largué. La fatigue réduit son champ des possibles. Les arrêts de travail se multiplient, le prof se traîne et n'exerce plus.
Dans un regain de vitalité, à l'été 2005 (les malaises l'assaillent depuis 1997), il fonde l'association ÉcoSource. « Il fallait faire un site internet, je me suis rendu dans un cybercentre, un concentré d'ondes. » Trois rendez-vous. A chaque fois, à intervalle régulier, des réactions. « Là, c'est le premier éveil. Je me dis que ce sont les écrans qui me font ça. » L'homme tombe sur un numéro de Biocontact, un article «Ondes et santé.»
Le choc. « Mon problème, c'est électromagnétique. Enfin, j'identifie, je nomme, l'agresseur est connu. Je peux enfin me battre, éviter. A partir de là, ma vie change. »
Il a soif d'information. Participe à des colloques. Rencontre d'autres Vendéens ayant conscience de leur électrosensibilité. Il potasse son dossier médical. En janvier 2006, il consulte sur ses propres deniers un médecin environnemental bavarois.
Une maladie de civilisation
Direct, le spécialiste allemand pointe du doigt ses radios dentaires. Et ses quinze amalgames : du mercure qui le mine, un métal lourd qui agit comme un réceptacle, une antenne captant les ondes qui l'entourent. « Il me dit qu'il n'y a pas de traitement, qu'il faut être dans l'évitement. » Evitement des ondes, quand la France est « couverte à 99 % de son territoire. Cela laisse peu de place en zone blanche. »
Tout est bien compilé dans un grand classeur rouge. Les dates, les tests médicaux certifiés, les études. Et un courrier du professeur Dominique Belpomme, président-fondateur de l'Artac, une association indépendante de médecins et de chercheurs spécialisée dans l'étude biologique, thérapeutique et clinique des cancers. « Il écrit noir sur blanc que je souffre du syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques. »
Jean-Jacques, lui, se soigne aujourd'hui dans l'évitement des ondes, en « m'auto-excluant. Mais ce n'est pas un choix. Tout est dur et je sais que cela peut paraître dingue. Tout irait bien si la société était gérée avec des normes de biocompatiblité. »
« Je pense aux enfants »
Vendredi, même si cela lui coûte physiquement, Jean-Jacques sera au tribunal des affaires de sécurité sociale. Son affaire doit être évoquée en référé, ce qui induit une réponse rapide de la justice. Car, dans son gros dossier rouge, il y a une large correspondance avec la caisse primaire d'assurance maladie, où il estime ne pas être écouté.
« Selon un médecin de la CPAM, et un expert, mon état n'est pas incompatible à la pratique d'un travail. Même si j'ai fait valoir mon droit de retrait auprès la médecine du travail. Demande appuyée par le médecin traitant. Aujourd'hui, je vis sans ressource. »
Ce que souhaite Jean-Jacques ? « Puisqu'on abuse de ma santé en m'imposant ces ondes, qu'on me donne les moyens de survivre. Je demande une reconnaissance de ma situation et de sa conséquence, mon invalidité. Je ne le fais pas pour moi, je suis foutu. Je me sens davantage comme un alerteur. Je pense aux enfants, car j'appréhende un désastre sanitaire. »
Aujourd'hui, la Suède reconnaît l'électrosensibilité comme un handicap. L'Angleterre, comme une maladie.
Loïc TISSOT.
Ouest-France
---
Source : http://www.larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-Jean-Jacques-50-ans-electrosensible-en-colere-_loc-839243_actu.Htm
Jean-Jacques, 50 ans, électrosensible en colère - Ouest France - 26/02/2008 :
Vendredi, il sera au tribunal des affaires de sécurité sociale. Ce Yonnais souhaite que le mal dont il souffresoit reconnu. En attendant, il vit en marge de la société, évitant ses ondes électromagnétiques.
C'est une maison en bois, au bout d'un chemin terreux, en pleine campagne aubignoise. Une habitation, vétuste, éclairée à la bougie. Pas d'électricité, surtout pas. Jean-Jacques Villemot, 50 ans, est électrohypersensible.
