Lettre ouverte à Mme Margaret Chan, Directrice Générale de l'Organisation Mondiale de la Santé
Copie à : CIRC (Centre International de Recherches contre le Cancer),
Madame Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports,
Madame Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie
Madame la Directrice Générale,
Le 18 Mai 2010, l'étude Interphone a enfin été rendue publique. Cette étude était confiée au Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC). Le spectacle offert par le CIRC a été totalement surréaliste... Les scientifiques chargés d'Interphone sabordant eux-mêmes l'étude et ses résultats !
Madame la Directrice Générale, à notre époque de sévères restrictions budgétaires, qui peut publiquement revendiquer d'avoir mal conduit une étude qui a duré dix ans, et qui a coûté 19 millions d'euros aux contribuables européens pour les trois quarts, le quart restant étant dû à la générosité désintéressée des industriels du secteur ? Faut-il croire que ces scientifiques n'ont pas été capables - pendant dix ans !- de se rendre compte des lacunes de méthode de leurs propres travaux ? D'autant que cette étude devait être "la conclusion des conclusions", pour finalement nous retrouver avec le sempiternel "il nous faut d'autres études pour conclure".
Pourtant certains résultats d'Interphone sont très clairs et confirment ce que les spécialistes du domaine savent déjà, et qui a déjà fait l'objet de publications par d'éminents scientifiques. A la lecture du rapport, au début, certains résultats laissent croire que le portable pourrait protéger à court terme contre le cancer du cerveau. Même les auteurs ont du mal à y croire ! En poursuivant la lecture, on apprend que le risque de développer une tumeur cérébrale s'accroît de 40% si on utilise son portable plus de 27 minutes par jour pendant dix ans - la plupart des gens dépassent largement cette limite.
Devant un tel résultat, étant donné le nombre d'utilisateurs, le principe de précaution devrait s'appliquer immédiatement, d'autant que l'étude n'incluait pas les moins de trente ans (les plus gros utilisateurs), ni les enfants.
Pourquoi la communication du CIRC protège-t-elle l'Industrie plutôt que la Santé Publique ? Serait-ce à cause du financement? Les prochaines études sont prévues pour les enfants en 2015, pour la population générale en 2030. Pourquoi tant de temps ? Pour passer quelques appels urgents ?
Madame la Directrice Générale, à qui profite le doute ? à la Santé Publique ou à l'Industrie ?
Dans l'attente de votre réponse, Nous vous prions d'agréer, Madame la Directrice Générale, l'expression de notre parfaite considération.
Robin des Toits
---
Voir également :
- Rapport INTERPHONE : Robin des Toits interroge les scientifiques - 18/05/2010
- "Les doutes sur les risques du téléphone portable demeurent" - Nouvel Obs - 18/05/2010
- OMS : Base de données EMF (Champs électromagnétiques) - Déc. 2006
- "Méta-analyse sur l’utilisation à long terme du téléphone portable et son association avec les tumeurs du cerveau" - Hardell et al - mai 2008
- Accroissement du risque de cancer du cerveau chez les utilisateurs de portables sur plus de 10 ans - Etude suédoise : Hardell et al. - Mars 2007
- "Nouveaux aspects sur téléphones cellulaires et sans fil et tumeurs cérébrales" - Hardell et al - mars 2003
- Infos scientifiques
Copie à : CIRC (Centre International de Recherches contre le Cancer),
Madame Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports,
Madame Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie
Madame la Directrice Générale,
Le 18 Mai 2010, l'étude Interphone a enfin été rendue publique. Cette étude était confiée au Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC). Le spectacle offert par le CIRC a été totalement surréaliste... Les scientifiques chargés d'Interphone sabordant eux-mêmes l'étude et ses résultats !
Madame la Directrice Générale, à notre époque de sévères restrictions budgétaires, qui peut publiquement revendiquer d'avoir mal conduit une étude qui a duré dix ans, et qui a coûté 19 millions d'euros aux contribuables européens pour les trois quarts, le quart restant étant dû à la générosité désintéressée des industriels du secteur ? Faut-il croire que ces scientifiques n'ont pas été capables - pendant dix ans !- de se rendre compte des lacunes de méthode de leurs propres travaux ? D'autant que cette étude devait être "la conclusion des conclusions", pour finalement nous retrouver avec le sempiternel "il nous faut d'autres études pour conclure".
Pourtant certains résultats d'Interphone sont très clairs et confirment ce que les spécialistes du domaine savent déjà, et qui a déjà fait l'objet de publications par d'éminents scientifiques. A la lecture du rapport, au début, certains résultats laissent croire que le portable pourrait protéger à court terme contre le cancer du cerveau. Même les auteurs ont du mal à y croire ! En poursuivant la lecture, on apprend que le risque de développer une tumeur cérébrale s'accroît de 40% si on utilise son portable plus de 27 minutes par jour pendant dix ans - la plupart des gens dépassent largement cette limite.
Devant un tel résultat, étant donné le nombre d'utilisateurs, le principe de précaution devrait s'appliquer immédiatement, d'autant que l'étude n'incluait pas les moins de trente ans (les plus gros utilisateurs), ni les enfants.
Pourquoi la communication du CIRC protège-t-elle l'Industrie plutôt que la Santé Publique ? Serait-ce à cause du financement? Les prochaines études sont prévues pour les enfants en 2015, pour la population générale en 2030. Pourquoi tant de temps ? Pour passer quelques appels urgents ?
Madame la Directrice Générale, à qui profite le doute ? à la Santé Publique ou à l'Industrie ?
Dans l'attente de votre réponse, Nous vous prions d'agréer, Madame la Directrice Générale, l'expression de notre parfaite considération.
Robin des Toits
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Voir également :
- Rapport INTERPHONE : Robin des Toits interroge les scientifiques - 18/05/2010
- "Les doutes sur les risques du téléphone portable demeurent" - Nouvel Obs - 18/05/2010
- OMS : Base de données EMF (Champs électromagnétiques) - Déc. 2006
- "Méta-analyse sur l’utilisation à long terme du téléphone portable et son association avec les tumeurs du cerveau" - Hardell et al - mai 2008
- Accroissement du risque de cancer du cerveau chez les utilisateurs de portables sur plus de 10 ans - Etude suédoise : Hardell et al. - Mars 2007
- "Nouveaux aspects sur téléphones cellulaires et sans fil et tumeurs cérébrales" - Hardell et al - mars 2003
- Infos scientifiques