L'installation d'antennes-relais suscite toujours autant de méfiance de la part population. Le 5 juillet, des habitants d'un quartier du 7ème arrondissement de Lyon ont manifesté leur opposition à la pose de trois antennes-relais sur le toit d'un immeuble HLM. Pour le moment, plus de 300 personnes ont signé la pétition mais ni l'opérateur, ni la mairie de semblent entendre les inquiétudes des riverains.
Hier, une trentaine d'habitants du quartier de la place Jules Guesde dans le 7ème arrondissement de Lyon se sont réunis dans une ambiance bon enfant pour manifester contre l'installation de trois antennes-relais sur l'immeuble du 131 bis rue Sébastien Gryphe par Bouygues Telecom.
Ces riverains, loin d'être de farouches opposants à la téléphonie mobile, ont constitué le collectif PAJUG (Pas d'Antennes à Jules Guesde) qui a déjà réuni plus de 300 signatures contre ce projet. Leur demande est simple : ils souhaitent plus de transparence de la part de l'opérateur et de la mairie (l'immeuble appartient à Grand Lyon Habitat, l’organisme qui gère les logements sociaux de Lyon). En effet, d'après eux, la puissance des antennes n'est pas précisée.
Or, d'après monsieur Jean Rinaldi, un responsable de l'association Robin des Toits et président de CCARRA (la Coordination Citoyenne Antennes Relais Rhône Alpes), ces antennes seraient les mêmes que Bouygues Telecom à déjà installées sur certains sites en France et possèderaient une puissance de 61 volts par mètre (ce qui est conforme à la législation française).
Les habitants du quartier Jules Guesde ne sont donc pas opposés aux antennes mais demandent simplement que leur puissance soit celle recommandée par l'OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé) et le Conseil de l'Europe à savoir 0,6 volts par mètre. Il y a un an, une étude demandée par le ministère de la Santé et de le ministère de l'écologie et du développement durable montrait que le niveau d'exposition médian mesuré dans six communes était de 0,3 V/m mais que des pics à 12 V/m avaient été mesurés.
Ainsi, les personnes vivant à proximité de ces futures antennes sont très inquiètes et en appellent à la mairie de Lyon et à Bouygues Telecom pour leur donner des réponses. « On veut des antennes qui ne soient pas dangereuses pour la santé ou bien qu'elles ne soient pas dans des zones de passage », explique un membre du collectif PAJUG. D'ailleurs, Jean Rinaldi insiste en expliquant que leur vœu le plus cher est que les opérateurs déploient plus d'antennes mais d'une puissance de 0,6 volts par mètre. « Le jour où un opérateur nous prouve que ses antennes émettent avec une puissance de 0,6 V/m on fera un communiqué ! » a déclaré le responsable de Robin des toits.
Pour le moment, tous les courriers adressés à la Mairie de Lyon et à Bouygues Telecom ont obtenu une fin de non recevoir. Le combat des ces riverains semblent compromis. En février 2011, après deux ans de bataille juridique, la Cour d'appel de Lyon avait estimé que l'antenne-relais installée par Bouygues Telecom près de l'école Gerson à Lyon ne présentait aucun risque pour la santé. Seule une mobilisation plus importante pourrait permettre aux habitants de ce quartier de se faire entendre. Nous avons contacté la mairie de Lyon à ce sujet, mais pour elle, il semble que la pétition ne réunisse pas assez de signataires pour qu'elle s'intéresse au dossier.