La vie de ce père de quatre enfants est à l'écart, en marge, « par la force des choses. Je suis dans la survie. » Depuis douze ans, la proximité de lignes haute tension, d'antennes relais pour la téléphonie portable, de la wi-fi, bref tout ce qui émet des ondes électromagnétiques, le fait souffrir. Entre autres conséquences sur sa santé, une grande fatigue, des vertiges et nausées et troubles chroniques qui lui font perdre du poids et de la vitalité.
Un nom sur l'invisible
Jean-Jacques Villemot a mis du temps à mettre un mot sur ses maux. « Je suis passé par toutes les pollutions, traité par la médecine conventionnelle : antibiotiques, antidépresseurs. Plus ça allait, plus c'était inefficace. » Et ça dure. Le physique est largué. La fatigue réduit son champ des possibles. Les arrêts de travail se multiplient, le prof se traîne et n'exerce plus.
Dans un regain de vitalité, à l'été 2005 (les malaises l'assaillent depuis 1997), il fonde l'association ÉcoSource. « Il fallait faire un site internet, je me suis rendu dans un cybercentre, un concentré d'ondes. » Trois rendez-vous. A chaque fois, à intervalle régulier, des réactions. « Là, c'est le premier éveil. Je me dis que ce sont les écrans qui me font ça. » L'homme tombe sur un numéro de Biocontact, un article «Ondes et santé.»
Le choc. « Mon problème, c'est électromagnétique. Enfin, j'identifie, je nomme, l'agresseur est connu. Je peux enfin me battre, éviter. A partir de là, ma vie change. »
Il a soif d'information. Participe à des colloques. Rencontre d'autres Vendéens ayant conscience de leur électrosensibilité. Il potasse son dossier médical. En janvier 2006, il consulte sur ses propres deniers un médecin environnemental bavarois.
Une maladie de civilisation
Direct, le spécialiste allemand pointe du doigt ses radios dentaires. Et ses quinze amalgames : du mercure qui le mine, un métal lourd qui agit comme un réceptacle, une antenne captant les ondes qui l'entourent. « Il me dit qu'il n'y a pas de traitement, qu'il faut être dans l'évitement. » Evitement des ondes, quand la France est « couverte à 99 % de son territoire. Cela laisse peu de place en zone blanche. »
Tout est bien compilé dans un grand classeur rouge. Les dates, les tests médicaux certifiés, les études. Et un courrier du professeur Dominique Belpomme, président-fondateur de l'Artac, une association indépendante de médecins et de chercheurs spécialisée dans l'étude biologique, thérapeutique et clinique des cancers. « Il écrit noir sur blanc que je souffre du syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques. »
Jean-Jacques, lui, se soigne aujourd'hui dans l'évitement des ondes, en « m'auto-excluant. Mais ce n'est pas un choix. Tout est dur et je sais que cela peut paraître dingue. Tout irait bien si la société était gérée avec des normes de biocompatiblité. »
« Je pense aux enfants »
Vendredi, même si cela lui coûte physiquement, Jean-Jacques sera au tribunal des affaires de sécurité sociale. Son affaire doit être évoquée en référé, ce qui induit une réponse rapide de la justice. Car, dans son gros dossier rouge, il y a une large correspondance avec la caisse primaire d'assurance maladie, où il estime ne pas être écouté.
« Selon un médecin de la CPAM, et un expert, mon état n'est pas incompatible à la pratique d'un travail. Même si j'ai fait valoir mon droit de retrait auprès la médecine du travail. Demande appuyée par le médecin traitant. Aujourd'hui, je vis sans ressource. »
Ce que souhaite Jean-Jacques ? « Puisqu'on abuse de ma santé en m'imposant ces ondes, qu'on me donne les moyens de survivre. Je demande une reconnaissance de ma situation et de sa conséquence, mon invalidité. Je ne le fais pas pour moi, je suis foutu. Je me sens davantage comme un alerteur. Je pense aux enfants, car j'appréhende un désastre sanitaire. »
Aujourd'hui, la Suède reconnaît l'électrosensibilité comme un handicap. L'Angleterre, comme une maladie.
Loïc TISSOT.
Ouest-France
---
Source : http://www.larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-Jean-Jacques-50-ans-electrosensible-en-colere-_loc-839243_actu.Htm
Jean-Jacques Villemot, retiré dans sa maison à Aubigny, où il se ressource, loin de « nuages électromagnétiques ».
