Plein de contradictions internes et dans une approche tendancieuse, le rapport de l'Agence de Sécurité Sanitaire, ANSES, ne conclut de nouveau que sur une absence d'effets sanitaires et des souhaits qui n'engagent personne.
Dès le début du rapport le ton est donné, la saisine se situant dans le champ de la controverse et non dans celui d'une approche scientifique, la controverse permettant de noyer le poisson et d'éviter toute approche sérieuse. Se défaussant derrière l'affirmation d'une quasi absence de travaux scientifiques, le groupe de travail affirme clairement s'appuyer sur "les normes techniques existantes, les résultats de différentes campagnes de mesures, les informations obtenues auprès des différents distributeurs d’eau et d’énergie suite à l’envoi de courriers, la presse ainsi que des données et informations recueillies par la réalisation d’entretiens (Enedis (ex ERDF), Suez Smart solutions (ex Ondeo Systems), GRDF et l’AMF)." Il oppose ensuite clairement "les aspects vertueux associés à ces compteurs par leurs promoteurs" aux controverses publiques portant sur les "possibles impacts négatifs pour les usagers", controverse importée d'Amérique du Nord en France par un "processus de traductions multiples". Les aspects autres que sanitaires, concernant donc l'utilisation des données personnelles, sont traités dans la continuité : "Les arguments développés quant au respect de la vie privée, à l’utilisation de données personnelles et risques de mésusage doivent être remis dans le contexte du rapport symbolique à l’espace privé". Que se le tiennent pour dit les opposants aux compteurs communicants, incapables de pensée propre et ne faisant qu'utiliser de mauvaises traductions.
En ce qui concerne les effets sanitaires, le rapport reprend la notion déjà développée d'effet nocebo, niant donc de nouveau avec mépris les symptômes ressentis par les personnes électrohypersensibles en les mettant sur le compte d'une seule crainte liée à l'impact médiatique de la controverse.
Il est important de rappeler que les données sur lesquelles se base le rapport ne sont pas celles qui correspondront, selon les dires mêmes des dirigeants d'Enedis, à la réalité de demain. Les mesures proposées et supposées sans effets, outre qu'elles sont discutables, ne concernent que le protocole G1 et ne peuvent donc être acceptées en l'état. Le rapport se réfugie également derrière des normes qui sont elles aussi discutables et discutées. Si le rapport conclut à l'absence d'effet sanitaire, correspondant à un processus basé sur du courant porteur en ligne (CPL), il précise par ailleurs que " L’ajout de fonctionnalités passera à court ou moyen terme par un équipement radio (émetteur radio Linky ou ERL) qui peut être adjoint au compteur Linky." Et contrairement à ce qu'affirme le rapport, il existe là une abondante et sérieuse littérature scientifique. L'agence affirme également qu'on ne connaît ni les protocoles envisagés ni les effets éventuels ; par contre elle incite les opérateurs "à fournir des informations à un public qu'il faut convaincre de l'innocuité et qui est par ailleurs soumis à un sentiment d'intrusion symbolique dans la vie privée".
Enfin il est bon de rappeler que le rapport ne tient aucun compte, en ce qui concerne l'utilisation des données personnelles, de ce qui a été affirmé par M. Bernard Lassus, directeur du programme Linky, de ce qui a été affirmé récemment par M. Philippe Monloubou à la Commission des Affaires Economiques du Parlement et de ce qui est écrit dans la convention signée entre ERDF et l'Ademe, concernant le rôle que jouera Enedis du fait du déploiement de ces compteurs dans l'univers des Big Data et l'utilisation de ces données.
Sous les dehors d'une approche scientifique, qui ne peut de nouveau être qualifiée que de sophiste, ce rapport ne fait donc que jouer le rôle de roue de transmission du discours des industriels en cause, ce que Robin des Toits ne peut que dénoncer.
Pierre-Marie THEVENIAUD
Dès le début du rapport le ton est donné, la saisine se situant dans le champ de la controverse et non dans celui d'une approche scientifique, la controverse permettant de noyer le poisson et d'éviter toute approche sérieuse. Se défaussant derrière l'affirmation d'une quasi absence de travaux scientifiques, le groupe de travail affirme clairement s'appuyer sur "les normes techniques existantes, les résultats de différentes campagnes de mesures, les informations obtenues auprès des différents distributeurs d’eau et d’énergie suite à l’envoi de courriers, la presse ainsi que des données et informations recueillies par la réalisation d’entretiens (Enedis (ex ERDF), Suez Smart solutions (ex Ondeo Systems), GRDF et l’AMF)." Il oppose ensuite clairement "les aspects vertueux associés à ces compteurs par leurs promoteurs" aux controverses publiques portant sur les "possibles impacts négatifs pour les usagers", controverse importée d'Amérique du Nord en France par un "processus de traductions multiples". Les aspects autres que sanitaires, concernant donc l'utilisation des données personnelles, sont traités dans la continuité : "Les arguments développés quant au respect de la vie privée, à l’utilisation de données personnelles et risques de mésusage doivent être remis dans le contexte du rapport symbolique à l’espace privé". Que se le tiennent pour dit les opposants aux compteurs communicants, incapables de pensée propre et ne faisant qu'utiliser de mauvaises traductions.
En ce qui concerne les effets sanitaires, le rapport reprend la notion déjà développée d'effet nocebo, niant donc de nouveau avec mépris les symptômes ressentis par les personnes électrohypersensibles en les mettant sur le compte d'une seule crainte liée à l'impact médiatique de la controverse.
Il est important de rappeler que les données sur lesquelles se base le rapport ne sont pas celles qui correspondront, selon les dires mêmes des dirigeants d'Enedis, à la réalité de demain. Les mesures proposées et supposées sans effets, outre qu'elles sont discutables, ne concernent que le protocole G1 et ne peuvent donc être acceptées en l'état. Le rapport se réfugie également derrière des normes qui sont elles aussi discutables et discutées. Si le rapport conclut à l'absence d'effet sanitaire, correspondant à un processus basé sur du courant porteur en ligne (CPL), il précise par ailleurs que " L’ajout de fonctionnalités passera à court ou moyen terme par un équipement radio (émetteur radio Linky ou ERL) qui peut être adjoint au compteur Linky." Et contrairement à ce qu'affirme le rapport, il existe là une abondante et sérieuse littérature scientifique. L'agence affirme également qu'on ne connaît ni les protocoles envisagés ni les effets éventuels ; par contre elle incite les opérateurs "à fournir des informations à un public qu'il faut convaincre de l'innocuité et qui est par ailleurs soumis à un sentiment d'intrusion symbolique dans la vie privée".
Enfin il est bon de rappeler que le rapport ne tient aucun compte, en ce qui concerne l'utilisation des données personnelles, de ce qui a été affirmé par M. Bernard Lassus, directeur du programme Linky, de ce qui a été affirmé récemment par M. Philippe Monloubou à la Commission des Affaires Economiques du Parlement et de ce qui est écrit dans la convention signée entre ERDF et l'Ademe, concernant le rôle que jouera Enedis du fait du déploiement de ces compteurs dans l'univers des Big Data et l'utilisation de ces données.
Sous les dehors d'une approche scientifique, qui ne peut de nouveau être qualifiée que de sophiste, ce rapport ne fait donc que jouer le rôle de roue de transmission du discours des industriels en cause, ce que Robin des Toits ne peut que dénoncer.
Pierre-Marie THEVENIAUD