--
«Les ondes vont me tuer» - Le Journal du Pays Yonnais - 26/02/2009
En octobre 2005, Jean-Jacques Villemot découvre l’origine du mal qui le ronge depuis quelques années. L’électromagnétisme. «Pour survivre», il s’est construit un chalet, à l’abri de toutes ondes et radiations. Témoignage.
«Les ondes vont me tuer». Elles ont commençé par le ruiner. Jean-Jacques Villemot, 50 ans, souffre d’allergies aux ondes électromagnétiques. A la rentrée 2007, il n’arrive plus à assurer ses cours de biologie animale au lycée Nature de La Roche-sur-Yon. La cause : les métaux lourds et les ondes électromagnétiques. «Pendant trois ans, j’ai vécu sur mes fonds propres, j’ai dépensé 47 000 euros», se désole le Yonnais. Le 1er février 2008, la C P A M (Caisse primaire d’assurance maladie) lui coupe les vivres. Plus aucune rentrée d’argent, alors qu’il est marié et père de quatre enfants.
Demain (vendredi), il se présente en urgence devant le juge des référés au TASS (Tribunal des affaires de sécurité sociale). Et espère une décision ordonnant des mesures provisoires, lui allouant une pension d’invalidité. «J’ai des certificats médicaux signés par des spécialistes qui confirment l’origine de mes maux», explique Jean-Jacques Villemot, fondateur de l’association Eco-Source 85. Un syndrome caractérisé par des symptômes récurrents : «Gros coups de pompe, nausées, vertiges, oppressions thoraciques, dépressions» qui surviennent généralement dix jours après qu’il ait été «au contact» d’ondes électromagnétiques.
C’est en octobre 2005 qu’une revue spécialisée lui permet de découvrir l’origine de son mal. Un article intitulé Ondes et santé met en évidence les liaisons dangereuses entre un environnement pollué par les ondes et une santé fragilisée. Les soupçons étaient apparus bien avant. Le 24 avril 1997, il fait une crise de tachycardie aiguë «où j’ai cru mourir». Deux jours auparavant avait été installée une première antenne mobile, au lycée Kastler, près de son domicile. Durant sept ans, il s’intoxique: «Ma vie a été plombée par le mercure et les ondes».
Janvier 2006. Prise de conscience. Il rencontre un spécialiste allemand qui lui fait «l’anamnèse» de l’ensemble de ses symptômes. Les amalgames dentaires semblent être la cause de ces problèmes : «J’ai eu quinze plombages. La moyenne française est de huit. J’ai été intoxiqué au mercure, empoisonné aux métaux lourds». Le coup est rude pour «le pauvre français». Il s’est fait depuis enlevé ses amalgames dentaires. Une opération risquée «car la fraise chauffe le plombage, et des vapeurs contenant du mercure se dégagent».
Après, c’est la descente aux enfers. «Huit mois d’arrêt calfeutré chez lui dans 10 m2». «J’ai sauvé ma peau», prévient-il. Il a alors supprimé télé, ordinateur portable… Il reprend péniblement le travail, mais qu’à mi-temps. Il donne ses cours dans un endroit isolé de l’école «et surtout pas dans les préfabriqués», des bâtiments construits avec des métaux lourds et de l’aluminium, hostiles à Jean-Jacques Villemot. A chaque début de cours, tous ses élèves doivent déposer leurs téléphones portables sur son bureau. «Pour vérifier qu’ils sont bien éteints». La pression devient insoutenable. Après les vacances d’été, Jean-Jacques Villemot décide de ne pas reprendre le travail. Le «scientifique » va se former pendant un an. Et voyager en Europe. Allemagne, Suisse, il assiste à de nombreuses conférences et colloques. Pollution environementale, ondes, magnétisme, électrophilie, il connaît désormais sur le bout des doigts les raisons de son mal-être. Il se confie à des associations, rencontre de grands chercheurs : Hans-Christoph Scheiner, Dominique Belpomme. Ce Professeur a notamment rédigé Ces maladies créées par l’homme, un ouvrage qui a eu un écho retentissant… La France serait encore à l’âge de pierre dans ce que les Britanniques appellent «la médecine environnementale ».
«Pour survivre», Jean-Jacques Villemot va se barricader. D’abord chez lui, il s’aménage une pièce, isolée, du côté de son jardin. Où il ne vit «qu’à la bougie». Au printemps 2008, il emménage dans «sa cabane». Un chalet construit à Aubigny, qui lui a coûté 21 000 euros et qu’il doit rembourser. Un bâtiment qui à vocation «à devenir écolo», en bois, équipé d’un poêle et avec une isolation saine. Barricadé, Jean-Jacques Villemot se retrouve seul dans son refuge. Il ne le quitte que la nuit où il rejoint son domicile. Entre midi et 23 heures, «les ondes électromagnétiques sont surpuissantes. Si je fais un écart, je le paie «cash» dix jours après». Des écarts qu’il ne s’autorise pas non plus en cuisine. Il s’oblige «une diéthétique très précise» : pommes de terre, riz, légumes nonacidifiants… Parce qu’il a perdu près de 30 kg, il prend des compléments alimentaires et du magnésium. Une retraite salvatrice. La stratégie a payé. Les symptômes ont diminué. L’homme reste cependant hyperallergique: «J’ai été contaminé, c’est très difficile d’enlever le poison». Une société marche sur la tête, «quand elle commence à détruire nos enfants. Je suis à la marge, non pas par ma faute, mais par cette civilisation qui est devenue folle». Son entourage le soutient, même si «parfois je me fais envoyer sur les roses». Les amis, il ne peut plus les recevoir, ni aller à leur domicile : «C’est dans ces moments-là qu’on peut s’appuyer sur les vrais amis». Il peut compter sur des associations. La sienne et d’autres. Robin des toits (association nationale pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil), soutenue par Marc et Etienne Cendrier. Des personnes qui reconnaissent son «invadilité» et qui plaideront sa cause devant le TASS vendredi matin.
Julien Sureau
Ligne très haute tension en Vendée : les Verts demandent un moratoire
Des projets de lignes Très haute tension (THT) sont à l’étude dans notre région. L’un d’eux concernerait une ligne entre La Merlatière et Vieillevigne en Loire- Atlantique. De gros investissements (70 millions d’euros) devraient être réalisés pour sécuriser un réseau fragile et répondre à une demande croissante de consommation. Oui mais, selon les Verts, «ces projets posent deux types de questions. Celle de la qualité et des conditions de vie des personnes vivant à proximité de ces lignes». Pour avancer cela, les Verts s’appuyent sur une étude conduite par un organisme indépendant, le Centre de recherche et d’informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem). qui «note des symptômes et des pathologies allant de l’état dépressif aux maux de tête en passant par des vertiges. On remarque aussi des comportements modifiés sur les animaux d’élevage : nervosité des porcs, déterioration de la qualité du lait de la vache...» Les Verts demandent donc l’application de la Charte de l’environnement et invitent les habitants à venir s’exprimer lors de l’enquête publique.
Avec son analyseur, Jean-Jacques Villemot mesure les fréquences. Ici à Aubigny, près de son abri qu’il a construit seul, pas d’antennes de téléphonie mobile à proximité. A l’intérieur de son chalet, il demande aux visiteurs d’éteindre leu
--
La guerre des ondes d’un Vendéen excédé :
Jean-Jacques Villemot dans le piège de l’insidieuse « guerre des ondes » - L’Écho de l’Ouest - 27/02/2009
Au quotidien, sa vie est devenue pire que le pire des cauchemars. Souffrant d’une très forte allergie aux ondes électromagnétiques, Jean-Jacques Villemot, 50 ans, se voit littéralement exclu de la société car les méfaits des rayonnements de ces ondes devenues omniprésentes constituent pour lui un danger mortel et source de souffrances indicibles et insupportables. Il assigne en référé la Sécurité sociale sourde à ses doléances.
Elles sont partout, ces ondes dont le rayonnement constitue un danger mortel pour les personnes souffrant du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques. Elles sont partout. Derrière votre ordinateur. Devant votre télé. Dans votre téléphone portable. Dans le micro-ondes. Dans la rue… Elles sont partout. Attention : danger !
Invisibles, les ondes électromagnétiques s’immiscent dans notre quotidien, perturbent notre sommeil, nous minent insidieusement le moral et laminent notre santé. Effets sur le cerveau et sur le système immunitaire, multiplication du nombre de cancers. « On ne compte pas les vices cachés et dangers de tous les bienfaits de la technologie moderne avec lesquels nous sommes constamment exposés au rayonnement à flots continus des ondes électromagnétiques », prévient Jean-Jacques Villemot. Ce professeur qui enseignait la biologie animale au lycée Nature, à La Roche-sur-Yon, est depuis trois ans engagé dans une bataille homérique où ses pires ennemis sont les ondes qui le tuent à petit feu, mais sans doute aussi la Sécurité sociale qui ne veut rien entendre. « Professeur au lycée Nature, en fait, pour moi, ce n’est maintenant plus qu’un souvenir… »
Suite à un article que le quotidien Ouest-France lui a consacré un jour de mai 2008, sous la plume de Philippe Écalle qui évoquait « sa vie plombée par le mercure et les ondes », une amie de l’auteur de ces lignes, enseignante elle aussi, est entrée en contact avec Jean-Jacques Villemot. « Nous souffrons du même symptôme et, avec la prolifération de ces ondes tueuses, notre vie est pire qu’un cauchemar », confie la professeur d’université qui l’a convaincu de nous rencontrer en début de semaine, à quelques jours de son rendez-vous, ce vendredi 27 février, au Tribunal des affaires de sécurité sociale devant lequel il a été contraint d’assigner en référé la Caisse primaire d’assurancemaladie. Celle-ci conteste à Jean-Jacques Villemot son incapacité de travail dans un environnement empoisonné par la pollution électromagnétique…
« J’ai sollicité un recours en référé auprès du Tribunal des affaires de sécurité sociale pour une situation de crise qui dure depuis trois ans », résume le professeur obligé d’être hors circuit sur le plan professionnel.
Dans un environnement où les ondes électromagnétiques lui rendent littéralement la vie impossible, Jean-Jacques Villemot, père de quatre enfants engagés dans des études supérieures, a même dû fuir son domicile à proximité de la cité scolaire Kasler-Guitton, à La Roche-sur-Yon, où des antennes de téléphonie mobile trônent sur un bâtiment. Il s’est réfugié à la campagne, sur la commune d’Aubigny, où il a aménagé un abri de jardin tout en bois sur un site où l’intensité des rayonnements n’atteint pas son seuil d’intolérance. Là, il s’éclaire à la bougie…
« Avant je souffrais atrocement et me battais sans savoir contre quoi. Il y a maintenant trois ans que je sais », raconte ce quinquagénaire qui rêverait de retourner au Sénégal, le pays où il est né et où il a grandi jusqu’à ses 18 ans. Le pays de la téranga (hospitalité, en wolof) est-il préservé des ondes nocives que la civilisation technologique sème à tous vents ?
Son combat a commencé en 1997, au début du mois de mai : « Je me suis retrouvé paralysé sur un canapé par une tachycardie. Cela a duré toute une heure. J’étais seul et j’ai cru mourir d’une crise cardiaque. Je rentrais d’un voyage et, entre-temps, à la fin du mois d’avril des antennes d’un opérateur de téléphonie mobile avaient été plantées sur le toit d’un bâtiment du lycée Kastler, près de chez moi. »
Ce fut « la première grosse alerte suivie par des consultations médicales qui se solderont par dix-huit mois de traitements neuroleptiques ». Parce que le diagnostic affirmait : « Vous êtes simplement en état de panique, cher Monsieur ! »
« Pendant trois ans et demi, je me suis bourré de produits à doses continues, avec pour conséquence une insuffisance hépatique, poursuit Jean- Jacques Villemot. Le problème, c’est que ces médicaments étaient sans efficacité aucune, faute de traiter la cause réelle de mon état de santé. »
Un jour, en octobre 2005, la lecture d’un article intitulé Ondes et santé, dans la revue Biocontact, fait tilt. Cet article était consacré aux nuisances liées à la pollution de l’environnement par les ondes électromagnétiques.
Comme une véritable antenne biologique…
« Du coup, se trouvait ainsi identifié, pour moi, l’agresseur auquel je devais mes problèmes de santé, raconte Jean-Jaques Villemot. Je savais désormais contre qui je devais me battre. Le 18 janvier 2006, j’ai pris l’avion cap sur Munich, où vit ma soeur, pour consulter chez un médecin allemand, le Dr Hans-Christoph Scheiner, expert reconnu au niveau européen pour les problèmes de santé liés aux rayonnements électromagnétiques. Il a été le premier médecin à me dire : ‘‘Vous ne souffrez nullement d’un problème psychologique. Vous êtes plutôt même très solide, sur ce plan, pour endurer tout ce que vous avez enduré.’’ C’est l’avis d’un expert qui a pris soin de faire procéder à tous les examens qu’il fallait. »
Le médecin allemand s’était préoccupé d’examiner les radiographies que le patient français lui avait apportées et de demander une consultation complémentaire dans une clinique dentaire pour des tests. Des tests qui ont révélé un empoisonnement au mercure. « Mes cellules en étaient submergées, et j’ai dû subir à quinze reprises l’opération qui, en enlevant mes amalgames dentaires, a permis d’extraire mercure qui m’empoisonnait. Je suis sûr que ce métal nocif est également présent dans mon organisme, introduit par le biais de certains vaccins auxquels j’ai eu à subir. Avec tout ça, c’est comme si mon organisme était une antenne biologique captant les ondes électromagnétiques qui en perturbent les cellules, provoquant des désordres généralisés », analyse Jean-Jacques Villemot.
Il déplore d’être soumis à un cocktail de pollutions avec lesquelles, il en est désormais convaincu, il ne faut pas chercher ailleurs l’origine des maux, souffrances terribles accompagnées de nausées et de vertiges qui lui rendaient la vie impossible.
Pour tenter de se protéger, il a d’abord adopté des mesures de protection personnelle. Sa résidence principale devenant incompatible avec ses problèmes de santé, il a dû aménager une pièce pour la rendre relativement tolérable. Problème : « Je n’ai aucune maîtrise sur les rayonnements extérieurs (antennes de téléphonie mobile et Wifi des voisins). Par ailleurs, je ne peux pas rester dans ma maison quand fonctionnent machine à laver, ordinateurs, télévision, radio…» Jean-Jacques Villemot a été jusqu’à changer de voiture, renonçant à celle qui est bourrée d’électronique pour rouler dans une ruine du genre de celles que l’on en compare à des cercueils ambulants sur les routes de certains pays africains. Tout cela pour réduire les conséquences de son syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques.
« Si jamais je devais passer deux ou trois jours dans un hôpital, je ne sais pas si j’en sortirais vivant. Nous sommes dans une civilisation où les personnes qui souffrent de ce syndrome sont vraiment en grave danger de mort », estime ce professeur de biologie animale condamné à se tenir aussi loin que possible de cette « civilisation ». Sauf exception et pour un temps très limité, il estime ne pas pouvoir bénéficier d’aucun service proposé par la société actuelle, du fait de sa pathologie.
La Sécurité sociale n’est pas sur la même longueur d’ondes et lui refuse toute indemnité, excipant notamment des avis d’un expert (un pédopsychiatre) dont la science est sans rapport avec sa pathologie.
Depuis le début du mois, Jean- Jacques Villemot est sans revenus. Alors que ce numéro passait sous presse, il affûtait ses arguments pour obtenir devant la justice une solution d’urgence. Au-delà, il demandera une solution qui lui assurerait de pouvoir, sur le plan financier, continuer à faire face et à mettre en place un dispositif de vie moins précaire. « Il faut que je puisse me soigner d’un empoisonnement environnemental qui met également en cause des politiques et des pratiques de santé, obtenir la reconnaissance de mon affection pour ce qu’elle est et mettre fin au recours psychiatrique abusif qui n’est pas sans effets secondaires. Je devrais également obtenir une indemnisation au titre de tous les préjudices concomitants à la dégradation de ma santé, notamment l’exclusion sociale et familiale », plaide l’homme qui, de formation scientifique, est devenu incollable sur les dangers qui se profilent à l’horizon dans un monde où les zones exemptes de rayonnements électromagnétiques rétrécissent comme peau de chagrin. « Je ne suis pas un cas isolé. Des chercheurs estiment qu’entre dix et quinze pour cent de la population est concernée. La plupart du temps, les personnes ultrasensibles aux ondes magnétiques imputent leurs symptômes récurrents à d’autres causes…» Le cri d’alarme est lancé par le « réfugié » d’Aubigny qui sait que sa guerre des ondes sera rude et épuisante.
E.S. (avec Joséphine SENGEGERA)
Réfugié en pleine campagne sur la commune d’Aubigny, Jean-Jacques Villemot n’a qu’une hantise : que même là où il s’est aménagé un abri de jardin pour fuir les rayonnements électromagnétiques, leur intensité monte jusqu’au seuil où sa